Comme le précise la loi de refondation de l’école du 8 juillet 2013, le droit à l'éducation pour tous les enfants, quel que soit leur handicap, est un droit fondamental. Mais comment répondre à cette exigence quand on retrouve dans une même classe autant de profils différents d’élèves ?

" Différencier, c’est une démarche qui consiste à mettre en œuvre un ensemble diversifié de moyens et de procédures d’enseignement et d’apprentissage afin de permettre à des élèves d’âges, d’aptitudes, de compétences et de savoir-faire hétérogènes d’atteindre par des voies différentes des objectifs communs et, ultimement, la réussite éducative." (Caron, 2003). Les grands principes sont les suivants :

– la différenciation répond aux besoins d’un groupe classe hétérogène
– elle s’adresse potentiellement à tous les élèves
– elle permet une souplesse/flexibilité des modalités pédagogiques car chaque élève a un cheminement d’apprentissage différent

 – Les objectifs d’apprentissage et/ou les critères d’évaluation restent identiques pour tous les élèves.

La différenciation peut porter sur les documents fournis et l’étayage pour s’en saisir, sur le temps accordé, sur la répartition du travail dans la classe (tutorat si besoin), sur la forme du rendu (à l’oral, à l’écrit, sous forme de texte ou de carte mentale…). L’observation des élèves en difficulté dans nos classes donne généralement des pistes de solutions assez simples à mettre en œuvre, sans compliquer à outrance nos préparations de cours et permettant un étayage en direct quand nous estimons qu’il est nécessaire. 

Adapter, c’est individualiser. Cela signifie :

– à l’intention d’un élève en difficulté
– aménagements pédagogiques adaptés à un besoin identifié et connu
– objectifs d’apprentissage et critères d’évaluation modifiés ou non selon les caractéristiques et besoins de l’élève.

Certains dispositifs permettent de Compenser le handicap : cela permet de l’élève de devenir autonome face à une difficulté qui persiste malgré les dispositifs mis en place. On peut citer en exemple l’attribution du MPA (Matériel Pédagogique Adapté) qui permet aux élèves non-lecteurs de se "faire lire" les consignes grâce à un ordinateur équipé d'un logiciel adapté ou simplement d'un stylo lecteur, ou de pouvoir écrire un texte pour les élèves non-scripteurs grâce à un logiciel de dictée vocale. Le MPA permet également aux élèves atteints d'une dysgraphie sévère qui rend le déchiffrage des productions manuscrite trop compliqué de rendre des devoirs lisibles et bien présentés (ordinateur muni d'une souris scan et de logiciels spécifiques de récupération des images).

Lorsqu’on veut adapter, la première étape est celle de la prise d’informations :

Pour les élèves en situation de handicap, les établissements centralisent les différents documents relatifs à ces EBEP : si le côté médical est bien entendu confidentiel, on peut trouver dans les PAP, les rapports d’ESS ou les Geva-Sco des informations bien utiles pour prendre connaissance des difficultés spécifiques, mais surtout des points d’appui disponibles pour l’enseignant. En ULIS et en SEGPA existe parfois un document synthétique complété par l’équipe éducative, le Parcours Individuel, qui récapitule en une page ces informations primordiales pour réussir l’inclusion d’un élève porteur de handicap : points d’appui, difficultés, besoins éducatifs particuliers et adaptations pédagogiques envisagées.

Pour avoir des idées d’adaptations répondant à ces besoins, on peut tout d’abord lire les rubriques disponibles dans un PAP, ce qui permet d’envisager quelques adaptations possibles et faciles à mettre en œuvre dans un premier temps : temps supplémentaire ou allègement des activités, police d’écriture favorable aux élèves DYS (et aux autres !), agrandissement des supports, étayage à laisser à disposition (liste de verbes conjugués, table de multiplication, fiches méthodologiques...). Un nouvel outil se met en place depuis septembre : le LPI (Livret de Parcours Inclusif) qui regroupe toutes les informations des EBEP dans un format numérique (besoins, historique des solutions mises en place depuis l’école primaire) et qui a le gros avantages de proposer une banque d’aménagements et d’adaptations pédagogiques en fonctions des difficultés de l’élève (difficultés d'organisation, de communication, de méthodes, de comportement) mais aussi des propositions d’adaptations disciplinaires (maths et sciences pour nous).

De nombreux exemples d’adaptations sont également disponibles sur une plateforme dédiée à l’école inclusive : Cap Ecole Inclusive.  https://www.reseau-canope.fr/cap-ecole-inclusive.html

Pour illustrer ce principe d’adaptation, vous trouverez une séance de SVT en cliquant sur le lien suivant :

Rédaction d'une notice d'utilisation d'un four solaire pour préparer des élèves de SEGPA de niveaux très différents, à l'épreuve sciences du DNB pro, en utilisant des adaptations pédagogiques. Cette séance a été conçue à partir de renseignements précis concernant des élèves en grande difficultés de lecture/écriture qui côtoient dans une même classe des élèves très pertinents mais au profil autistique et hyperactif qui proviennent d’ITEP.

Ressource complémentaire 

Le padlet : Matériel Pédagogique Adapté (86) qui donne la liste de logiciels et de tutoriels facilitant l'accessibilité, l'adaptation et la différenciation dans les apprentissages

Lien vers le padlet : https://padlet.com/tice_ash86/vssu96ainw3d

Autrice : Aurélie Prive

Mail : prenom.nom@ac-aix-marseille.fr