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Edito

Publié le 12 mai 2020

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Le  mardi 12 mai 2020

Edito : Les enfants d'abord !

Article réalisé par l'équipe académique d’éducation à la citoyenneté.

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    « Le pessimisme est d’humeur ; l’optimisme est de volonté »

     

    Citer Alain, le philosophe — par ailleurs grand pédagogue —, est loin d’être anodin à un moment où notre institution doit s’engager dans une période peut-être encore plus difficile que celle qu’elle a connue avec la continuité pédagogique : le déconfinement. Refuser le pessimisme et la controverse n’est-il pas nécessaire ?

     

    Traditionnellement, les Français sont présentés comme ayant peu d’aptitudes à faire des compromis ; les premiers moments de la mobilisation contre le coronavirus une fois passés, ils n’ont jamais été ensuite aussi divisés sur les mesures à adopter pour sortir de la crise sanitaire. Il serait souhaitable que la solidarité et la cohésion autour de valeurs et de diagnostics partagés priment sur les oppositions et les polémiques. Tout le monde s’accorde sur la nécessité de revenir à une certaine « normalité », les craintes et les inquiétudes ne doivent pas prendre le pas sur la recherche du consensus et du bon sens.

     

    Il est vrai que nos sociétés occidentales se sont peut-être persuadées un peu vite que l’augmentation régulière de l’espérance de vie et l’amélioration des traitements médicaux les mettaient à l’abri du risque épidémique. Le réveil est douloureux ! La gestion de crise sanitaire ne faisait pas partie de leurs priorités. Tout cela est désormais connu et leur impose de se ressaisir. Les professionnels que nous sommes doivent réagir dans le seul intérêt des jeunes dont nous avons la charge : les protéger, mais aussi rester profondément optimistes sur notre capacité à nous adapter.

     

    Notre institution cherche depuis le début de l’épidémie à conserver le lien entre les enfants et l’école pour maintenir ce nécessaire sentiment de normalité. Il lui faut demeurer attentive à la façon dont nos jeunes vivent cette crise. Une étude récente montre que 37 % des élèves de 12 à 15 ans et 43 % des plus de 15 ans déclarent être en souffrance psychologique.

     

    Dans la situation exceptionnelle que nous connaissons depuis quelques semaines, il est normal que soient prises très rapidement des mesures tout aussi exceptionnelles. C’est le principe même de l’État d’urgence. Les personnels de direction sont mis au défi d’assimiler promptement un protocole sanitaire et d’en proposer, tout aussi vite, une déclinaison à l’échelle de l’école ou de l’établissement sous la forme d’un plan. On ne peut que les inviter à prendre le temps de le faire — comme les y encourage le ministère — de manière concertée et progressive. La confiance des acteurs de la communauté éducative suppose de solides garanties sanitaires. Il est nécessaire de concevoir une stratégie pédagogique efficace et bienveillante pour assurer de bonnes conditions au retour des élèves et des personnels dans les écoles et les établissements.

     

    Même si cela relève d’un effort conséquent, l’accueil des élèves dans les classes devra se faire dans un esprit volontairement positif. Les enfants, d’abord !

     

     

    « De tout, il resta trois choses : la certitude que tout était en train de commencer, la certitude qu’il fallait continuer, la certitude que cela serait interrompu avant que d’être terminé. Faire de l’interruption, un nouveau chemin, faire de la chute, un pas de danse, faire de la peur, un escalier, du rêve, un pont, de la recherche… Une rencontre. » Fernando Sabino