La minute de silence est née dans le sillage des cérémonies commémoratives qui ont marqué la fin de la Première Guerre mondiale. Initiée dans le monde anglo-saxon, elle a été intégrée au rituel commémoratif national dès le premier anniversaire de la signature de l’armistice, le 11 novembre 1919. « Transposition laïque de la prière » suivant l’historien, elle s’insère aujourd’hui dans la plupart des rituels commémoratifs, car le silence ajoute une qualité supplémentaire au recueillement.
Le président de la République, la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ont exprimé le souhait qu’une minute de silence soit observée le jeudi 8 janvier à midi, en hommage aux victimes de l’attentat terroriste contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo qui a fait douze victimes ; il visait directement la liberté de la presse et de la pensée. Le lendemain, une épicerie casher était à son tour le lieu d’un acte terroriste qui a eu pour conséquence l’assassinat de quatre personnes ; le mobile de cet acte était cette fois clairement antisémite.
Le recueillement commande le silence. La compréhension de ce qui vient de se produire est une des missions essentielles de l’École. C’est aux enseignants qu’il revient de répondre aux questions que se posent les élèves, d’éclairer leurs esprits, une fois passé le temps de l’émotion, de les aider à surmonter la tentation de l’amalgame ou du relativisme.