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2014

Publié le 17 déc. 2014

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Le  mercredi 17 décembre 2014

Après la mondialisation

Cr Jéco 2014. E. Lagaune Tabikh

  • Jéco 2014

     

    Après la mondialisation

    Compte rendu d’Evelyne Lagaune Tabikh

     

     

    Participants à la table ronde :

    • Elie Cohen, Directeur de recherche CNRS
    • Pascal Morand, Directeur général adjoint de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Région Paris Ile-de-France
    • Thierry Weil, enseignant-chercheur à l’Ecole des mines de Paris

     

    Modérateur : Christian Ménanteau, RTL

     

     

    Résumé des interventions des participants et des réponses aux questions de l’auditoire

     

    Intervention d’Elie Cohen

    Intervention à compléter avec l’interview d’E. Cohen diffusée en vidéo sur Xerfi Canal (25/11/2014)

     

    Après la crise, il n’y a pas de dé-mondialisation, ni de montée du protectionnisme. Pas de réponse nette, par ailleurs, sur la question d’une recomposition de la chaîne de valeur sur une base régionale.

     

    Avant la crise l'une des grandes questions était celle des déséquilibres globaux et certains y ont vu la vraie raison de la crise. De fait, la montée en puissance de la Chine (économie extravertie, pays atelier) et le fait que les EU surconsommaient en nourrissant leur consommation à crédit sont des facteurs de la crise.

    De plus, le problème de la conversion de l’épargne des pays excédentaires en placement sûrs se pose depuis la crise et le constat du développement d'une industrie financière risquée : certains paris d'investissement se sont avérés problématiques à démarrage de la crise

     

    Question : Est-ce que la crise a fait avancer les choses ?

     

    Oui : on assiste à une résorption progressive des déséquilibres globaux. Les États-Unis se sont réindustrialisés. On assiste à un triple désendettement américain des entreprises, des ménages et du système bancaire. On voit une inversion de dynamique, le déficit commercial est divisé par 2.

    Mais, la Chine n'a pas réussi son « rebalancement » vers sa consommation domestique, l’investissement demeure important mais les excédents ont fondu à changement de paysage

    Par ailleurs : l’Europe accumule des excédents de balance courante avec une croissance nulle et son épargne est supérieure à ses investissements. Quant au Japon, il stagne.

     

    Question : Quelles sont les dynamiques qui permettent au niveau macroéconomique et microéconomique de comprendre comment les déséquilibres se résorbent ?

     

    Pour répondre, il faut creuser davantage la question des échanges et de la production industrielle.

    On assiste depuis 2008 à un net ralentissement de la progression du commerce international : avant il augmentait de 6-8 % par an et depuis la crise il augmente de 2 % par an. On observe donc des changements au niveau mondial.

     

     

    Intervention de Pascal Morand d'accord avec le titre : « Après la mondialisation »

     

    La vague de mondialisation dans laquelle nous sommes est caractérisée par la mutation des NTIC et l’impact sur que cela a eu sur le système productif. La chaîne de valeur s’est complètement décomposée, fragmentée avec une dissociation des lieux, et l’apparition de la concurrence au sein même de l'entreprise et pas seulement entre pays.

     

    Deux grands constats :

     

    1)      Décomposition de la chaîne de valeur à cf Richard Baldwin 2006 (rapport pour le gouvernement finlandais)

    Cela a démarré dans textile au cours des années 1980 : la décomposition fait qu'il n'y a aucune raison de maintenir les achats, les sources d'approvisionnement. Toutes les entreprises ne sont pas dans la même situation en fonction de leur taille. Il existe des ERP (Enterprise Ressource Planning) qui permettent de gérer ça. A quoi s’ajoute une pression sur les prix et l’impact de la technologie. Cela a été plus facilement géré par les grandes entreprises.

     

    2)      Développement d’internet : avant on était dans du BtoB  (Business to Business)

    Cela participe à la création d'un climat de soudaineté, d'incertitude permanente, il faut donc apprendre à vivre cette instabilité : par exemple, les consommateurs changent leur mode de communication (surtout la génération Y, puis Z née après 2000), mais aussi au sein des entreprises.

