« Zéro cliché, pour l’égalité filles-garçons », un concours pour travailler sur les thématiques des déconstructions sexistes.
Comme tous les concours CLEMI, « Zéro Cliché, égalité filles-garçons » est un moyen, pour les équipes enseignantes, de mettre en œuvre la pédagogie du projet.
Virginie Sassoon, directrice adjointe du CLEMI a accepté de répondre à nos questions afin de nous présenter ce concours.
La rédaction : Pouvez-vous nous parler du concours « Zéro cliché » ?
VS : Le concours existe depuis 10 ans. L’enjeu est de croiser l’éducation aux médias et à l’information (EMI) et la déconstruction des stéréotypes sexistes, c’est-à-dire de faire produire à des élèves, des articles, des dessins de presse, des podcasts, des vidéos sur cette thématique. (Voir exemples dans l’encadré, NDLR)
À l’origine de la création du concours, des médias se sont engagés, le magazine Causette, le site les Nouvelles News et TV5MONDE. Ils sont à nos côtés tout au long du concours et valorisent les lauréats en publiant leur production médiatique.
Il y a des partenaires institutionnels comme, bien sûr, le ministère de l’Éducation nationale de la Jeunesse et des Sports, mais aussi le ministère chargé de l’Égalité Femmes et les Hommes, de la Diversité et de l’Égalité des Chances, ou le Défenseur des Droits qui sont parties prenantes du jury.
Les stéréotypes dans les médias impactent les élèves dès le plus jeune âge. Cela a une influence sur leur construction personnelle. On peut le constater visiblement dans les cours de récréation, la façon dont on s’habille, comment on va s’associer à des rôles plutôt masculins ou féminins selon son genre. Le CLEMI est aussi heureux de compter parmi ses partenaires, « l’union des marques » qui sensibilise les annonceurs sur leurs responsabilités quant à la diffusion des messages sexistes dans les publicités. La rédaction : Quel type d’accompagnement au concours proposez-vous aux enseignants ?
Zéro cliché demande une double compétence en même temps sur l’éducation aux médias et sur l’égalité. Donc cela nécessite de créer des modules de formation qui prennent en compte cette double perspective. On retrouve des enseignants très calés en EMI, mais pas forcément sur la question des stéréotypes sexistes. Ou à l’inverse des enseignants qui travaillent depuis longtemps sur la question des droits, mais qui ne sont jamais lancés avec leurs élèves dans une production médiatique. Et puis il y a ceux qui ont besoin de formation sur les deux champs investis par le concours. L’enjeu de la formation est de pouvoir répondre à tous ces besoins d’accompagnement qui sont finalement assez pluriels. Nous avons créé dans cet objectif, un magistère national à ce concours sur les stéréotypes sexistes. Le CLEMI Créteil a aussi créé un parcours de formation en partenariat avec le CSA. (Voir liens dans l’encadré, NDLR)
La rédaction : Qu’est-ce qui vous marque le plus tous les ans ?
VS : Chaque année, je suis bluffée par la créativité des productions scolaires et en même temps, tous les ans, j’apprends des choses. Une année, il y avait eu une enquête d’une classe d’école qui s’interrogeait : pourquoi l’école maternelle s’appelait-elle maternelle par exemple ? J’avoue moi-même que je ne me suis jamais posé la question.
La rédaction : Une évolution du concours cette année ?
Il y a de plus en plus d’enseignants et d’élèves qui nous interpellent sur la question des formats. Cette année, nous allons ouvrir le concours à de nouveaux formats interactifs numériques. Par exemple, on pourra créer un compte sur les réseaux sociaux pour informer de façon journalistique sur la question des stéréotypes. On pourra aussi proposer des formats « story » ou des jeux vidéos. C’est donc un changement dans le règlement du concours.
Par ailleurs, plus d’encouragements, plus de coups de cœur seront distribués. On voit bien qu’il est vraiment difficile de ne décerner qu’un prix sur une classe d’âge quand on a 700 inscrits !
700 productions médiatiques reçues
+ 6 000 élèves mobilisés.
27 productions ont été présélectionnées. Elles ont ensuite été évaluées et commentées par les 22 membres du jury, regroupant journalistes, professionnels de l’éducation, représentants d’institutions et d’associations. Le jury a décerné 4 grands prix.
Affiche du « 2 », lauréate en 2018, du collège Bissy de Chambéry