Les chercheurs et les comptes rendus d’usages s’accordent sur l’importance du rôle de l’enseignant dans les situations d’usages de jeux sérieux en classe.
Il revient en effet à l’enseignant d’expliciter les apprentissages, de faire en sorte que les élèves prennent conscience des connaissances et des compétences qu’ils ont implicitement convoquées dans le jeu, de décontextualiser les éléments de savoirs utilisés ou les mettre en relation avec les notions à acquérir. Le rôle de l'enseignant est donc fondamental.
La question de la posture de l'enseignant est également posée. Les enseignants ayant participé à l'expérimentation académique ont été interrogés sur la posture qu'ils avaient tenue pendant l'activité de jeu. la posture le plus souvent adoptée a été celle d'accompagnateur :
- Accompagnateur : vous aidez les élèves lorsqu’ils vous sollicitent, vous circulez parmi eux
- Retrait : vous laissez les élèves jouer sans intervenir
- Frontal : vous intervenez pendant le jeu, vous interrompez momentanément le jeu pour dispenser des savoir
- Joueur : vous jouez également au jeu
On note la prépondérance du rôle d’accompagnateur.
Une enseignante entendue en entretien raconte : « Pendant le jeu je circulais et je répondais à leurs questions au fur et à mesure parce que c’est vrai qu’ils étaient très curieux. C’est vrai qu’ils étaient toujours plein de questions. C’est pour ça que j’étais toujours au milieu d’eux à répondre à la volée ce n’était pas un cours tel qu’on peut l’entendre, avec un professeur en train de dispenser ses notions. Et c’est vrai que ce côté interactif était sympathique parce qu’ils étaient tous en écoute. »
Elle précise aussi à propos de son rôle en tant qu’enseignante au sein de dispositifs pédagogiques utilisant des jeux sérieux : « c’est primordial, c’est très important. Je n’ai pas perdu ma place du tout c'est-à-dire que je suis toujours animatrice de ma séance et je suis toujours en interaction. Je ne lance pas le jeu pour rester au bureau et faire autre chose. Je n’ai pas perdu ma place au contraire parce que j’ai travaillé différemment. Mais j’ai eu autant de préparation que pour un cours dans le cadre d’un programme bien défini dès le départ. » (Extraits du bilan "Jouer en classe, est-ce bien sérieux ?")