    Ceci fait que la consommation est  modifiée du point de vue des référents : notamment, on peut se demander qui influence qui ?

     

    Exemple : l’appétit pour apprendre le coréen vient en grande partie du déferlement d'images et de musiques coréennes à cela implique que l'enjeu est de maîtriser les codes de la mondialisation, il faut penser global et agir local d’où une difficulté pour rester en phase.

     

     

    Intervention de Thierry Weil, « la fabrique de l'industrie » (laboratoire d’idées créé en 2011)

     

    A-t-on une recomposition d'une chaîne de valeur à l'échelle régionale ?

     

    Exemple : chaîne de valeur de l’iPhone qui provient d’un tiers au Japon et de 4% de Chine (Cf HS n°6 Octobre 2014, Problèmes Economiques Comprendre l’économie mondiale, page 48, Michel Rainelli)

    Il s’agit d’un objet fabriqué en masse mais avec une marge importante pour rémunérer la conception, le marketing et la distribution. De plus, de nombreux objets et services sont utilisables avec un iPhone. La France n'est donc pas hors-jeu puisqu'elle peut récupérer une partie de la vente de services liés.

     

    Faut-il s’inquiéter du déclin de l'industrie ?

     

    Ce n’est pas un phénomène nouveau, qui a même pu apparaître positif, comme une entrée dans le monde moderne.

    Baisse de la part de l'industrie dans le PIB : décrochage continu depuis 40 ans en France, comme aux EU. L'Allemagne part de beaucoup plus haut et rebondit.

    Certaines entreprises ont fait le choix du « fab-less » (laisser tomber la quincaillerie et vendre de l’intelligence). Ces entreprises ont plus souffert de la crise.

     

    La baisse du poids de l'industrie résulte de 3 facteurs :

    1. gains de productivité plus forts dans l'industrie : le pouvoir d'achat libéré se porte sur plus de services
    2. l'externalisation des services : les entreprises se concentrent sur leur cœur de métier et externalisent le nettoyage, la restauration mais aussi comptabilité, ingénierie, SAV et ces emplois sont désormais comptabilisés comme des services.
    3. perte de compétitivité et de parts de marché (qui existe en France et en Allemagne) = facteur préoccupant à cause du déficit commercial, mais aussi à cause d’une perte de compétences en France qui ne permettra pas le redémarrage le moment venu.

     

    Deux vraies préoccupations pour la France

    1. Le déficit commercial : jusqu'en 2000 excédentaire, jusqu’en 2005 une balance des biens manufacturés positive et jusqu'en 2002 il permettait de payer l'énergie et les matières premières importées. Ce n’est donc pas une damnation historique.
    2. Ce n’est pas non plus une damnation géographique : globalement l'Europe est excédentaire alors qu’elle achète son énergie, mais elle produit à la France est donc un problème dans l’UE

     

     

    P. Morand : sur la question de la compétitivité des entreprises. La compétitivité-prix dépend des coûts de transports et des coûts du travail : c’est un ensemble complexe

     

    • Question salariale reste essentielle ,étude Wermer sur les coûts dans le textile : coût salarial horaire 17,71 $ aux EU (contre 15,78 $ il y a 10 ans), 22 euros en Italie, 19 euros en Espagne, 30,63 en Allemagne, 31,61 € en France. On est derrière les Suisses, les Australiens, les Belges et les Autrichiens. En Chine 0,45 à l’intérieur du pays en 2004 et 0,76 pour la partie côtière. Ils ont atteint 2,65 en 2014. Au Maroc, on est resté à 3 euros. Aujourd’hui, la Bulgarie est moins chère que la Chine, il faut aller au Vietnam, au Cambodge, au Pakistan pour trouver des coûts horaires de 0,50 ou 0,60 à l'idée d’une chaîne de valeur européenne ou euro-méditerrannéenne a du sens. On n’est plus dans la ruée vers la Chine.
    • Energie : coût relatif de l'énergie influence la compétitivité. Remarque : quand on distingue énergie traditionnelle et nouvelle on mésestime les différences de coûts. Le gaz de schiste est nettement moins cher que l’éolien, que le nouveau nucléaire ou le photovoltaïque.
    • Innovation technologique : l’innovation technologique n'est pas le fonds du problème. En effet, le problème c'est de savoir comment elle intervient sur le marché. Ce qui existe c'est l'innovation d'usage. En France on se focalise sur l'innovation de rupture, ce qui compte c'est la mise sur le marché et les phases aval qui sont déterminantes.

