Jusqu’où puis-je dialoguer avec quelqu’un dont la pensée semble exclure mon existence propre ?
C’est cette question que, dans une volonté de tolérance et d’ouverture, le documentariste Mehran Tamadon se pose à propos de sa condition d’athée en Iran. Et sa réponse tient à son courage de filmer, et d’affirmer : « Je veux exister dans une société qui me nie et dire ce que je pense ? Je prends ma caméra et je trouve des gens avec qui débattre ! ». Iranien, son deuxième long métrage, poursuit ainsi un dialogue délicat avec les tenants de la République islamique entamé avec ses deux premiers films, Behesht Zahra, mères de martyrs (2004, moyen métrage) et Bassidji (2010). Après bien des refus, le réalisateur est parvenu à convaincre quatre mollahs (religieux iraniens) de partager son quotidien pendant 48 heures pour discuter, sous l’œil de la caméra, des conditions du « vivre ensemble ».
« Iranien » porte ainsi des questionnements universels sur la possibilité du dialogue, la parole citoyenne, le rapport de la politique au religieux, les relations entre croyants et non-croyants, la laïcité... C'est en cela qu'il saura vous intéresser particulièrement.