Vous êtes ici  :   Accueil > SE FORMER > Formations disciplinaires > JECO > 2016
Connectez-vous

Accueil

S'INFORMER ENSEIGNER ÉVALUER SE FORMER ORIENTER

2016

Publié le 18 nov. 2016

Écrire à l'auteur

Le  vendredi 18 novembre 2016

Jeco 2016 : agir pour l'emploi

C/r augmenté

  • Compte rendu – augmenté - d’une table ronde des JECO
    « Agir autrement pour le retour à l’emploi »
    jeudi 10 novembre 2016

     

    Intervenants :
    Hélène Garner : Directrice du Département Travail Emploi Compétences - France Stratégie
    Jean-Michel Joyeux : Directeur du groupe ICARE
    David Kimelfeld : Vice-Président de la Métropole de Lyon
    Roland Rathelot :Professeur assistant d'économie, University of Warwick
     
    Modérateur :
    Fanny Guinochet, L’Opinion

     

    Découvrir le thème

    « Avec 3 millions de personnes au chômage, dont plus d’un tiers depuis plus d’un an, la France se distingue d’une partie de ses voisins européens par un chômage structurel élevé, et ce en dépit de politiques publiques nombreuses et variées en faveur de l’emploi. Échec des politiques de retour à l’emploi ? Dysfonctionnement structurel du marché du travail français ? L'objectif de cette session est de proposer une discussion autour d’expériences innovantes de politiques de retour à l'emploi, locales ou nationales, en France ou dans d’autres pays, et de confronter ces expériences afin d’en dégager des enseignements pour agir autrement pour le retour à l’emploi. »

    Source : http://www.journeeseconomie.org/index.php?arc=a6&num=495

     

    1)      Le marché du travail en France aujourd’hui

    Hélène Garner, Directrice du Département Travail Emploi Compétences - France Stratégie

     

    Le taux de chômage est élevé en France depuis 30 ans, il n’est jamais durablement descendu en dessous de 7,5% et ceci quelles que furent les politiques menées.

     

    Aujourd’hui, la France compte 3 millions de personnes au chômage au sens des critères retenus par le bureau international du travail (BIT), dont plus d’un tiers depuis plus d’un an (chômage de longue durée). Si on inclut les personnes en emploi mais qui souhaitent travailler davantage – soit le « sous-emploi », comprenant temps partiel contraint et chômage technique – et les personnes classées comme inactives faute de remplir les critères du BIT (cf. infra) mais qui souhaitent travailler – soit le « halo » du chômage(A) – ce sont plus de 6 millions de personnes au total qui « manquent » de travail en France.

     

    Pour être classée au chômage au sens du BIT, une personne doit simultanément :

    - n’avoir pas travaillé ne serait-ce qu’une heure lors de la semaine de référence où elle est interrogée
    - avoir effectué une démarche active de recherche d’emploi au cours des quatre dernières semaines
    - être disponible dans les deux semaines pour prendre un emploi

     

    La France, mal placée pour les taux de chômage en Europe

    Alors qu’il baisse dans l’Union européenne depuis 2013, le taux de chômage est resté autour de 10 % en France, soit le double de celui observé en moyenne dans l’ensemble des 6 pays européens retenus à titre de comparaison pour leurs bonnes performances sur le marché du travail (graphique ci-dessous)

    Le fait que l’amélioration des conditions sur le marché du travail ne concerne pas la France où le chômage ne fait que se stabiliser à un niveau élevé explique que l’écart de taux de chômage se soit fortement accru avec la zone OCDE depuis la crise de 2009 : la France n’accusait qu’un retard de 0.3 point de pourcentage en 2009, contre 3.6 prévus fin 2017.

     

    Taux de chômage

     

     taux chomage1

     

    Source : http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/17-27-emploi_web.pdf

    Note : taux de chômage annuel moyen au sens du BIT ; population active de 15 à 74 ; pour la France, données France entière.

     

     

     La France se distingue aussi par la part plus importante des chômeurs de longue durée (plus d’un an). Plus de deux chômeurs sur cinq (44%) sont sans emploi depuis un an ou plus, contre un sur trois seulement en moyenne dans l’OCDE, faisant peser le risque d’un chômage structurel élevé difficile à réduire dans quelques années.

     

     

    Récents développements sur le marché du travail en France

    (France trait plein, moyenne OCDE pointillés)

     

    tx demploi  taux chomage
     cld  salaires reels

    Source: Perspectives économiques de l’OCDE, N°99, Juin 2016, http://dx.doi.org/10.1787/f1f62136-fr

    Base de données sur l’emploi de l’OCDE (http://www.oecd.org/fr/emploi/emp/basededonneesdelocdesurlemploi.htm); calculs de l'OCDE sur la base des compte nationaux trimestriels.


     

    Le taux de chômage global cache des disparités importantes :

     

    -       Au niveau géographique avec des zones qui connaissent des taux de chômage bien supérieurs à 10 % depuis plus de dix ans

    -       Au niveau de certaines catégories de la population surexposées (jeunes, seniors, peu diplômés et les descendants d’immigrés). Cependant, ce sont moins les difficultés liées à l’âge que celles liées à la qualification qui expliquent le niveau globalement élevé du chômage en France (voir graphique ci-dessous). Toutes classes d’âge confondues, les moins diplômés (CAP-BEP, brevet des collèges, CEP ou sans diplôme) représentent 44 % de la population d’âge actif mais 58 % des chômeurs : autrement dit, ils contribuent pour 5,9 points au taux de chômage de 10,3 %. Les moins qualifiés sont également surreprésentés dans le sous-emploi, le halo du chômage et le chômage de longue durée.

