Vous trouverez ci-joint l’annonce des Rencontres Philosophiques de Langres 2017, sur le thème de la nature.
LA NATURE
thème des Rencontres Philosophiques de Langres 2017.
Voilà un sujet qui a mobilisé la réflexion de Diderot. Il édite en 1753 « De l’interprétation de la nature » qu’il modifie dès 1754 en « Pensées sur l’interprétation de la nature ». Il substitue à un intitulé péremptoire une formule plus impliquée et moins affirmative et y ajoute cette dédicace : « Jeune homme, prends et lis : Aie toujours présent à l’esprit que la nature n’est pas Dieu, qu’un homme n’est pas une machine, qu’une hypothèse n’est pas un fait. » Et il énonce sa démarche, bien révélatrice de sa manière : « C’est de la nature que je vais écrire. Je laisserai les pensées se succéder sous ma plume, dans l’ordre même selon lequel les objets se sont offerts à ma réflexion parce qu’elles n’en représenteront que mieux les moments et la marche de mon esprit. »
Cependant cette affirmation, semblant se dispenser de tout plan élaboré, est démentie par l’organisation du texte, numéroté en 58 points. Il y a sous-jacent un discours de la méthode, et il l’exprime : « Nous avons trois moyens principaux : l’observation de la nature, la réflexion et l’expérience. L’observation recueille les faits ; la réflexion les combine ; l’expérience vérifie le résultat de la combinaison. Il faut que l’observation de la nature soit assidue, que la réflexion soit profonde et que l’expérience soit exacte. »
C’est dans ce texte de Diderot que l’on trouve la formule tant mise en exergue : « Hâtons-nous de rendre la philosophie populaire. » Il précise : « Ce n’est pas assez de révéler : il faut encore que la révélation soit entière et claire. » Il s’insurge contre « l’affectation des grands maîtres » qui s’entourent d’un discours complexe « qu’on ne mettra jamais à la portée du commun des esprits ». Il corrige pourtant cette affirmation : « S’il était permis à quelques auteurs d’être obscurs c’est aux seuls métaphysiciens. Les grandes abstractions ne comportent qu’une lueur sombre. » Au terme de son exposé Diderot ne considère pas qu’il a apporté des éléments définitifs. Dans une dernière « Observation », il se ré-adresse au « jeun e homme ». Il l’invite à poursuivre sa recherche, à chercher des réponses car face à « ces difficultés... je t’avoue que j’ignore comment on les résout ». Et c’est tout Diderot. La question reste, heureusement, ouverte.
Que vont nous dire de LA NATURE les philosophes aujourd’hui ?