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Publié le 28 mars 2018 Modifié le : 21 déc. 2018

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Le  mercredi 28 mars 2018

DEUXIEME COMPTE RENDU - RESEAU MARSEILLE TIMONE HUVEAUNE - Année 2017-2018

Intervention de Mme Amina BRIHIM psychologue clinicienne sur le thème de la communication non violente et Intervention du Dr GUILLERMIN Psychiatre et directeur de l’ESPACE PUGET BIS

  • communication  non violente  ESPACE PUGET BIS

    Second compte rendu de la réunion des CPE du réseau Marseille Timone Huveaune du 16/02/2018

     

     

    Matin

     

    Intervention de Mme Amina BRIHIM psychologue clinicienne sur le thème de la communication non violente

    SENSIBILISATION A LA COMMUNICATION NON-VIOLENTE ( CNV)

    Origine de la CNV

    La communication non-violente a été créé par Marshall ROSENBERG , psychologue américain, né en 1934 et mort en 2015. Il s'est inspiré de ROGERS (approche centrée, sur la personne, méthode non directive, pionnier de la psychologie humaniste) et GANDHI.

    Depuis son enfance, Marshall B Rosenberg a cherché une réponse à deux questions fondamentales : si nous, les êtres humains, aimons tellement prendre soin les uns des autres, pourquoi certaines personnes génèrent-elles tant de violence et de souffrance dans leurs interactions, même avec ceux qu’elles aiment ? comment cela se fait-il que des personnes parviennent à rester bienveillantes, même dans des circonstances horribles et violentes ?

    C’est à partir de ses observations, de ses recherches, des réponses qu’il trouva à ces deux questions que Marshall développa La CNV.

    A quoi sert la CNV ? Elle vise à améliorer la qualité des échanges. Elle nous invite à être davantage conscients de nos perceptions, à accueillir et gérer nos émotions, à nous relier à nos besoins et nos motivations. Elle permet de décoder, les messages des autres ce qu'ils veulent vraiment dire, derrière des comportements qui nous dérangent au premier abord.

    La puissance de la CNV, est d'apporter de la clarté par rapport à ce que nous vivons, nous voulons et nous disons. Ce processus amène à nous exprimer de façon claire et cohérente, et à écouter l'autre avec une plus grande compréhension, et une qualité de présence. Cette démarche insiste sur le fait de formuler avec précision ce que nous souhaitons. Et c'est cette demande exprimée clairement, qui devient l'amorce d'un dialogue réellement constructif.

    LE PROCESSUS

    4 étapes dans le processus : cf. étapes du processus joint.

    OBSERVATION

    La capacité à observer est un des éléments clés du processus. La plupart du temps, nos observations sont mélangées à des pensées, des jugements, des impressions, déformées par notre imagination et des interprétations liées aux empreintes du passé. Ce mélange risque de générer de la réactivité et de la fermeture dans le dialogue, ce qui nous fait retomber dans le jeu « qui a tort qui a raison ». C'est pourquoi le processus de la CNV nous invite à formuler les observations, d'une manière la plus neutre possible, en décrivant des faits : action, parole, souvenir… sans opinion ni interprétation.

    Ex « quand je vois que tu es encore en retard... » pourrait se dire « quand je vois que tu arrives à 10h30 alors que nous avions convenu de nous voir à 10h... » engage un dialogue différent.





    SENTIMENT

    Nos sentiments et émotions sont distincts de nos pensées et se manifestent dans notre corps, par le biais de sensations corporelles. Ils sont très utiles, agréables ou non, car ils nous donnent des informations sur la satisfaction ou la frustration de nos besoins. Ils sont plus ou moins perceptibles et identifiables. Bien souvent, nous n'avons pas appris à les exprimer, or c'est ce qui est précieux pour contribuer à créer un climat de confiance. La CNV propose un vocabulaire quotidien pour les repérer et les exprimer.

    Liste des sentiments. Cf. document joint

    BESOIN

    « La violence, quelle que soit sa forme, est une expression tragique de nos besoins insatisfaits ». M. Rosenberg.

    Nos besoins sont le cœur de ce qui nous anime. C'est ce qui nous permet d'être, de grandir et d'actualiser notre potentiel. Ils sont universels, ce qui aide à les identifier plus facilement. Il est important de reconnaître les besoins (les nôtres ou ceux d'autrui) et il n'est pas systématiquement nécessaire de les satisfaire.

    Un besoin n'est pas quelque chose que l'on peut faire, prendre ou toucher, il ne dépend d'aucune circonstance particulière, comme d'aucune personne spécifique. D'où la grande importance, en CNV, de distinguer les besoins, des stratégies (moyens, actions, demandes) que nous pouvons mettre en œuvre pour les satisfaire.

    Les conflits se situent, bien souvent au niveau des stratégies et non des besoins, qui nous sont communs. Cette distinction ouvre un espace de compréhension mutuelle, de liberté, de créativité dans les relations.