     

    Contributions au taux de chômage en 2014, en points de pourcentage

    Taux de chômage national : 10,3 %

     

     15-29  30-44
     45-plus

     

    Source : http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/17-27-emploi_web.pdf

     

     

    En France, le chômage serait en grande partie structurel selon plusieurs études menées

     

    Apport de connaissances

     

    Le taux de chômage observé peut être décomposé en deux sous-éléments :

    Un taux de chômage structurel, dont les déterminants sont directement liés au fonctionnement du marché du travail et aux politiques qui lui sont appliquées,

    et un volant conjoncturel qui dépend de l’écart entre la situation macroéconomique du moment et celle qui prévaudrait si l’économie se situait sur une trajectoire équilibrée, où la demande de biens et services est en phase avec les capacités de production. Lorsque la demande est insuffisante, une partie du chômage est de nature conjoncturelle et devrait pouvoir être éliminée par la mise en œuvre d’une politique macroéconomique adaptée (politique monétaire ou budgétaire). À l’inverse, la réduction du chômage structurel nécessite la mise en œuvre de réformes institutionnelles qui affectent le fonctionnement du marché du travail au-delà des aspects conjoncturels.

    Le chômage structurel n’est pas une grandeur observable et doit faire l’objet d’une estimation. La méthode d’estimation la plus répandue est celle reposant sur la notion de « taux de chômage qui n’accélère pas l’inflation », le NAIRU1 en anglais. Concrètement, le NAIRU est obtenu à partir d’une estimation d’une courbe de Phillips qui relie l’inflation avec l’écart du taux de chômage à son niveau d’équilibre2. D’autres modèles d’estimation du chômage structurel existent, notamment prenant davantage en compte les mécanismes de formation des prix et des salaires3 ou l’adéquation entre l’offre et la demande de travail4.

     

    1 Le NAIRU (Non-accelerating inflation rate of unemployment) est le taux de chômage neutre sur l’inflation. Un taux de chômage effectif supérieur au NAIRU est censé réduire l’inflation du fait du faible pouvoir de négociation des syndicats dans les négociations salariales, alors qu’un taux de chômage effectif inférieur au NAIRU est censé accroître l’inflation du fait de la position de force des syndicats.
    2 Voir par exemple Ball L. et Mankiw N.G (2002), « The NAIRU in theory and practice », Journal of Economic Perspectives, volume 16, n° 4, automne.
    3 Voir les estimations de chômage structurel faites par l’OFCE dans ses perspectives 2013-2014 pour l’économie française.
    4 Dickens W.T. (2009), « The labor market and the Phillips Curve. A new method for estimating time variation in the NAIRU », in Fuhrer J., Kodrzycki Y.K., Sneddon Little J. et Olivei G.P. (eds), Understanding Inflation and the Implications for Monetary Policy: A Phillips Curve Retrospective, MIT Press Scholarship.  5 www.imf.org/external/french/np/ms/2016/052416f.htm.

     

    Source : http://francestrategie1727.fr/wp-content/uploads/2016/05/annexe1-chomage-structurel-v3.pdf

     


     

    Quel est le niveau du chômage structurel aujourd’hui estimé par ces différentes méthodes pour la France ?

     

    Estimation du chômage conjoncturel selon l’OCDE et la Commission européenne

     

     conjoncturel

     

    Selon le modèle d’estimation utilisé, le taux de chômage structurel en France serait compris entre 7,7 % et  9,6 %. « L’OCDE et la Commission européenne, qui sont les deux principales institutions publiant régulièrement des estimations du taux de chômage structurel fondées sur le concept de NAIRU, estimaient qu’en 2015 le chômage structurel français valait respectivement 9% et 9,6 %. En utilisant une modélisation différente, l’OFCE estimait en 2014 que ce taux se situait à 7,7 % pour la France métropolitaine (ce qui correspond à un chiffre de l’ordre de 8% pour la France entière).  Les prévisions du FMI pour les prochaines années tablent sur une stabilité autour de 9 %. 

    Source : http://francestrategie1727.fr/wp-content/uploads/2016/05/annexe1-chomage-structurel-v3.pdf

     

    Les réformes sur le marché du travail

     

    Depuis le début des années 2000, la France a fait plus d’une cinquantaine de réformes sur le marché du travail contrairement à ce que l’on peut souvent penser à tort (tableau ci-dessous). En moyenne, avec une réforme par trimestre, la France a fait plus de réformes que la Grande Bretagne, l’Allemagne ou la Suède mais il s’agit de réformes de plus petite ampleur.

     

     

    Principales réformes du marché du travail en France : chronologie 2002-2016

     

     reformes 1

    reformes 2

    Source : http://francestrategie1727.fr/wp-content/uploads/2016/02/francestrat-marchetravail-v2-160830.pdf

     

    Au fil des décennies, les politiques destinées à contrer la montée du chômage ont été à la fois diverses et conséquentes. La France figure parmi les pays européens dont les budgets d’intervention sur le marché du travail sont les plus élevés et cela depuis très longtemps (tableau ci-dessous).

    On ne peut donc pas accuser les pouvoirs publics de ne pas avoir mené des politiques et mis les moyens pour permettre à la France de se rapprocher du plein emploi.

     

     

    Dépenses sur le marché du travail en Europe

     

     depenses

     

    Source : http://francestrategie1727.fr/wp-content/uploads/2016/02/francestrat-marchetravail-v2-160830.pdf

     

    On distingue deux types de dépenses, les dépenses d’emploi ciblées et les dépenses générales (allègement, crédit d’emploi …).

