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2015

Publié le 22 oct. 2015

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Le  jeudi 22 octobre 2015

Jeco, 2015, mondialisation

C/r "Made in monde ?"

  • JECO 2015

     

    Le devenir du « Made in Monde »

     

    Intervenants :

    Nadim Ahmad, Chef de la Division des statistiques du commerce et de la compétitivité de l'OCDE

    Vincent Champain, Directeur des opérations, GE France

    Sébastien Jean, Directeur du CEPII

    Sandra  Poncet, Professeur à Paris 1 et CEPII

     

    Modérateur : Michel Fouquin, CEPII

     

    Présentation issue du site des JECO :

    La mondialisation -du fait de l’ouverture généralisée des marchés, du développement de l’investissement international et de la réduction des coûts du commerce- a conduit à l’accélération de la fragmentation internationale des processus productifs, si bien qu’il est difficile aujourd’hui de déterminer l’origine géographique réelle des produits qui sont offerts sur nos marchés. Le « made in monde » tend à dominer. L’analyse en termes de valeur ajoutée internationale, relancée par les travaux de l’OMC et de l’OCDE, permet une vision plus juste de cette nouvelle division internationale du travail et des gains des pays participants.

    Dans la chaîne de valeur les pays émergents occupent, dans un premier temps, l’échelon de la plus faible valeur ajoutée ; celle qui repose soit sur des coûts salariaux très faibles, soit sur des matières premières abondantes, entre autres déterminants. Le risque pour ces pays est de rester « scotchés » à ce niveau. Dès lors les politiques suivies visent à maîtriser les échelons supérieurs de la chaîne de valeur. La Chine en est l’exemple le plus récent, mais est-ce généralisable ?

    À l’autre bout de la chaîne les entreprises des pays développés développent, dans les secteurs de l’électronique et du textile particulièrement favorables à ces pratiques- de nouveaux modèles de production avec les entreprises sans unités de production propres (fabless), sur le modèle d’Apple ou de Qualcom, les entreprises sans racines (rootless) sur le modèle de Nike ou de Zara. C’est aussi un modèle favorable à l’évasion, appelée pudiquement  optimisation, fiscale. D’autres protègent leur cœur de métier par une segmentation très fine de leur appareil production conservant dans leur pays d’origine les recherches stratégiques.  

     

     

    Compte Rendu augmenté d’extraits de documents annexes

     

     

    Intervention de Nadim Ahmad, Chef de la Division des statistiques du commerce et de la compétitivité de l'OCDE

     

    Où ont été fabriqués les produits que nous consommons ?

    Les biens et services que nous achetons sont composés d'intrants provenant de divers pays dans le monde. Les mesures classiques des échanges internationaux ne reflètent pas toujours les biens et services qui circulent au sein des chaînes de production mondiales. Or la chaîne des tâches productives, sources de valeur ajoutée, décomposée de plus en plus finement entre pays, induit des échanges internationaux croissants. Ce processus a joué un rôle central dans l'accélération du commerce mondial dans les années 1990 et 2000.

    La fragmentation du processus de production en un grand nombre de tâches effectuées dans des pays différents permet de tirer le meilleur parti des différences de qualifications, de technologies, de disponibilités d'intrants et de prix des facteurs. Aujourd’hui, la croissance et l’emploi dépendent moins de ce que l’on vend (les produits finals vendus ou exportés) que de ce que l’on fait (les activités menées par une entreprise ou un pays).

     

    La fabrication d'un produit manufacturé mobilise de plus en plus d'acteurs à travers le monde. Avec cette fragmentation du processus de production, le « made in world » redessine les contours du commerce mondial.

     

    dipp

     

    Source : Ces produits qui bouleversent le commerce mondial, 16 janvier 2013, Les échos.fr

    (http://www.lesechos.fr/16/01/2013/LesEchos/21355-048-ECH_ces-produits-qui-bouleversent-le-commerce-mondial.htm)

     

    Le fractionnement des chaînes de valeur au niveau mondial (CVM), pose la question de la pertinence des statistiques de commerce international comptabilisant plusieurs fois le même produit passant en douane. La réponse de l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a été la promotion d'une réflexion sur le "Made in the world" et le lancement avec l'OCDE d'un site proposant des statistiques de commerce en valeur ajoutée (c'est-à-dire déduction faite des consommations intermédiaires importées). L'OCDE (et l'OMC) s’intéressent aux Échanges en Valeur Ajoutée (ÉVA) en s'intéressant à la valeur ajoutée par chaque pays impliqué dans la production des biens et des services destinés à la consommation mondiale. Les indicateurs des échanges en valeur ajoutée sont établis à partir des Tableaux Entrées-Sorties de l’OCDE, pour 58 pays, représentant 95 % de la production mondiale.

     

    Quelles informations livre la base de données ?

    La base de données a pour but de mieux prendre en compte :

    • la contribution sensiblement plus importante des services aux chaînes de valeur mondiales ;
    • le rôle des importations de biens et services intermédiaires dans les résultats à l’exportation ;
    • la véritable nature de l’interdépendance économique ;
    • le rôle des économies émergentes dans les CVM ;
    • les éventuelles répercussions des chocs d’offre et de demande sur la production, en aval et en amont.

     

    Qu’entend-on par « échanges en valeur ajoutée » ?

    Cette évaluation des échanges en valeur ajoutée a pour but de remédier au double comptage qui est implicite dans les mesures actuelles des flux d’échanges bruts, en mesurant plutôt les échanges selon la valeur qui est ajoutée par un pays (au travers de la rémunération du travail, des taxes et des profits) dans la production de tout bien ou service exporté.

