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Baladodiffusion

Publié le 31 mars 2012 Modifié le : 17 mai 2021

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Le  samedi 31 mars 2012

Baladodiffusion et stages intensifs pendant les vacances, S. Hofman, lycée Michelet Marseille

Baladodiffusion et stages intensifs pendant les vacances

  • USAGES DE LA BALADODIFFUSION ET DE LA VIDEO DANS LES STAGES INTENSIFS D’ANGLAIS 

    Le présent article est consacré à la présentation de deux exemples d’usage de la baladodiffusion et de la vidéo dans le cadre des stages intensifs d’anglais qui constituent un axe fort de la réforme du lycée.

    Par cette intégration des TICE dans les stages de langues, j’ai souhaité vérifier dans quelle mesure l’utilisation d’outils multimédia pouvait avantageusement compléter une offre pédagogique visant à favoriser l’oral et les interactions entre élèves, dans un espace classe modifié où le positionnement de l’enseignant par rapport au élève, mais aussi des élèves entre eux, se trouverait modifié.

    S’agissant de stages intensifs, j’ai également souhaité exposer les élèves à la langue de façon plus systématique, et les outils numériques  m’ont paru particulièrement indiqués pour cela.

    Le format retenu pour ces stages était de cinq séances de trois heures réparties sur une semaine hors temps scolaire.

    Ils se sont déroulés à la rentrée des vacances d’été et au cours des vacances de la Toussaint de l’année 2011, et ont été organisés au profit d’élèves du cycle terminal du lycée Michelet (Marseille 4e) et de classes de Seconde du lycée Thiers (Marseille 1er).

    Chaque groupe de stage était composé de huit à douze élèves, de niveau A2+/B1 (2nde) à B2 (Te).

     

    La configuration matérielle des lieux et les outils multimédia mis à disposition lors de ces stages plaçaient les élèves dans un cadre de travail propice à une bonne intégration des TICE dans la réalisation de leurs travaux: salle de langue équipée d’un vidéoprojecteur et d’enceintes murales, salle informatique avec accès à l’internet, caméra HD et baladeurs-enregistreurs mp3.

     

    L’entrée dans les tâches proposée aux élèves fut thématique et culturelle, conformément aux nouveaux programmes du lycée («solidarités et visions d’avenir: adaptations», programme 2010 pour la classe de 2e/ «mondes en mouvement: l’idée de progrès», programme 2011 du cycle terminal). Ainsi, pour les élèves de Seconde comme pour ceux du cycle terminal, le contexte d’usage de la langue fut celui des questions environnementales, envisagées sous forme de problématique, afin de susciter la réaction des élèves et d’accroître leur implication.

    Si les cinq activités langagières ont pu, à des degrés divers, être mises en oeuvre à différentes étapes des stages, c’est naturellement lors des phases de compréhension de l’oral, de prise de parole en continu et d’interaction à l’oral que la baladodiffusion et la vidéo ont pleinement rempli leur rôle. Les tâches finales proposées aux stagiaires—réalisation d’un sujet vidéo de journal télévisé pour les Secondes, organisation d’un débat contradictoire sur un thème scientifique pour les Terminales—ont pu être menées à bien grâce à l’entraînement préalable dans la langue facilité par ces outils numériques.

    Mentionnons ici, comme tâches d’entraînement possibles, la reproduction d’un modèle oral, la mémorisation du lexique par appropriation d’un script, les brouillons oraux et réécoutes favorisant l’autocorrection, mais aussi l’inter-correction dans le cadre de passages dialogués.

    De la même façon, les enregistrements audio et vidéo ont aidé au développement de stratégies d’autonomie à l’oral, que ce soit au plan de l’argumentation dans un débat ou de la prise d’assurance dans le discours social.

    Les élèves qui ont participé aux stages intensifs d’anglais ont donc trouvé dans la baladodiffusion et la vidéo un moyen d’optimiser le travail préparatoire à la réalisation de leur tâche finale.

    Ces deux outils, par les retours sur son et/ou image qu’ils permettent, les ont naturellement incités à améliorer leurs productions par eux-mêmes, mais aussi à développer des rapports d’entraide dans le cadre de tâches réalisées en commun; ils les ont également aidés à prendre conscience de la « musique de la langue » (English as a stress-timed language vs. French as a syllable-timed language); enfin, en permettant aux élèves de mesurer les progrès accomplis entre les première et dernière productions enregistrées, ils ont amélioré la confiance des élèves.

    Pour l’enseignant aussi, l’intégration des usages numériques dans les stages de langues a présenté de nombreux avantages.

    Tout d’abord, il a permis de déléguer à l’outil un certain nombre de tâches répétitives, liées à l’entraînement dans la langue, ce qui a libéré du temps pour pouvoir accompagner chaque élève dans son parcours.

    Avec l’enregistrement des productions d’élèves que permettent la baladodiffusion et la vidéo, le diagnostic des difficultés rencontrées par chacun au plan phonologique s’est fait plus précis; mieux encore, les élèves ont pu être associés à ce diagnostic grâce à la réécoute et mesurer, de façon plus tangible, les ajustements qui leur étaient demandés.

    L’utilisation de baladeurs a permis de (re)découvrir le véritable timbre de voix des élèves car l’outil leur donne la possibilité de mieux poser leur voix, ce qu’ils ne feraient pas ou moins bien à l’occasion d’une prise de parole devant le groupe.

    Enfin, par son faible encombrement, sa souplesse d’utilisation et son caractère «nomade», l’outil de baladodiffusion a offert une grande réactivité et capacité d’adaptation dans les choix pédagogiques.

    Pour autant, les usages du numérique ne vont pas sans quelques écueils ou inconvénients; ainsi, l’écrit oralisé est-il parfois difficile à éviter chez certains élèves, mais l’utilisation de la vidéo peut alors être d’un grand secours en ce qu’elle impose aux élèves, en tâche finale, de s’approprier leur production et d’en donner la meilleure interprétation possible s’ils ne veulent pas être filmés en train de simplement lire un script.

    D’autre part, dans le cadre d’une utilisation «dans les murs», j’a fait le constat que l’espace d’enregistrement n’est pas idéalement l’espace classe, où les bruits de fond sont nombreux et la concentration parfois difficile à trouver, mais plutôt un couloir voisin ou une salle attenante. Cela soulève la question de la surveillance des élèves pendant ces phases d’enregistrement, où ils sont alors hors du champs de vision du professeur.

    Mais ces quelques réserves n’entachent en rien les apports de ces deux outils numériques pour les élèves ayant participé aux stages intensifs d’anglais.

    Tous, ou presque, ont en effet apprécié les nouvelles possibilités d’entraînement dans la langue que leur a permis le travail en baladodiffusion, ainsi que la touche personnelle qu’ ils ont pu apporter à leurs productions grâce à l’outil, à l’image de ce stagiaire amateur de musique rap qui avait choisi de scander le slogan qui devait accompagner son clip sur les gestes quotidiens en faveur de la planète - ce qu’il n’aurait sans doute pas osé faire s’il avait dû prendre la parole devant le groupe.

    Comme nous avons pu en faire l’expérience, les apports de la baladodiffusion et de la vidéo sont donc très complémentaires de l’offre pédagogique que représentent les stages intensifs d’anglais; il existe une véritable synergie entre les deux dispositifs. C’est pourquoi on ne peut que souhaiter que l’utilisation de ces deux outils numériques se généralise dans les lycées organisant des stages de langues.

     

    Stephan Hofman

                                                                                                       Lycée Michelet, Marseille