Connectez-vous

Accueil

Enseigner la philosophie Humanités, Littérature et Philosophie (HLP) L'actualité philosophique contacts Métier

Exercices

Publié le 28 févr. 2020

Écrire à l'auteur

Le  vendredi 28 février 2020

Séances "Art et Technique" - Bac technologique

Emile BOUCHER, William ROQUELAURE, Thibault AUTRIC

  • 2. L’artiste travaille-t-il ?  Introduction :    Pour vivre dans la nature, nous avons besoin de travailler. Nous produisons des artefacts qui n’existent pas à l’état naturel pour compenser notre faiblesse originelle. Le travail se réduit avant tout à cette médiation que nous devons opérer entre notre être et la nature en vue d’assurer notre survie. L’artiste, pris comme celui qui exerce un art, doit produire un véritable effort pour réaliser ces artefacts. En effet, produire ces objets nécessite un certain nombre de techniques particulières que nous regroupons initialement sous le nom d’art. Les règles de l’art sont les préceptes selon lesquels de tels objets doivent être produits. Il semble donc que la production de l’artiste, par la médiation laborieuse et la maîtrise technique qu’elle requière, se rapproche de ce que nous appelons communément un travail. Considérer d’une part qu’un artiste ne travaille pas, c’est envisager l’idée que ses œuvres ne peuvent être assimilées à de véritables productions. L’artiste ne travaillerait pas en ce qu’il ne modifierait pas le monde au sens de la poïésis. Or le sculpteur ne produit-il pas une statue en travaillant la pierre ? Le peintre ne modifie-t-il pas l’apparence des objets en leur ajoutant des pigments ? Refuser le travail à l’artiste reviendrait à affirmer que l’artiste ne façonnerait pas le monde, qu’il ne produirait pas d’effort ou qu’il n’utiliserait pas de techniques pour réaliser son œuvre, qu’il n’y aurait pas de relation entre lui et la nature par l’intermédiaire de sa production.  Mais d’autre part, si l’on envisage véritablement que l’artiste travaille, cela nous conduit à assimiler voire même à confondre son activité avec celle de n’importe quel travailleur. L’art n’aurait donc aucune spécificité. En ce sens, la production artistique ne serait qu’une production comme une autre. Dans ce cas, l’artiste se réduit simplement à celui qui utilise des techniques pour produire des objets et il ne revêt aucune qualité différenciante par rapport à d’autres travailleurs. Peut-on vraiment rapprocher l’activité de l’ouvrier sur une chaine de montage automobile de celle de nos maîtres tailleurs ou sculpteurs ?  Par là même, si l’on considère qu’il existe une singularité propre à la production de l’artiste, alors cette singularité ne nous conduit-elle pas à détacher son activité de toute forme de travail dès l’instant où elle est le fruit, non plus d’une nécessité, mais le résultat d’un acte de liberté qui n’a plus rien de commun avec une quelconque industrie ? N’est-il pas alors nécessaire pour ce faire de distinguer l’artiste du simple artisan, l’artiste n’étant pas seulement celui qui exerce un art mais celui qui produit des choses dans une pleine liberté avec pour seule règle le beau ? En somme, alors même que l’artiste, à l’instar de tout travailleur, produit des objets par une médiation laborieuse, peut-on considérer que la spécificité de sa production est telle qu’elle ne puisse être considérée comme un véritable travail ?

     

    Notions

    Art et technique, nature. 

     

    Repères : médiat/immédiat ; abstrait/concret ; en acte/en puissance ; concept/image/métaphore ; formel/matériel ; idéal/réel ; principe/cause/fin ; théorie/pratique.

     

    Plan général du cours :

     

    1. Activité préparatoire de problématisation à partir d’un choix d’œuvres. 
    2. L’artiste travaille-t-il ? 
    3. Un objet technique peut-il être une œuvre d’art ? 

     

    Séances et annexes en PJ