    On dira « j'ai besoin de », plutôt que « j'ai besoin que tu m'obéisses », ce qui n'exprime pas un besoin.

    Ex : « je suis fatigué, j'ai besoin de soutien. Est-ce que tu serais d'accord pour faire ce que je t'ai demandé ».

    Liste des besoins.

    DEMANDE

    Après avoir exprimé à notre interlocuteur nos observations, les sentiments et besoins qui émergent d'une situation, qu'aimerions nous entendre en retour de sa part ? Ou bien qu'il fasse ? Qu'est-ce qui nous rendrait la vie plus agréable ?

    Il existe deux types de demande en CNV :

    Celles qui visent à établir ou à vérifier la connexion avec l'autre et les demandes visant une action.

    Trop souvent, on veut directement passer à l'action, alors que la connexion n'est pas vraiment établie, ou n'est pas celle que l'on croit. Il est important de vérifier la qualité de la connexion, avant de proposer une action.

    Une demande :

    Concerne l'instant présent,

    S'adresse à quelqu'un

    Est concrète

    Exprimée en langage positif, je demande ce que je veux, et non ce que je ne veux pas

    Est réaliste et réalisable, de mon point de vue

    Propose une démarche pas à pas (pour le moment et pas pour toujours)

    Est négociable : j'accepte que l'autre puisse me dire non.

    Avant d'exprimer une demande, je suis invité à vérifier :

    Que je me sens disposé à privilégier la qualité de la relation par rapport au résultat.

    Importance de recevoir de l'empathie de soi-même ou de quelqu'un d'autre avant d'aller vers l'autre.

    Les échanges ont été riches durant cette intervention, les collègues ont pu exprimer leurs attentes, réticences et problématiques dans leurs fonctions.

    Après-midi 

    Intervention du Dr GUILLERMIN PSYCHIATRE ET DIRECTEUR DE L’ESPACE PUGET BIS

     

     

    Le docteur GUILLERMIN psychiatre et son collaborateur Mr Alain LANARO infirmier, nous ont présenté l’Espace Puget Bis CJC : consultation jeunes consommateurs rattachée au pôle Addiction et Pathologie Associée.

     

    La structure propose : Un accueil et un soutien infirmier, le soin, un espace d’écoute et de soin, des entretiens avec des psychologues, des consultations avec des psychiatres, l’accueil et la guidance des parents ou de l’entourage, des groupes de parole de parents et de l’entourage, et enfin l’accompagnement social.

     

    Les échanges avec le docteur et son collaborateur nous ont amené à poser la question de savoir pourquoi les conduites s à risque se posent souvent à l’adolescence ?

     

    Le docteur GUILLERMIN nous explique qu’avec l’éclosion pubertaire, un changement radical avec l’enfance s’opère, les transformations physiques et corporelles interpellent le jeune sur sa capacité à exister ; une question se pose alors pour l’adolescent lors de cette « reconstruction identitaire » : qui suis-je ? Que vais-je devenir ?

    L’impression de subir ces changements pubertaires, peuvent induire la volonté de prendre la main sur ceux-ci en agissant, notamment par le passage à l’acte qui donne un sentiment de maîtrise.

    A ces transformations pubertaires le corps devient étranger à l’adolescent, qui développe beaucoup de comportements qui « attaquent » le corps : troubles alimentaires, scarifications, prises de risques diverses (bagarres, accidents en scooter, tentatives de suicide….).

    Une des particularités de l’adolescent est que ces prises de risques ne sont pas liées à un désir de mort mais bien à un désir de « VIVRE » et de reprendre la main sur ce qui échappe : le corps.

    L’adolescence est le temps des pulsions, semblable à un orage pulsionnel accompagné d’une volonté de faire cesser cela, d’où également la volonté d’accrocher le sensoriel : voilà pourquoi parfois une simple phrase peut contribuer à l’effondrer.

    La conduite à risque est une façon d’étouffer l’orage pulsionnel, et de reprendre la main sur ce qui échappe.

    Le passage à l’acte est une « adresse » à l’autre, un message toujours destiné à une tierce personne, un appel à traduire quelque chose que le jeune n’arrive pas à mettre en mots.

    Les scarifications vont plutôt se situer hors tentative de suicide, l’idée de plaisir retrouvée dans cette pratique est de faire sortir le mal, et traduit une souffrance.

     

    Pour conclure le Dr GUILLERMIN nous répond sur la question de la prévention des conduites à risques que l’espace Puget bis travaille davantage en prenant en compte le besoin d’expérimentation que va éprouver l’adolescent partant donc de son ressenti dans le but d’engager une dynamique d’échange.

     

    Enfin la plupart des expérimentateurs ne seront pas des dépendants à l’âge adolescent, la transgression fait partie de la construction de l’adolescent, l’addiction est plus en lien avec un mal être.