Connectez-vous

Accueil

Modalités pédagogiques spécifiques à la voie professionnelle Mon métier d'enseignant Enseigner à l'ère du numérique Echos du terrain Examens Relations écoles entreprises Economie- Droit (toutes filières) Mobilité / ouverture à l'international Campus des métiers et des qualifications Divers Nous contacter...

Accueil

Publié le 13 juil. 2014 Modifié le : 17 mai 2021

Écrire à l'auteur

Le  dimanche 13 juillet 2014

Marges de manoeuvre, souplesse, autonomie : des questions vives au coeur d'un séminaire national

Veille

  • ESEN

    Ce séminaire a pour but de renforcer l’accompagnement par les IEN ET/EG des formations professionnelles sous statut scolaire.

    Il s’agit plus particulièrement de se réapproprier les marges de manœuvre dans les formations et la certification professionnelles :

     

    • Marges de manœuvre dans l’organisation pédagogique des établissements telles que : les rythmes d’alternance (répartition des périodes de formation en milieu professionnel), le regroupement d’élèves de spécialités différentes en seconde professionnelle pour aider au choix d’orientation, la mixité des publics ;

     

    • Souplesse dans l’organisation de la classe : utilisation de la grille horaire, accompagnement personnalisé, enseignements généraux liés à la spécialité, répartition des horaires en groupes à effectifs réduits ;

     

    • Marge de manœuvre dans la mise en œuvre des certifications ;

     

    • Pilotage de la rénovation et accompagnement des établissements : comment faciliter l’utilisation de ces marges de manœuvre ? Quel accompagnement par les corps d’inspection pour aider à la mise en place d’une construction collective ?

     

    Pour accéder au contenu complet.

     

    « Mots choisis » du séminaire

     L’objectif du séminaire est de renforcer l’accompagnement des établissements par les inspecteurs territoriaux, et les aider par là-même à se réapproprier les marges de manœuvre à leur disposition (…)

    Ce séminaire intervient à une période charnière, après un premier bilan de la rénovation de la voie professionnelle qui montre sans conteste des réussites, mais également ici ou là des imperfections qu’il nous revient ensemble de corriger (….) par exemple en CAP où on note un décrochage de 17,7 % en 2012, ce qui est considérable (…)

     

    Face à ces constats, des pistes d’amélioration existent :

     

    -       Sur le terrain de l’enseignement et de la formation (…)

     

    -       Sur le terrain de l’évaluation. Le sujet principal est le CCF (…) Il  faut peut –être penser que c’est une occasion  de refonder le CCF en le rendant plus souple et plus efficace.

     

    (…) L’inspecteur est un acteur clef de la réussite de la rénovation de la voie professionnelle. Il faut accompagner les établissements dans des actions innovantes et ambitieuses, afin d’offrir aux élèves et aux apprentis des parcours diversifiés répondant à leurs aspirations, leurs besoins.

     

    Il est attendu des inspecteurs qu’ils fassent preuve d’audace dans les conseils à apporter aux chefs d’établissement.

     

    (…) Il faut que chacun d’entre nous « change son disque dur » pour penser différemment l’enseignement professionnel

     

    (…) « Il est clair que le risque est grand si nous n’arrivons pas à faire bouger ces lignes ! Les EGLS sont des grands absents. Il n’y a rien de plus violent que de proposer deux mondes enseignement général et enseignement professionnel différents, séparés,  .. la tête et les jambes ».

     

    (…) Une autre dualité perdure : théorie et pratique, savoirs et compétences. Il faut dire et répéter à l’envi que la théorie et la pratique, les savoirs et les compétences ne s’opposent pas, qu’un lieu de formation (l’établissement ou l’entreprise) ne cultive pas l’un au détriment de l’autre …

     

    Réinventer l’alternance est un point majeur. La valorisation de l’enseignement professionnel se traduit le plus généralement par des dispositifs de « lutte contre » (le décrochage, les sorties précoces, …). Le cœur même de l’enseignement professionnel est assez peu questionné finalement.