     

    Deux types de dépenses d’emploi

    Dépenses d’emploi ciblées

    Dépenses générales qui visent en grande partie à abaisser le coût du travail

    1. Les dépenses dites « ciblées sur les individus » recouvrent l’indemnisation des chômeurs

    2. Dépenses dites « actives », qui comprennent la formation, l’accompagnement, les contrats aidés et les aides à la création d’entreprise

    par l’exonération de cotisations sociales

    et les crédits d’impôt

    En 2015, en France, elles représentaient 51 milliards d’euros, soit 2,4 % du PIB

    En 2015, en France, elles représentaient 57 milliards, soit 2,6 % du PIB

     


    Dépenses pour l’emploi, en pourcentage du PIB

     

     

    Les politiques d’emploi sont très variées

     

    Tableau de bord des politiques d’emploi - Synthèse d’août 2016 (DARES)

     

    EMPLOI MARCHAND AIDÉ

    Entrées dans les dispositifs (en nombre)

    EXONER. DE COTISATIONS SOCIALES ET PRIMES A L'EMBAUCHE

    Contrats de génération : demandes d'aide déposées

    726

    Emplois d'avenir (secteur marchand) : embauches du mois (*)

    966 (1)

    Contrats uniques d'insertion (CUI-CIE) : embauches du mois (*)

    2 229 (1)

    dont CIE-starter

    815 (1)

    Exonération ZRR : déclarations d'embauche acceptées dans le mois

    132

    Exonération ZFU : déclarations d'embauche acceptées dans le mois

    42

    Exo.Assoc.en ZFU : déclarations d'embauche acceptées dans le mois

    5

    AIDES A LA CREATION D'ENTREPRISE

     

    Aides aux chômeurs créateurs ou repreneurs d'entreprises : bénéficiaires

    nd

    NACRE : total des entrées dans la mesure

    nd

    (1) Estimation DARES.   (*) Ensemble des conventions reclassées par mois de début du contrat.

     

    CONTRATS EN ALTERNANCE

    CONTRATS D'APPRENTISSAGE

    Entrées

    Août 2016

    Secteur privé : nouveaux contrats - comptages transmis aux UD

    26 268

    Apprentis du secteur public : nouveaux contrats enregistrés

    932

    Contrats d'apprentissage (secteurs privé et public)

    27 200

    CONTRATS DE PROFESSIONNALISATION

    Entrées

    Juillet 2016

    Nouveaux contrats enregistrés

    10 230

    INSERTION PAR L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE ET SERVICES À LA PERSONNE

    INSERTION PAR L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE

    Entrées

    Juillet 2016

    Ateliers et chantiers d'insertion : embauches sous CDDI

    10 822 (1)

    Entreprises d'insertion : embauches sous CDDI

    2 812 (1)

    Associations  intermédiaires : nbre de 1ères mises à disposition au cours du mois

    6 787 (1)

    Entrep. travail temp. d'insertion : nbre de 1ères mises à disposition au cours du mois

    2 265 (1)

    SERVICES À LA PERSONNE (ensemble des organismes et entreprises)

    Effectifs

    Mars 2016

    Nb de salariés rénumérés du mois (mode prestataire)

    423 400

    Nb de salariés gérés du mois (mode mandataire)

    102 385

    (1) Estimation DARES.  (2) Moyenne mensuelle.

     

    EMPLOI NON MARCHAND AIDÉ

    Entrées

    Août 2016

    Emplois d'avenir (secteur non marchand) : embauches du mois (*)

    4 319 (1)

    Contrats uniques d'insertion (CUI-CAE) : embauches du mois (*)

    14 832 (1)

    Pacte : nouveaux contrats enregistrés

    -

    (1) Estimation DARES.

     

    (*) Ens. des conv. reclassées par mois de début du contrat.

     

    ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES

    Entrées

    Juin 2016

    ACCOMPAGNEMENT DES JEUNES

     

    CIVIS : nouvelles entrées dans le dispositif

    5 861

    Garantie jeunes : nouvelles entrées dans le dispositif

    4 460

       

    ACCOMPAGNEMENT DES LICENCIEMENTS ECONOMIQUES

    Entrées

    Août 2016

    ACCOMPAGNEMENT DES LICENCIEMENTS ECONOMIQUES

     

    Contrats de sécurisation professionnelle : nb d'inscriptions à Pôle Emploi

    nd

     

    Source : http://dares.travail-emploi.gouv.fr/dares-etudes-et-statistiques/tableaux-de-bord/les-politiques-d-emploi/article/les-politiques-d-emploi

     

    Un maintien du chômage à des taux élevés et fortement inégalitaires malgré des politiques d’emploi nombreuses et couteuses demande des politiques différentes.

     

    Comment faire autrement des politiques de l’emploi ?

     

    La persistance du chômage, l’augmentation du recours à des emplois plus courts (dans les formes du CDD et de l’intérim), l’instabilité de l’emploi, la montée de la multi-activité, des formes de précarisation ou de précarité présentées par une part significative des itinéraires professionnels témoignent des mutations profondes qu’a connu le fonctionnement du marché du travail depuis 30 ans.

