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Publié le 17 juin 2018 Modifié le : 18 juin 2018

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Le  dimanche 17 juin 2018

Conférence de Michel Habib : "L'élève dyslexique, du laboratoire de recherche à la salle de classe"

JAP 2018

  • Le neurologue Michel Habib expose la pertinence de l’apport des neurosciences dans le domaine de la pédagogie en projetant un film réalisé au collège Centre de Gap. Le choix du thème de ce documentaire s’est fait sur le traitement de la dyscalculie en s’appuyant sur les travaux de Stanislas Dehaene, professeur en psychologie cognitive expérimentale au Collège de France et ceux de Jean-Luc Velay, chercheur au laboratoire de neurosciences cognitives du CNRS et de l’Université Aix-Marseille.

     

    Compte-rendu réalisé par Pierre Elena, conseiller en ingénierie de formation

     

     

     

    Du laboratoire à la salle de classe

    Etablissement : ULIS - Collège Centre (GAP)

    Action : Jeux mathématiques en ULIS

    Conférencier : Michel HABIB  (RESODYS, neurologue CHU-Marseille)

     

     

     

     

     

     

     

     

    Seule la neuroplasticité peut être retenue pour poser un diagnostic mais elle reste davantage spectaculaire qu’efficiente pour le pédagogue. C’est le fonctionnement de la mémoire explicite et implicite qui est vraiment utile à l’enseignant pour la connaissance d’un élève dys ; de même que l’attention et la motivation de l’apprenant mobilisent les mêmes circuits du cerveau.

     

     

    Comment se manifestent les troubles d’apprentissages chez un dyslexique ?

     

    Ces troubles apparaissent sous forme de constellation et se caractérisent par un double item : le QI est normal mais des entités entrainent des troubles. Un trouble peut être en lien avec un autre trouble ce qui nécessite l’implication de savoirs pluridisciplinaires du point de vue médical. Seule la synthèse des diagnostics peut apporter une réponse au pédagogue.

     

     

    Conférence de Michel Habib, présentée lors de la JAP 2018

     

     

    On distingue trois profils de troubles dys.

     

    • le profil phonologique qui est précurseur pour entrer dans la lecture
    • le profil visio-attentionnel : ce n’est pas le langage qui en est la cause. C’est en lien avec le déficit de l’attention.
    • le profil dyspraxique : on peut observer le croisement de deux courbes : celle de la lecture progresse alors qu’il y a aggravation dans l’écriture (éloignement avec les attendus scolaires). Par là, on voit alors que l’enfant manque d’organisation ce qui accroît ses difficultés au collège.

    Trois circuits du cerveau sont impliqués dans ces dys indiqués ci-dessus.

     

    Le système cognitif de l’enfant peut dysfonctionner selon les trois axes, ce qui pousse à trouver une solution du côté des thérapeutes et des pédagogues. Et l’origine des dys. peut être aussi génétique.

     

     

    Quels sont les autres facteurs qui ont un impact sur les enfants dys. ?

     

    Les effets du milieu socio-économique : selon une étude, le milieu est déterminant, c’est pourquoi le repérage des collégiens en REP+ et/ou en établissement « moyen » est d’un grand intérêt.

    Les garçons souffrent davantage de dys. que les filles (influence de la testotérone avant la naissance).

     

    L’effet  de la langue maternelle : on a pu constater davantage de troubles dans les pays anglophones en comparaison avec les langues dites « transparentes » telles que l’italien et l’espagnol. Une étude concernant l’apprentissage de la lecture du chinois montre une appropriation plus favorable de la langue.

     

    Des travaux rythmiques améliorent la synchronisation dans le cas où un défaut d’ajustement électrique des groupes de neurones a pu être observé. Ainsi, la musique peut traiter des enfants dyslexiques (elle participe au développement d’une part du cerveau).