     

     

    E. Cohen : Il dresse le constat d’une situation de suréquilibre de la balance courante européenne et le risque de désindustrialisation.

     

    La France est dans une situation étrange : elle a une spécialisation parallèle à celle de l’Allemagne, MAIS d’une intensité différente

    • gamme de produit : moyen bas de gamme
    • élasticité du commerce extérieur est très forte par rapport aux variations de l’euro

     

    La France a un déficit de balance courante. Donc une stratégie protectionniste serait mauvaise. De plus, la France a un problème de compétitivité-coût et hors coût : la sortie est possible par la montée en gamme et la baisse des coûts.

    Un pays qui a des difficultés de coût et hors coût est un pays qui va avoir des difficultés très fortes pour monter en gamme car il manque de ressources pour financer la R&D, dans l’exportation, dans l’investissement….

     

    D’où la question : comment s'en sortir et s'insérer dans la mondialisation ?

     

    La France a remarquablement résisté à la crise : en 2009, la baisse du PIB a seulement été de 2,9 %. Ceci est lié à la faible spécialisation industrielle, au large portefeuille industriel de la France. Par contre, elle se situe dans la moyenne médiocre pour de nombreux domaines. La France a donc une meilleure résistance quand on assiste à un effondrement de l’industrie, mais plus de difficultés à repartir.

     

    On peut choisir la ré-industrialisation, avec une spécialisation dans l’industrie, ce qui est  déterminant pour R&D, … Cela implique des réformes importantes pour aligner politiques macroéconomiques, politiques sectorielles, fiscales, de formation.

     

    Si on ne veut pas faire ce choix, on peut continuer et faire de la tertiarisation : déclin industriel, population industrielle manufacturière < 9 % de la population active qui va continuer à baisser. On assistera alors à une substitution. Mais avec quel type d'emploi ? Certains espèrent avec naïveté obtenir des services à forte VA. Mais il existe un risque de tomber dans des emplois de services à la personne.

     

    Autre scénario possible : développement d’activités diversifiées, excellence technologique, …

    On irait alors vers un nouvel âge de la mondialisation, d’autant plus que les pays émergents vont nous adresser une demande de produits créatifs différenciés, du fait du développement d'une classe moyenne dans ces pays.

     

     

    Thierry Weil : Aujourd’hui : le luxe et High Tech = 12 % du PIB, ce qui est insuffisant. Si on abandonne les autres secteurs, il va falloir développer énormément le luxe et l’high-tech

     

    EU : le regain industriel ?

    • recréation des 700.000 emplois perdus avec la crise
    • augmentation de la production industrielle de 20 %
    • mais tendance longue = croissance > 1 % aux EU

    Deux secteurs se portent bien aux EU :

    • aéronautique (légère croissance du commerce mondial et duopole mondial)
    • gaz, coke et énergie primaire (effet du gaz de schiste)

     

    Cependant tous les autres secteurs ne se portent pas très bien à croissance auto-centrée

    D’où de nombreuses incertitudes américaines : grandes disparités sectorielles, peu de gains de compétitivité, une production locale pour échapper au protectionnisme rampant, se protéger du risque de change…

    Il existe quelques relocalisations très médiatisées, mais qui ne sont que des gadgets.

     

    La Chine se calmera ou se réveillera-t-elle ?