     

    « Penser transforme l’action. Aucune discipline ne peut, ne doit à l’écart de cette réflexion. Etre à coté, conseiller, soutenir, c’est aussi accepter de ne pas exister ».

     

    (…) Une seule préconisation est faite dans le rapport : « Les espaces d’autonomie doivent exclusivement viser l’amélioration des modalités d’enseignement  dans le cadre d’un projet construit au servie de la réussite des élèves sans augmenter leur nombre d’heures de cours ».

     

    (…) Les choix d’orientation relèvent exclusivement des familles et des proches. A aucun moment, les acteurs de l’orientation ne sont cités. On est dans un système d‘influences diverses, pour des considérations très pragmatiques (la situation géographique, un évènement survenu dans un établissement, etc.). Ce n’est pas un processus rationnel. Il se révèle même complètement aléatoire. La manière de hiérarchiser les vœux est également aléatoire, questionnant par la même la notion même de taux d’attractivité.

     

    Tous sont marqués scolairement dans ces phases d’amorce, et notamment par les résultats scolaires (le niveau en mathématiques est cité dans la majorité des  cas, également en français mais dans une moindre mesure). Ces marqueurs viennent du plus profond d’eux-mêmes, et les élèves ont du mal à s’en détacher. Le projet de l’élève n’existe pas quand on écoute les élèves (…) Elle suscite même de l’aversion (…) Le projet de l’élève devient surtout le projet de l’institution. Si les élèves n’ont pas de projet, ils ont par contre des attirances vers des grands domaines de prédilection, n’ayant aucune relation avec un quelconque métier.

     

    Les élèves ont tous l’impression d’être très mal informés (…) L’ensemble des dispositifs d’orientation (stages, forums, découverte professionnelle, rencontres, …) sont perçus par les élèves comme une juxtaposition d’évènements, qui ne font pas sens. Les élèves choisissent en fonction de la proximité et la notoriété de l’établissement.

     

    (…) Les premiers pas dans l’enseignement professionnel :

     

    De manière claire, il s’opère lors de ces premiers pas des phases de reconstruction avec des phénomènes de réassurance et de reprise de confiance en soi (…) Il s’agit d’une véritable rupture pédagogique, dans laquelle les élèves retrouvent confiance en eux et le goût de la réussite (…) Qui plus est, les élèves semblent pouvoir à ce moment se détacher de leurs marqueurs scolaires (…) Ils font tous état du comportement des enseignants, des enseignants plus proches et à l’écoute.

     

    Les enseignements sont plus concrets, et ils se sentent selon leurs mots « enfin dans la vraie vie ». Les environnements professionnels leur permettent également d’adopter un autre comportement (une mobilité en classe, une autonomie dans les ateliers).

     

    Finalement, ils expriment le fait qu’ils s’approprient leurs parcours car ils se sentent mieux considérés, y compris s’ils sont dans des voies non choisies.

     

    (…) Mais la rupture pédagogique concerne uniquement les enseignements professionnels, et non les enseignements généraux. Pratiquement aucun élève n’a parlé d’une discipline générale ou il excellerait et qui serait devenue le pilier de son projet.

     

    De ce fait, une certaine dualité s’instaure, entre les enseignements, et des formes de repoussoir, de rejet s’opèrent à l’égard de l’enseignement général.

    (…) Il faut également noter que les enseignants restent peu mobilisés par la thématique de l’alternance école entreprise.

     

    (…) Au final, cette poursuite d’études est relativement vécue comme anxiogène de la part des élèves

    Ils ne se sentent pas suffisamment préparés à la poursuite d’études.

    (…) Le système devrait s’inspirer de 5 principes :

     

    1-     Toujours placer l’élève au centre des préoccupations (…)

     

    2-     Le changement de la posture pédagogique, à côté et non en face à face.