    La montée des transitions professionnelles et de l’instabilité de l’emploi nécessite :

    -       d’« Attacher des droits » à la personne et non plus à l’emploi, pour garantir une continuité des droits sociaux indépendamment du statut à l’égard de l’emploi ;
    -       d’accroître le recours à la formation et l’entretien des qualifications au titre de l’employabilité,

     

    Afin d’éviter les ruptures de droits et de protection (à l’occasion des transitions entre deux états), mais aussi de sécuriser les actifs et de leur permettre d’être davantage acteurs de leur parcours professionnel (trajectoire maitrisée), de nouvelles politiques de l’emploi devraient concilier :

    -          La portabilité des droits : les salariés ne doivent pas perdre leurs droits quand ils perdent leur emploi ou qu’ils en changent. C’est dans cette logique que, depuis 2012, le Gouvernement a mis en place des droits – à la formation (compte personnel de formation), à l’assurance chômage (droits rechargeables à l’assurance chômage), à la prise en compte de la pénibilité (compte personnel de prévention de la pénibilité) – qui les suivent tout au long de leur carrière, y compris quand ils sont à la recherche d’un emploi.
    -          Une plus grande personnalisation des droits : Le compte personnel d’activité, en 2017, devrait favoriser la mobilité des salariés, dès lors assurés de ne pas perdre leurs droits en cas de changement de situation professionnelle, et permettra aux entreprises de disposer de salariés mieux formés et plus autonomes.
    - l’universalité : « compte social universel (…) qui rassemblerait, pour chaque individu, l’ensemble des droits portables destinés à sécuriser son parcours professionnel », et engloberait notamment les comptes formation et pénibilité.

     

     

    Projet de loi relatif au dialogue social et à l’emploi

     

    Le projet de loi prévoit au Titre III. - Sécurisation des parcours et retour à l’emploi, article 211 : « Afin que chaque personne dispose au 1er janvier 2017 d’un compte personnel d’activité qui rassemble, dès son entrée sur le marché du travail et tout au long de sa vie professionnelle, indépendamment de son statut, les droits sociaux personnels utiles pour sécuriser son parcours professionnel, une concertation est engagée avant le 1er décembre 2015 avec les organisations professionnelles d’employeurs et syndicales de salariés représentatives au niveau national et interprofessionnel qui, si elles le souhaitent, ouvrent une négociation sur la mise en œuvre du compte personnel d’activité. Avant le 1er juillet 2016, le Gouvernement présente un rapport au Parlement sur les modalités possibles de cette mise en œuvre. »

     L’exposé des motifs indique que :  Le Titre III « vise à sécuriser davantage les parcours professionnels et à encourager l’activité en réformant un certain nombre de dispositifs en matière de formation et d’emploi ».

    « L’article 21 organise la création d’un compte personnel d’activité, qui rassemblera les principaux droits sociaux attachés à l’exercice d’une activité (notamment le compte personnel de formation et le compte personnel de prévention de la pénibilité) pour renforcer leur lisibilité et sécuriser le parcours professionnel de chacun. L’objectif du compte est de rendre ces droits plus lisibles, de consolider la logique des droits individuels portables et de donner ainsi plus de continuité à un système de droits aujourd’hui trop compartimenté. Une concertation sera engagée avant la fin de l’année avec les organisations professionnelles d’employeurs et syndicales de salariés représentatives au niveau national et interprofessionnel qui seront invitées, si elles le souhaitent, à ouvrir une négociation sur ses modalités de mise en œuvre, en lien avec les travaux d’une mission d’appui. Le Gouvernement présentera avant le 1er juillet 2016 au Parlement un rapport sur la mise en place du compte personnel d’activité, dans la perspective d’un projet de loi qui sera déposé en 2016 au Parlement. Le compte personnel d’activité entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2017.   Le compte social d’activité, en assurant aux salariés, tout au long de leur vie professionnelle, la portabilité et la transférabilité des droits existants dans le cadre des comptes existants, constituera un progrès social majeur. »

    1 Devenu article 38 de la loi n° 2015-994 du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l'emploi.

     

    Source :  http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/cpa_mdj_fs_geneseambitionsperimetres_seance2_16_juillet.pdf

     

    L’utilité des expérimentations pour faire des politiques de l’emploi différentes et adaptées aux évolutions du marché du travail

     

    Faire de nouvelles politiques de l’emploi en partant des besoins des individus et des attentes et co-construire.

     

    L’importance des expérimentations en matière de politique de l’emploi et notamment au niveau local.

     

    On peut distinguer deux formes d’évaluation. D’une part, l’expérimentation administrative qui est portée par une défiance normative : on veut anticiper les conséquences négatives d’une réforme décidée. D’autre part, l’expérimentation aléatoire qui est guidée par une espérance normative : on attend des effets positifs d’une réforme projetée.

     

    La loi constitutionnelle n° 2003-276 du 28 mars 2003 relative à l’organisation décentralisée de la République autorisait l’expérimentation normative à la fois sur le plan national et sur le plan local. D’une part, elle insérait dans la Constitution un article 37-1 : « La loi et le règlement peuvent comporter, pour un objet et une durée limités, des dispositions à caractère expérimental » ; d’autre part, elle ajoutait à l’article 72 de la Constitution relatif aux collectivités territoriales un alinéa quatre leur ouvrant la possibilité de « déroger, à titre expérimental et pour un objet et une durée limités, aux dispositions législatives ou réglementaires qui régissent l’exercice de leurs compétences ». En application de cette dernière disposition, la loi organique n° 2003-704 du 1er août 2003 a ajouté au Code général des collectivités territoriales un chapitre spécifique dédié aux expérimentations, dont elle détermine le cadre général. 

    L’expérimentation sociale s’est inscrite, quant à elle, sur le fondement de l’article 72.

    Les articles 18 à 23 de la loi du 21 août 2007 dite « Tepa » (loi en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat) ont ouvert l’expérimentation du revenu de solidarité active (RSA) aux départements volontaires. L’article 22 de la loi précitée imposait au gouvernement le dépôt d’un rapport d’évaluation avant toute généralisation du RSA.

     

    Les régions sont de bons terrains d’expérimentation.