    Lorsque la Chine n'aura plus de besoin d’acheter technologie et marques, elle n’aura plus de raison d'exporter. D’autant plus que nous n’avons pas de matières premières alimentaires dont elle manque. En attendant, nous perdons des compétences en laissant produire ailleurs. Si on les perd, la France va devenir un pays en re-développement. C’est la même chose avec les Allemands qui épargnent en prévision de leur retraite. Mais bientôt avec l’arrivée à la retraite, ils consommeront et ne produiront plus. Saurons-nous produire alors ?

    On ne va donc pas vers une société post-industrielle mais plutôt hyper-industrielle

     

     

    P. Morand : spécialisation française compliquée

    • problème du moyen de gamme
    • simultanément culture du luxe

    D’où la nécessité de faire la jonction entre le créatif et la culture, l'art de vivre. Il faut éviter de se replier sur l'industrie ou les services. La difficulté repose sur la confiance des jeunes, leur formation. Comment faire en sorte que ce mouvement vers l'immatériel nous guide vers l'avant et la croissance ?

     

     

     

    Réponses aux questions de l’auditoire

     

    Question sur la chaîne de valeur

     

    E. Cohen : avant la crise du développement des chaînes de valeur mondiale, y a-t-il recomposition d’une chaîne de valeur locale ? La réponse est non, mais la recomposition de la chaîne de valeur européenne est un phénomène ancien dû au développement de l’UE, à l’ouverture à l'est et à la création de la zone euro.

    Avec la crise, on aurait pu assister à un découpage de la chaîne de valeur sur une base nationale ou régionale lié à du protectionnisme. Mais cela n’a pas été le cas, même s’il y a un développement de la chaîne de valeur européenne.

     

    Pendant cette période de crise : évolution divergente entre EU et UE : stagnation sur 15 ans de l’indice de production européen, avec une baisse de 10 points depuis le début de la crise.  Il y a une crise industrielle en Europe alors que les EU connaissent une ré-industrialisation dans la période récente.

     

    Pourquoi alors les EU ont-ils baissé leur déficit alors que l’Europe son excédent de balance courante ?

     

    1)      Ré-industrialisation américaine résulte de :

     

    3 facteurs endogènes :

    • Facteur énergétique : révolution du gaz de schiste provoque des effets d’entraînements, de la relocalisation, et une stratégie d’investissement allemande aux EU
    • Facteur salarial : baisse du coût salarial unitaire aux EU, il devient plus intéressant de produire aux EU
    • Facteur bancaire : américains ont mieux géré crise bancaire, restructuration système bancaire plus tôt et de manière efficace

     

    3 facteurs exogènes :

    • évolution du rapport de force entre EU / Chine et EU / émergents : hausse des coûts salariaux dans émergents et baisse aux EU, délocalisations remises en cause
    • vol de propriété intellectuelle important et le gap technologique s'étant réduit, les industriels américains se posent véritablement la question de la production à l’étranger
    • renchérissement du coût de la logistique, du contrôle qualité

     

    Question de la ré-industrialisation américaine est donc devenue tout à fait sérieuse.

     

    2)      Du côté de l'Europe : 2 phénomènes

     

    • pari de l’intégration et de la convergence a abouti à de la divergence (cf. Krugman) : accroissement de la divergence et de la spécialisation, dégradation du potentiel de certains pays qui se sont orientés vers une servicisation à la personne (et non pas high-tech)
    • renforcement de ce phénomène et apparition de nouveaux concurrents industriels comme l’Espagne et l’Irlande.

     

    La France est prise en sandwich entre les pays déjà industrialisés avant crise comme l’Allemagne et de nouveaux concurrents en cours de ré-industrialisation (Espagne, Irlande). Une question se pose alors : comment réintégrer la notion de désindustrialisation en France ?

     

    Peut-on dire que les tensions protectionnistes et les accords régionaux annoncent la fin de la mondialisation ?

     

    E. Cohen : depuis 10 ans on négocie un nouveau round d’intégration commercial sans succès. Or pendant ce temps, des accords régionaux et bilatéraux ont été conclus.

    Depuis 48 heures, la Chine essaye de créer un sous-groupe au sein de l'APEC en excluant les EU, pour faire un marché commun asiatique sous hégémonie chinoise (une ASEAN revisitée). Cela provoque des tensions entre Chine et EU. La Chine veut exclure les EU de la zone asiatique et, dans le même temps, d’autres partenaires veulent le maintien des EU pour développer un accord pacifique plutôt qu'asiatique.