     

    3-     La logique de parcours repose sur les responsabilités individuelles, mais avant tout collectives. Le système est fissuré de toutes parts par chacun des acteurs, par des visions parcellaires, limitées. Cela nous impose une vigilance accrue quant aux discours que nous portons, sur l’amont, les autres ….

    4-     Il faut installer une fluidité, une réversibilité des parcours (…)

     

    5-     Il faut travailler le concept de développement des compétences tout au long de la vie. Le travail sur l’expérience, la réflexivité sur son travail, l’explicitation en sont les clefs.

     

    (…) « S’agissant de la professionnalité des enseignants, l’enseignement en formation continue, et en apprentissage constituent de réelles opportunités de renouveler les pratiques des enseignants en formation initiale ».

     

    (…) Les corps d’inspection ont aussi pour mission de former les PLP aux enjeux didactiques et pédagogiques disciplinaires ainsi  qu’à la capacité d’identifier les points en tension pour faire réussir les élèves. Trois chantiers sont majeurs :

     

    -       la lutte contre l’absentéisme,

     

    -       la formation des enseignants,

     

    -       la synergie LP / apprentissage en alternance.

     

    (…) « Il n’y a pas assez de révolutionnaire dans les établissements … »

     

    (…) La généralisation de l’AP et de l’EGLS s’impose à tous les cadres.

     

    (…) « L’autonomie ne se décrète pas, elle s’apprend »

     

    (…) Le parcours personnalisé n’interdit pas le collectif. L’élève apprend aussi et surtout avec les autres. Beaucoup d’élèves ont un déclic dans l’enseignement professionnel du fait aussi des travaux menés dans le cadre de travaux de groupe, et d’identification à un groupe

     

    (…) Les dispositifs, les outils existent mais très peu s’en saisissent

     

    (…) La rénovation de la voie professionnelle a ouvert des espaces (AP, EGLS …) qu’il convient aujourd’hui d’investir pédagogiquement. L’accompagnement personnalisé a montré que les enseignants n’étaient pas équipés dans leur pratique courante dans le montage des modules (…) « Il faut les équiper, les accompagner … ».

     

    (…) Il existe une pédagogie des épreuves à mettre en œuvre.

     

    L’idée de justice est essentielle, renvoyant à l’idée de confiance et de légitimité de chacun des enseignants. Les inspecteurs doivent rassurer les enseignants dans leur  professionnalité, dans leurs référents, en établissant presque un contrat de confiance certificative de nature à aborder des marges de manœuvre.

     

    (…) On peut très bien admettre que chaque enseignant ait son style d’évaluateur.

     

    (…) « Le rôle de l’harmonisation est essentiel, soit en amont, soit en aval. Cette phase est souvent sous-estimée, parfois malmenée ».

     

    (…) Ce que disent les textes : ils précisent ce qui est obligatoire et est interdit.

     

    Ce qui n’est ni obligatoire ni interdit, est possible (mais pas toujours souhaitable). C’est la marge de manœuvre des acteurs.

     

    (…) Dans les textes, il n’est pas dit que cela ne concerne que les enseignements professionnels.

     

    (…) On ne s’est pas réellement interrogé sur la légitimité de généraliser le CCF à toutes les disciplines, ce qui peut justifier les difficultés rencontrées.

     

    (…) Les textes aussi bougent, car les pratiques des acteurs font bouger les textes ….

     

    (…) le CCF permet d’évaluer des compétences que le ponctuel ne permet pas (« le CCF est un enrichissement »).

     

    (…) le retour en épreuves ponctuelles terminales est acté pour la PSE, l’économie droit, la GBPI.

     

    (…) Un point clef de la réforme était de laisser des marges d’autonomie aux acteurs. A propos des réformes, le risque, après un temps fort et sous la pression du conservatisme pesant, que le système revienne à son état actuel. « Il faut être tout le temps vigilant ! ». 