    Leurs atouts :

    -          Les opportunités offertes par la loi (cf. infra)
    -          La taille critique
    -          L’action adaptée à la réalité du terrain
    -          Une manière de rendre du pouvoir aux acteurs de terrain

     

    Les difficultés :

    -          Le respect des strictes conditions d’application de la loi => c’est l’État qui autorise l’expérimentation locale
    -          L’expérimentation prend du temps donc il faut la mener sur une durée suffisante
    -          Il y a trop de généralisation des expérimentations avant même leurs évaluations

     

    Exemple d’Expérimentation : « 0 chômeur de longue durée »

    Smic versé pour répondre à des besoins non pourvus

    29/02/2016 : loi d’expérimentation territoriale visant à résorber le chômage de longue durée 

     

    Lundi 29 février 2016, le Président de la République a promulgué la loi n° 2016-231 d'expérimentation territoriale visant à résorber le chômage de longue durée. 

     

    Proposition de loi d’expérimentation territoriale visant à résorber le chômage de longue durée

     […]

    Comprendre les enjeux

     S’inspirant d’une initiative portée par l’association ATD Quart Monde et s’inscrivant dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre le chômage de longue durée, cette proposition de loi met en place une expérimentation de cinq ans visant à permettre, dans dix territoires volontaires, l’embauche en contrat à durée indéterminée de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi depuis plus d’un an. Associée à une aide financière pour les entreprises de l’économie sociale et solidaire qui y participeraient, cette expérimentation permettrait de répondre à des besoins économiques et sociaux non satisfaits sur ces territoires, tout en offrant des emplois, rémunérés au moins au Smic, à des personnes éloignées du marché du travail.

    La philosophie du projet initial repose sur la réallocation, à budget constant, des dépenses publiques d’indemnisation et de solidarité liées au chômage. Toutefois, dans le cadre de l’expérimentation, un effort exceptionnel sera consenti par l’État pour sa phase d’amorçage, tandis que l’engagement durable des collectivités territoriales volontaires sera nécessaire pour en assurer le succès.

    Le dispositif serait financé par une structure nationale spécifique, le fonds d’expérimentation territoriale contre le chômage de longue durée, alimenté par des contributions de l'État, des collectivités territoriales volontaires et d'organismes publics et privés. Il serait également chargé de conventionner les entreprises participantes.

    D’ores et déjà, cinq territoires se sont engagés dans ce projet et attendent l’adoption de cette proposition de loi pour commencer l’expérimentation : Pipriac et Saint-Ganton en Ille-et-Vilaine ; Colombey-les-Belles en Meurthe-et-Moselle ; Prémery dans la Nièvre ; Mauléon dans les Deux-Sèvres ; Jouques dans les Bouches-du-Rhône

     

    Source : https://www.senat.fr/espace_presse/actualites/201601/la_politique_zero_chomage_longue_duree_testee_dans_dix_territoires_volontaires.html

     

    2)      Évaluation des expérimentations

    Roland Rathelot, Professeur assistant d'économie, University of Warwick

     

    Bien dépenser est difficile !

    -          Financer des actions réellement utiles (selon l’objectif que l’on s’est fixé)
    -          Comment savoir si une mesure est utile ? suivre la mise en place d’un dispositif n’est pas suffisant, il faut évaluer les résultats
    -          Évaluer : mesurer l’impact, la différence entre la situation dans laquelle la politique est mise en place et celle ou elle n’a pas lieu (l’évaluation a un coût certes élevé, mais elle est indispensable). Par exemple, comparer un groupe qui est concerné par la mesure à un groupe tiré au sort qui n’en bénéficie pas et voir si ceux qui sont concernés par la mesure atteignent une meilleure situation.
    -          Nécessité d’innover, d’expérimenter mais surtout d’évaluer toute nouvelle tentative
    -          Se méfier des solutions miracles, des idées reçues, du bon sens,... La bonne volonté et les moyens ne suffisent pas à garantir l’efficacité.

     

    Une évaluation de grande ampleur a été menée sur un programme, lancé en 2007 par le ministère de l’emploi, qui prévoyait de confier à des opérateurs privés environ 10 000 jeunes diplômés de l’enseignement supérieur en recherche d’emploi. Dix régions françaises et 235 agences locales de l’emploi ont été concernées.  Cette évaluation a été menée par la DARES (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail), le CREST (Centre de recherche en économie et statistique) et le laboratoire J-PAL Europe (Poverty Action Lab). L’objectif était d’étudier l’impact à court et à long termes de l’accompagnement renforcé de jeunes chômeurs diplômés, sélectionnés aléatoirement, sur ceux qui étaient accompagnés et ceux qui ne l’étaient pas.

     

    L’accompagnement des demandeurs d’emploi :

    -          Évaluation rigoureuse car les bénéficiaires du programme ont été tirés au sort entre 2007 et 2010
    -          Accompagnement renforcé des demandeurs d’emploi (entretiens plus fréquents, diversification des outils d’activation, recours à des opérateurs privés pour l’aide (autre que Pôle Emploi)

     

    Les leçons tirées de cette évaluation :

    -          L’accompagnement a augmenté vers les transitions vers l’emploi … au détriment des non bénéficiaires de l’accompagnement donc aucun effet sur l’emploi global
    -          Théorie du « pied à l’étrier » réfutée par les données. Un an après, les taux d’emploi des deux populations étaient les mêmes.

     

    Les politiques d’accompagnement des chômeurs sont-elles vraiment efficaces ?

    21/12/2011 (par Esther Duflo, Philippe Zamora, Marc Gurgand, Roland Rathelot et Bruno Crépon)[1]

     

    L’accompagnement renforcé est souvent présenté comme un outil performant pour permettre aux jeunes d’accéder à l’emploi stable. En connectant les demandeurs d’emploi avec les entreprises ou en les préparant mieux aux procédures d’embauche, les agences de placement sont supposées fluidifier le marché du travail.