     

    Le problème suivant est celui de l'intégration européenne : si nous voulons une chaîne de valeur régionalement intégrée plus qu’aujourd’hui, il faudra aller plus loin en matière de fiscalité, de coordination des politiques publiques.

     

    V. Giscard d’Estaing (dans sa préface à l’ouvrage d’H. Schmidt) préconise (à la suite de J. Delors) en terme d’agrégation de pays, des cercles concentriques, un petit club de pays avec une intégration approfondie.

     

     

    P. Morand : d'accord avec VGE et H. Schmidt. Il est favorable à l'idée d'un noyau dur pour aller de l'avant. Pour l'instant le projet européen ne fait pas sens.

     

    La Chine fait des avancées pour se recentrer sur son marché intérieur, est-ce positif ou négatif pour UE ?

     

    T. Weil : Pourquoi acheter des choses à la France si elle peut produire tout elle-même ? Si on veut progresser sur des normes environnementales et sociales plus exigeantes, il faut le faire au niveau régional faute d'avancées au niveau mondial.

     

    Assiste-t-on à un retour du protectionnisme ?

     

    E. Cohen : la phase d'accélération des échanges a connu un pic, une phase rapide et aigue de 1985 à 2007 avec la globalisation des firmes et la segmentation de la chaîne de valeur.

    On observe un cassement dans la tendance depuis. Cela peut donner lieu à 2 interprétations :

    • c'est la crise : difficulté des politiques à raisonner dans un cadre post-crise. Pour lui, la destruction du capital humain et technique ne permettra pas de retrouver le rythme antérieur.
    • relocalisation des chaînes de valeur au niveau régional ? 2 exemples de localisation dans industrie automobile : délocalisation complète (Renault) ou redéploiement....

     

    Quid de l'Afrique dans la mondialisation ?

     

    L’Afrique est déjà dans la mondialisation : pour la Chine, l'Afrique est une terre d'investissement, d'aventure et d'approvisionnement en matières premières à Cf conférence JECO sur « Les firmes chinoises à l’assaut du monde » du 14 octobre 2014 ».

    https://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/jcms/c_10322871/fr/firmes-chinoises

     

    E. Cohen : rappelle que l'Afrique connaît des taux de croissance importants, mais qu'un pays en développement peut aussi sauter des étapes et combler l'écart technologique.

     

    Quel est le rôle des BRICS ?

     

    E. Cohen :

    On n'attendait pas l'Inde et pourtant c'est elle qui se développe le plus.

    L’évolution de la Russie dépend du cours du pétrole.

    La Chine connaît surtout des difficultés à se recentrer sur son marché intérieur. Il doit devoir se réaliser mais tarde.

    Le Brésil est une économie de matières premières et une déception.

    L’expression BRICS est inappropriée.

     

    En conclusion : l’après mondialisation sera-t-il dirigé par un centre ou par un réseau interconnecté ? Quid de l’insertion de la France ?

     

    E. Cohen : jusqu'à la crise, la puissance hégémonique était américaine avec une montée en puissance de la Chine à idée d’un G2.Or la Chine n'accepte pas de participer à la direction de la planète (il y aura peut-être un changement avec l’accord climatique) : elle cherche à bénéficier des avantages de la mondialisation sans en assumer les responsabilités.

    Donc, E. Cohen a plutôt sentiment que l'on va se diriger vers multi-centrisme.

    Un constat : les français sont hostiles à l'économie de marché, à la mondialisation, au libéralisme.

    Pour E. Cohen, la vraie question est celle de l'intégration européenne.

     

     T. Weil pense que l'on va vers un monde de réseaux, mais il faut revoir entièrement notre système de formation. La France a tous les outils mais il faut développer la confiance.

     

     P. Morand : rôle primordial des réseaux, la question centrale est celle des compétences et de savoir-être : ces compétences doivent être ouvertes et en renouvellement permanent.