     

    (…) Dans quel  cadre doivent s’exercer les missions des inspecteurs ? Elles doivent s’exercer dans le cadre du pilotage partagé, inspecteurs – personnels de direction et encadrement administratif. Ce pilotage partagé doit se faire en reconnaissant les responsabilités et les compétences de chacun, et dans le cadre d’une ouverture d’esprit (reconnaitre les contraintes de chacun également).

     

    « Il n’y a que comme çà que nous pourrons avancer ! » (…) Elle doit s’exercer dans la manière dont je définis le métier d’enseignant, c’est-à-dire autour de trois lettres : ERC. Ecouter – Rassurer – Conseiller. C’est bien ce qui définit la mission d’un inspecteur, et encore plus dans le cadre de la mise en œuvre des réformes.

     

    (…) C’est un point clef des réformes de laisser ainsi des marges de manœuvre aux équipes.

     

    « Si on arrive à cela, alors nous aurons réussi à faire avancer notre système, d’un pas majeur ! Cela vaut pour l’accompagnement personnalisé, pour les EGLS, …. »

    Mais ne pas normer ne veut pas dire se désintéresser.  Il faut accompagner les équipes de manière à s’adapter au contexte local.

     

    « Il y a sans doute mieux à faire sur le plan pédagogique que de faire du dédoublement des classes ! » (…) La non normalisation doit être un  leitmotiv dans le travail.

     

    (…) Autant il faut conserver les marges, autant il faut créer la souplesse, localement, dans les organisations pour prendre en compte les spécificités (des élèves plus jeunes, un système de formation en trois ans, …) (…) exemple dans l’académie de Nantes des pôles métiers en bac pro (neuf pôles métiers au total dans l’académie), et sur le niveau V, des pôles de qualification ont été créés (…)

     

    Il faut concevoir des systèmes simples et sérieux. « Le CCF est une avancée, mais pour autant prenons garde à ne pas  le transformer en X examens terminaux ! ». 

     

    Il faut aussi chercher à mettre en cohérence la formation et la certification, et un lien plus fort entre la certification intermédiaire et bac pro.

     

    (…)Ne pas hésiter à diffuser les bonnes pratiques et il revient aux inspecteurs en tant qu’expert de la discipline de les recenser 

     

    (…) Il faut chercher la proximité avec les établissements (car c’est une forte attente des chefs d’établissement)

     

    (…) L’enseignement professionnel peut être à bien des égards un modèle pour d’autres voies de formation.

     

    (…) Il faut laisser du temps aux enseignants pour réfléchir, et ne pas surajouter aux référentiels des notes de cadrage. Il ne faudrait pas que les enseignants s’exonèrent de la réflexion que suppose l’exercice de ce métier.

     

    (…) A ce sujet, il faut questionner le principe de parler systématiquement de « manques » pour le titulaire d’un baccalauréat professionnel dans son accès aux études supérieures. C’est nier ses forces et ses points d’appui ….

     

    (…) Il faut réfléchir à la construction de parcours mixtes, car les chiffres d’insertion au niveau V par apprentissage sont bien supérieurs à ceux sous statut scolaire

     

    (…) « Il va falloir faire violence au terrain, avec des enseignants finalement si peu formés à l’alternance ». 

     

    (…) Le séminaire visait à explorer toutes les marges de manœuvre à la disposition de tous les acteurs de la formation. A la conclusion de ce séminaire, force est de constater que nous avons tous notre part de responsabilités dans les contraintes données aux enseignants : les IG, la DGESCO, les IEN …. Des millefeuilles se constituent, freinant par la même la liberté, les initiatives des acteurs de terrain.

     

    (…) « Faut-il penser que le système soit immobile, incapable d’évoluer ? »

    (…)  « Il faut sortir des caricatures. Le terrain n’attend pas les rénovations pour s’adapter aux évolutions économiques ».

     

    Pour accéder au contenu complet.