    Toutefois, les économistes attirent l’attention sur le risque d’un « effet de déplacement » : à court terme, l’octroi de meilleures chances à certains jeunes pourrait avoir pour seul effet que transférer les postes libres vers ces derniers au détriment de ceux qui n'ont pas ces chances. Si cela était avéré, alors les programmes d’accompagnement n’auraient pas d’impact significatif sur le taux de chômage.

    Une évaluation récente conduite par la DARES[2], le CREST[3] et le laboratoire J-PAL[4] Europe a étudié l’impact à court et à long terme de l’accompagnement renforcé sur ceux qui étaient accompagnés et ceux qui ne l’étaient pas. Ce programme, lancé en 2007 sur une année par le ministère de l’emploi, prévoyait de confier à des opérateurs privés environ 10.000 jeunes diplômés de l’enseignement supérieur dans dix régions françaises et 235 agences locales de l’emploi. Les jeunes chômeurs diplômés ont été sélectionnés aléatoirement pour être orientés vers ces opérateurs privés.

    L’innovation principale réside dans le fait que parmi ces 235 agences, 47 tirées au sort et ont été maintenues en dehors du programme d’accompagnement renforcé : ce sont des zones témoins. En comparant les jeunes des zones où a été mis en place le programme avec ces zones témoins, il est possible de mesurer à la fois l’impact sur les jeunes accompagnés et l’impact sur les jeunes non accompagnés. La plupart des expérimentations ne permettent pas d’isoler ces deux impacts de façon séparée (et se limitent à l’impact net, c’est-à-dire la différence des deux) et c’est la première fois qu’une expérimentation permet cette analyse pour l’accompagnement renforcé. Par ailleurs, nous avons fait varier aléatoirement la proportion de jeunes orientés dans les différentes agences pour observer si l’augmentation de cette proportion conduisait à accroître les éventuels effets de déplacement.

    Les principaux résultats sont les suivants :

    • Les jeunes accompagnés ont plus de chances d’être en emploi durable à court terme que leurs homologues non accompagnés mais cet impact s’estompe à long terme. Douze mois après l’entrée en programme, les jeunes qui n'ont pas été accompagnés sont aussi nombreux à avoir trouvé un poste que les jeunes accompagnés. En d’autres termes, l’accompagnement renforcé pour ce public a principalement pour effet d’accélérer l’accès à l’emploi durable.

    • La nature de l’opérateur affecte considérablement l’impact du programme. Ainsi, les opérateurs privés marchands ont eu plus d’impact sur l’accès à l’emploi durable. Les opérateurs privés non marchands n’ont pas eu d’effet. Une hypothèse non vérifiable dans le cadre de cette recherche est que cet écart est en partie attribuable au lien qu’entretiennent les opérateurs de placement marchands avec les entreprises. La plupart de ces opérateurs font partie en effet de groupes d’intérim et par nature sont en contact direct avec les vacances d’emploi.

    • Lorsqu’on observe les métiers recherchés surtout par des jeunes diplômés, on voit effectivement des effets de déplacement. Si les jeunes accompagnés sont plus rapidement en emploi que les non-accompagnés, cet effet s’opère en réalité au détriment des jeunes non accompagnés. Par exemple, dans le quart des métiers concentrant le plus de jeunes diplômés parmi les candidats, le fait d’être en concurrence avec des jeunes accompagnés par les opérateurs privés réduit de 7 points le taux de retour à l’emploi durable. Du fait de cette concurrence, le bénéfice net de l’accompagnement pour les jeunes accompagnés n’est plus significativement supérieur à celui des jeunes dans les zones sans opérateurs privés.

    Bien sûr, ces résultats sont à confirmer pour d’autres types de publics. Si de tels effets de déplacement étaient observés plus généralement, cela ne signifierait pas pour autant que les politiques d’accompagnement renforcé sont inutiles. Davantage ciblées et approfondies vers des publics les plus éloignés de l’emploi, elles seraient susceptibles de rééquilibrer les conditions d’accès à l’emploi de ces publics.

     

    Références

    Crépon, B., Duflo, E., Gurgand, M., Rathelot, R., & Zamora, P. (2011). “Do Labor Market Policies Have a Displacement Effect? Evidence from a Clustered Random Experiment.” Working Paper.
    Crépon, B., Duflo, E., Gurgand, M., Rathelot, R., & Zamora, P. (2011). « L’accompagnement des jeunes diplômés demandeurs d’emploi par des opérateurs privés de placement : les enseignements d’une évaluation »
    En savoir plus sur : http://archives.lesechos.fr/archives/cercle/2011/12/21/cercle_41523.htm#RS45b8HWCFXFWcqo.99

     

    La formation, quelle utilité pour retrouver un emploi ?

    -          Solution miracle, plébiscitée par les femmes et les hommes politiques
    -          Peu d’évaluation rigoureuse
    -          Impact net de la formation faible en rapport du coût
    -          Recul de l’entrée sur le marché du travail, puisque les publics en formation arrêtent de chercher du travail ; Du coup le groupe qui ne bénéficie pas de la formation retrouvent plus rapidement un emploi

     

    Assurance chômage, quelle conclusion des évaluations ?

