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Formations disciplinaires

Publié le Sep 17, 2013

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Le  Tuesday, September 17, 2013

EEE Emploi jeunes

C/r de L. Auffant

  • Entretiens enseignants-entreprises

    Institut de l’entreprise

     

    Mardi 27 août 2013

     

    Table ronde animée par Valérie Segond (France Culture)

     

    Comment agir pour l’emploi des jeunes ?

     

     

    Quelques constats (présentés par Valérie Segond) :

    • Jeunes de moins de 25 ans plus frappés par le chômage que le reste de la population
    • Taux d’activité très faibles chez les moins e 25 ans
    • 140 000 jeunes sortent du système éducatif sans diplôme chaque année soit 20 % d’une classe d’âge, proportion plus forte que dans les autres pays de l’UE

     

    Intervention de Jean-Claude Mailly (Secrétaire général, Force Ouvrière)

     

    En octobre 2013 nous aurons une première évaluation d’une série d’accords spécifiques au premier emploi des jeunes.

    Ex d’initiative : les contrats aidés, par ex les contrats d’avenir. Pb ce ne sont pas de nouveaux emplois.

    Les entreprises ont aussi une part de responsabilité dans le chômage des jeunes.

    Les stages hors cursus scolaire devraient être interdits.

    Un exemple d’intégration de jeunes décrocheurs, en situation de désocialisation, en CDI et à temps plein : Inditex (Zara) avec 270 jeunes intégrés en 4 ans.

    Autre piste : l’alternance. Parfois des entreprises ont leur propre formation en alternance : Accor, Sodexo.

     

    Intervention d’André Zylberberg (Economiste, CNRS)

     

    La jeunesse n’existe pas car il y a un fossé entre deux jeunesses :

    • Les jeunes qui ont fait des études : + de 80% de taux d’emploi 3 ans après être sorti du système éducatif pour les jeunes ayant fait des études supérieures.
    • Les jeunes qui n’ont pas fait d’études ou ont au maximum le brevet des collèges : le taux d’emploi est de 30%.

    La politique de l’emploi doit porter sur les jeunes décrocheurs ni en emploi, ni en formation.

    4 thèmes : la politique de l’emploi, l’accompagnement vers l’emploi, le coût du travail, le contrat de travail.

     

    1 / la politique de l’emploi

    Les emplois aidés du secteur non marchand n’ont pas d’utilité pour un retour régulier vers l’emploi. Aujourd’hui cela concerne environ 450 000 emplois. Le coût est élevé par rapport à l’inefficacité : stigmatisation.

    Les subventions ou les emplois aidés dans le secteur marchand fonctionnent si une formation y est associée (alternance, apprentissage) sinon effets d’aubaine.

    21 % des jeunes cumulent études et apprentissage en France (contre 50 % en Allemagne et 65% aux Pays-Bas)

     

    Depuis 20 ans l’apprentissage a doublé en France mais depuis 10 ans la hausse est surtout due aux diplômés (= ceux qui possèdent déjà un 1er diplôme) et il ne bénéficie pas aux décrocheurs.

    Pour les décrocheurs ce qui marche ce sont les programmes longs, intensifs et coûteux. Exemples : EPIDE (11 000 jeunes), écoles de la seconde chance (2 500 places).

    Pb des emplois d’avenir : des volets sont négligés telles la formation, la remise à niveau, la sociabilité.

     

    2 / l’accompagnement vers l’emploi

    Exemples : missions locales, Pôle emploi.

    En France ce système est déficient, pas de programmes intensifs.

     

    3 / Le coût du travail

    Le coût du travail a un impact surtout sur le travail peu qualifié. Une hausse du coût du travail de 1% fait diminuer l’emploi peu qualifié de 1%.

    Le France est mal placée du point de vue de coût du travail peu qualifié : dans l’UE seul le Luxembourg nous dépasse. En Allemagne : pas de salaire minimal mais des accords par région et profession, le coût horaire du travail est compris entre 7 et 10 euros pour les moins qualifiés. Cela a fait augmenter la pauvreté de 2 points mais le chômage a baissé.

     

    4 / Le contrat de travail

    Raisonnement schumpétérien : flux permanents de destruction et de création d’emplois liés aux technologies.

    Problème du contrat de travail : comment gérer l’incertitude inhérente à la vie économique ?

    France système contrasté, très fort dualisme (nocif pour les jeunes) : CDI très grande rigidité / forte flexibilité sur les autres contrats de travail

    CDD : 5 fois plus fréquents chez les jeunes (contre 3 fois au Danemark). Les CDD sont une machine à détruire les emplois : trop de rotation sur le marché du travail. Dans d’autres pays : compromis avec la flexicurité.

    Autre solution : contrat de travail unique avec plus de flexibilité, plus de cotisations à payer en fonction des licenciements.

     

    Intervention de Jean-Jacques Salaün, Directeur général de Zara France

     

    Chez Zara : embauche de nombreux jeunes qu’ils soient diplômés ou non diplômés. Difficile de distinguer dans un magasin qui est diplômé et qui ne l’est pas. Il vaut mieux un bon non diplômé qu’un mauvais diplômé.

    Qualité recherchée chez les diplômés : l’humilité. Sinon ils ont une perception faussée du monde du travail. Pourquoi les entreprises embauchent-elles des diplômés ? Progression plus rapide car les méthodes sont acquises plus rapidement

    Chez Zara, le modèle social (rémunération 6 % au-dessus du SMIC, les CDI à temps complet) est autant important que le modèle économique.

     

    Pour les non diplômés : projets spécifiques dont un en collaboration avec FO pour des jeunes en forte précarité (mission locale d’insertion). Un groupe de formation de 15 jeunes est constitué. Ces jeunes sont payés 6% au-dessus du SMIC. Pendant 15 jours, ces jeunes ont des cours de théâtre, d’expression, font de la marche, apprennent la vie en groupe, suivent aussi des cours de vente. Ensuite les jeunes passent 3 semaines dans un magasin auprès d’un tuteur puis retournent en formation…

    Bilan : en 6 ans, 13 sessions, 250 jeunes concernés, 70% de réussite

    But : partager une même culture, les mêmes valeurs, celles transmises par l’entreprise

     

    Intervention de Catherine Ferrant, Déléguée générale de la Fondation Total

     

    Total agit à 3 niveaux pour l’emploi des jeunes :

    1 / le recrutement : le métier de base est ingénieur mais il faut élargir les compétences vers les services,

    2 / avoir une culture scientifique,

    3 / partenariat public-privé pour prévenir le décrochage scolaire.

     

    Intervention de Marie-Christine Coisne-Roquette, Président exécutif de SONEPAR (distributeur de matériel électrique aux professionnels)

     

    En France les jeunes sont trop pessimistes face au travail, à l’entreprise. Climat de défiance. Il existe un frein culturel à l’emploi des jeunes.

    Il y a trop de filières sans débouché, sans emploi alors que des secteurs à emploi (services, vente) ne trouvent pas de personnel.

    Autre frein à l’embauche des jeunes : les DRH ne veulent pas prendre des risques donc ils demandent un diplôme et de l’expérience.