    -          Évaluations quasi expérimentales
    -          Une durée potentielle d’indemnisation plus longue allonge la durée du chômage (l’effort de recherche diminue)
    -          …sans augmenter la qualité de l’emploi retrouvé

    => laisser le temps aux demandeurs d’emploi de retrouver un emploi

    => la durée de chômage a un effet négatif sur la qualité de l’emploi retrouvé

    -           … allonger la durée d’indemnisation en temps de crise (et la raccourcir en période de reprise) n’a pas beaucoup d’impact sur le chômage

     

    Quelques pistes pour accroitre l’efficacité des politiques de retour à l’emploi :

    -          Ne rien s’interdire
    -          Recentrer l’activité des conseillers Pole-Emploi par exemple sur ce qui est vraiment utile (faut-il faire plus de travail avec les entreprises ou pas ?)
    -          Se soucier des employeurs pour aider les demandeurs d’emploi ?
    -          Trouver des formations vraiment utiles ?
    -          Trouver le compromis entre protection financière et effet définitif pour l’assurance chômage ?
    -          Explorer l’aménagement de la protection de l’emploi ?

     

     

    3)      Métropole de Lyon : politiques en faveur de l’emploi

    David Kimelfeld, Vice-Président de la Métropole de Lyon

     

    Politique assez nouvelle puisque la métropole est récente (Grand Lyon qui rassemble en plus les compétences du conseil territorial)

     

    Comment faire des « effets levier » ?

    Métropole attractive, très riche avec néanmoins un taux de chômage juste légèrement inférieur à la moyenne nationale. 10% de la population de la métropole aux RSA.

     

    Faire que la Métropole ne soit pas seulement attractive mais aussi inclusive.

    Conviction qu’il faut attirer des entreprises pour avoir des emplois et faciliter les politiques de l’emploi.

    Les entreprises ne connaissent pas le public des chômeurs de longue durée et les personnels de l’insertion ne connaissent pas le fonctionnement des entreprises. Donc c’est aux pouvoirs publics de faire la médiation entre eux.

     

    Deux difficultés majeures : les services de l’État ont du mal à intégrer le droit à l’expérimentation et les acteurs de l’insertion sont surchargés par les aspects bureaucratiques

     

    Expérimentation plus facile sur des territoires « homogènes » donc pas trop grand. La région n’est donc pas forcément le bon échelon, les préoccupations sont trop différentes selon les territoires.

     

    La formation est de la compétence de la région.

    Le constat :

    -          Formations pas adaptées aux personnes
    -          Formations pas adaptées aux besoins des entreprises
    -          Formations qui ne répondent pas aux filières en tension où les besoins sont immédiats

    Les pistes pour accroitre l’efficacité des formations :

    Besoin de rapidité de réaction avec des formations rapides à mettre en place, courtes et adaptées aux besoins des entreprises à court terme

     

    Les entreprises n’ont pas pour fonction d’accompagner les personnes dans l’insertion. Il faut donc des acteurs de l’insertion qui accompagnent les allocataires du RSA, les demandeurs d’emploi de longue durée, mais il faut aussi accompagner les entreprises qui acceptent d’accueillir ces publics.

     

    4)      Des solutions pour l’emploi sur les territoires où nous intervenons

    Jean-Michel Joyeux, Directeur du groupe ICARE

     

    Le groupe Icare, implanté en Rhône-Alpes est un Groupe Économique Solidaire ICARE qui regroupe à ce jour 5 structures de l’insertion par l’activité économique :

     

    a) l’Association Intermédiaire ICARE

    • Qui assure pour les personnes en dispositif, un suivi socioprofessionnel pour repérer les freins à l’emploi et agir contre.
    • Qui met des personnes en situation de travail :

    Auprès des particuliers (travaux de ménage, repassage, jardinage, bricolage,)

    Auprès des associations et collectivités (aide cuisinier, agent d’entretien, gardiennage,…).  

    b) l’Entreprise d’Insertion MAIA qui assure des prestations des auprès des particuliers (travaux de ménage, repassage)  avec du personnel en insertion en CDD  

    c) l’Entreprise de Travail Temporaire d’Insertion GIROL : qui assure de la délégation de personnel après des entreprises (BTP, restauration collective,…).

    d) l’Atelier Chantier d’Insertion ITEM  qui délègue deux équipes de (8 et 10 personnes) en insertion animées par deux encadrants techniques pour réaliser des travaux de sur entretien municipal et de la rénovation de logements sociaux..

    e) L’agence de service à la personne DOMICARE

    Qui assure des prestations d’aides à  la personne auprès de publics âgés ou dépendants.

     

    Le groupe ICARE a pour mission de développer sur des secteurs d’activités porteurs d’offres d’emploi, tout un ensemble d’outils permettant à des demandeurs d’emplois, quel que soit leur éloignement de l’emploi, de suivre un parcours d’insertion leur permettant d’accéder durablement aux emplois du secteur.

    Pour ce faire, nous utilisons tous les outils de l’ESS que nous rassemblons par filières métiers.

    Nous nous attachons à fluidifier les parcours d’insertion au sein de ces filières en créant si nécessaire, de nouveaux outils innovants en accord avec les besoins et les politiques des territoires.

    Source : http://www.rhone-alpesolidaires.org/structures/groupe-icare

     

    Le chômage en zones rurales, péri-urbaines et urbaines nécessite des problématiques différentes donc nécessité d’adapter les politiques de l’emploi aux bassins de vie et d’emploi.

     

    Chômage structurel en France

    Écart entre l’offre et la demande d’emplois, trop d’emplois non pourvus ou mal pourvus.

    Les solutions pour résoudre le problème du chômage restent sensiblement les mêmes : adapter les demandeurs d’emplois aux offres d’emplois de la zone où offre et demande se trouvent.

     

    Il ne faut pas se contenter d’adapter le chercheur d’emplois aux offres d’emplois.

    L’ambition du groupe ICARE est notamment d’accompagner les employeurs à faire évoluer leurs méthodes de recrutement aux demandeurs d’emplois (VITA)

    Cela s’adresse aux :

    -          Employeurs où il y a des métiers en tension (hôtellerie restauration, service à la personne, rénovation du bâtiment,…)
    -          Tous ceux qui souhaitent dans le cadre d’une démarche de RSE privilégier dans leurs recrutements l’accès aux publics les plus éloignés de l‘emploi.

     

    2 principes généraux :

    -          Arrêter de recruter avec le CV et la lettre de motivation. Trop restrictifs par rapport aux compétences des gens et notamment pour tous ceux qui ont des compétences mais pas de diplômes,…  les chômeurs de longue durée par exemple sont souvent écartés au vu des CV
    -          Sur les métiers en tension, il y a la plupart du temps un décalage entre les attentes des entrepreneurs et le public en recherche d’emploi sur un territoire. Donc il s’agit de discuter avec l’employeur pour qu’il recrute sur un poste accessible aux demandeurs d’emploi du territoire en déplaçant en interne le poste à recruter. L’objectif étant que les recrutements aient lieu sur des postes moins qualifiés.

     

    Résultats sur 50 entreprises des Deux-Sèvres: 150 personnes recrutées en moins d’un an sur des postes qui n’arrivaient pas à être pourvus

    254 demandeurs d’emploi ont bénéficié de multiples contrats de travail

    474 attestations de compétences délivrées…

     

     

    Réponses aux questions de la salle :

     

    Il faut faire évoluer les entreprises dans leurs demandes de travail : des emplois très peu attractifs ne sont pas pourvus, il faut donc que les entreprises revoient leur fiche de postes pour rentre ces emplois plus attractifs.

    Faire des candidatures par simulation plutôt que par CV pour des publics sans diplôme, en difficultés économique, sociale...

    Il faut à la fois accompagner les entreprises et les faire évoluer dans leur stratégie de recrutement

     

    Les acteurs de l’insertion sont éloignés des préoccupations de l’entreprise. Certains acteurs de l’insertion véhiculent sur certains secteurs (services à la personne) en manque de main d’œuvre des images plus négatives que ce qui l’en est en réalité ce qui est contre-productif.

     

    Les métiers qui vont croitre sont notamment les services à la personne et d’entretien. Pour pourvoir ces emplois il faut les rendre plus attractifs en construisant des parcours qui permettent aux individus d’avoir l’espoir de ne pas être cantonnés à vie dans des métiers difficiles et peu valorisés… donc les rendre attractifs.

     

     

    Liens avec les programmes de SES

     

    Liens avec le programme de première

     

    Partie : sciences économiques

    5.2 Comment le budget de l'État permet-il d'agir sur l'économie ?

     

    On décrira la structure du budget de l'État et de l'ensemble des administrations publiques, en donnant des ordres de grandeur. On insistera sur les notions de production non marchande et de prélèvements obligatoires. On montrera, à l'aide d'exemples (fiscalité écologique, crédit d'impôt pour les aides à domicile ou pour les dons aux associations, etc.) qu'en changeant les prix relatifs ou les rémunérations nettes, les impôts et taxes modifient les incitations des agents.

     

    Partie : Regards croisés

    Action publique et régulation

    Comment l'État-providence contribue-t-il à la cohésion sociale ?

     

    On montrera comment l'État social contribue, à travers la définition de droits sociaux et la mobilisation d'instruments divers, à favoriser la cohésion sociale en luttant contre la pauvreté, l'exclusion et les discriminations.

     

     

    Liens avec le programme de terminale

     

    Chapitre des regards croisés :

     

    2.1 Comment s’articulent marché du travail et gestion de l’emploi ?

    En se limitant à une présentation graphique simple et en insistant sur les déterminants de l'offre et de la demande, on expliquera l'analyse néo-classique du fonctionnement du marché du travail. Pour rendre compte de la spécificité de la relation salariale, on montrera l'intérêt de relâcher les hypothèses du modèle de base en introduisant principalement les hypothèses d'hétérogénéité du facteur travail et d'asymétrie d'information. À partir de quelques exemples, on montrera que le taux de salaire dépend également du résultat de négociations salariales et de l'intervention de l'État

     

    ð  Chômage structurel et conjoncturel
    ð  Hétérogénéité du facteur travail

     

    2.2 Quelles politiques pour l'emploi ?

    Afin de montrer que la diversité des formes et des analyses du chômage explique la pluralité des politiques, on analysera les politiques macroéconomiques de soutien de la demande globale pour lutter contre le chômage keynésien, les politiques d'allégement du coût du travail pour lutter contre le chômage classique, les politiques de formation et de flexibilisation pour réduire la composante structurelle du chômage.

    On soulignera que les politiques de l'emploi sont aussi fondées sur la prise en compte du rôle du travail et de l'emploi dans l'intégration sociale. On se demandera en quoi ce lien entre travail et intégration sociale est fragilisé par certaines évolutions de l'emploi.

     

    Les politiques de formation et de flexibilisation pour réduire la composante structurelle du chômage.
    Les politiques de l'emploi sont aussi fondées sur la prise en compte du rôle du travail et de l'emploi dans l'intégration sociale.
    Lien entre travail et intégration sociale fragilisé par certaines évolutions de l'emploi.


    [1] Bruno Crépon est chef du département de la recherche du CREST (Centre de recherches en économie et statistique).
    Esther Duflo est professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT).
    Marc Gurgand est professeur à l’Ecole d’Economie de Paris, chercheur au CREST.
    Roland Rathelot et Philippe Zamora sont chargés de recherche au CREST.
    Tous sont chercheurs affiliés au laboratoire J-PAL (Poverty Action Lab).
    [2] Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail
    [3] Centre de recherche en économie et statistique
    [4] Poverty Action Lab