     

    « L’exemple simple ci-dessus illustre ce propos.

    Le pays A exporte pour 100 $ des É-U de biens, produits entièrement sur son territoire, vers le pays B, qui ajoute une étape de transformation de ces produits avant de les exporter vers le pays C, où ils sont consommés. Le pays B ajoute une valeur de 10 $ des É-U aux biens, de sorte qu’il exporte pour 110 $ des É-U vers C. Les mesures classiques des échanges chiffrent dans ce cas les exportations et importations mondiales totales à 210 $ des É-U, mais seulement 110 $ des É-U de valeur ajoutée ont été générés au cours de la production des biens concernés. Les mesures classiques indiquent également pour le pays C un déficit commercial de 110 $ des É-U avec le pays B, et aucun échange avec le pays A, même si ce dernier est le principal bénéficiaire de la consommation du pays C. Si l’on comptabilise plutôt les flux en termes de valeur ajoutée, le pays C voit son déficit commercial avec le pays B ramené à 10 $ des É-U et est alors en déficit de 100 $ des É-U avec le pays A. »

     

    On peut désormais distinguer, dans les exportations de chaque pays, la valeur ajoutée qui a été importée et celle produite dans le pays lui-même : stable aux environs de 15 % en moyenne mondiale dans les années 1970 et 1980, la part de la valeur ajoutée importée atteint actuellement 25 % à 30 % fin des années 2000.

     

    Les balances commerciales bilatérales peuvent être très différentes quand on les mesure en valeur ajoutée, bien que la balance commerciale totale demeure inchangée. Ainsi, calculé en termes de valeur ajoutée, l’excédent commercial de la Chine avec les États-Unis diminuait de plus de 40 milliards de dollars des EU en 2009. Cet écart traduit en partie la part plus importante des importations de valeur ajoutée des États-Unis dans la demande finale chinoise, mais s’explique également par le fait qu’un tiers des exportations de la Chine incorpore un contenu étranger (« Fabrication Asie »).

    Exemple intéressant, en 2009, les exportations de l’Allemagne ont dépassé celles des États-Unis de 25 % en termes bruts, mais seulement de 5 % en valeur ajoutée.

     

    Dans la plupart des économies, environ un tiers des importations de produits intermédiaires sont destinées au marché des exportations. Plus l’économie est petite, plus cette part est généralement importante. Cependant, même aux États-Unis et au Japon - où cette part est parmi les plus faibles de la zone OCDE - elle atteint respectivement 15 et 20 % au niveau de l’économie totale, et est nettement plus élevée dans certaines industries fortement intégrées.

     

    La fabrication de produits continue de faire partie du noyau dur des activités des CVM même si une grande partie de la création de valeur relève désormais des services. Les services, notamment les services aux entreprises, les transports et la logistique, représentent dans bon nombre des pays de l’OCDE plus de la moitié de la valeur créée dans les CVM et, en Chine, plus de 30 %. Aujourd’hui, la plupart des biens et une proportion croissante des services sont « made in the world », plusieurs entreprises et pays se spécialisant sur des fonctions ou des tâches spécifiques et constituant collectivement une CVM.

     

    Si l’on considère le cas de la France

    En France, à l’image de la plupart des pays, on constate que les exportations utilisent des importations en quantité importante. Pour être compétitif il faut intégrer les importations de biens intermédiaires et de services les moins chers possibles afin de ne pas faire pénaliser les exportations.

    La part des intrants étrangers dans les exportations françaises, à plus de 25 % en 2011, est plus élevée qu’elle ne l’a jamais été. Les producteurs français sont très tournés vers l’exportation et ont enregistré sur ce plan un autre record en 2011, puisque la demande finale étrangère représente près de la moitié (49,0 %) de la valeur ajoutée nationale des produits manufacturés. 

    Les exportations françaises soient composées pour près de moitié de produits finals, part plus faible que celle qu’affichent la plupart des pays de l’OCDE. Les services représentent 47,1 % de la valeur de l’ensemble des exportations de produits manufacturés, ce qui place l’industrie manufacturière française à la première place des pays de l’OCDE sur ce plan en 2011.

     

    Le cas de la Chine

    Le commerce de la Chine dans les CVM a augmenté de 13,5% entre 2000 et 2009, ce qui est principalement dû aux zones franches industrielles, qui importent des intrants pour produire et exporter des produits finaux.

    En 2012, la part de la Chine dans les X/M mondiales de biens intermédiaires est de 12,9% (10,0% pour les EU) contre 6,6% en 2005 (11,4% pour les EU). La variation annuelle en % a été de 16% entre 2005 et 2012 contre 6% pour les EU.

    Le contenu en importations des exportations progresse régulièrement à partir de 1997 et culmine autour de 45 % en 2005 %.

    Exemple : Apple a ainsi conçu son iPhone en Californie, mais le produit est physiquement assemblé en Chine, à partir de pièces provenant du monde entier, en particulier des autres pays du sud-est asiatique.

     

    Le cas du Japon

    L’analyse des échanges en termes de valeur ajoutée montre que la part de la valeur ajoutée nationale dans les exportations japonaises atteint 85 %, un chiffre relativement élevé par rapport aux autres pays de l’OCDE. Cela reflète en partie la spécialisation du Japon dans la création et la production de pièces et composants perfectionnés qui sont exportés vers les pays émergents pour l’assemblage final. Cela illustre aussi d’autres facteurs, tels que sa position géographique (proche des économies dynamiques de « l’usine du monde », par exemple), et surtout la taille et la diversité de son économie, ce qui lui permet davantage de s’approvisionner en intrants produits nationalement.

    La part de la valeur ajoutée nationale dans les exportations japonaises est similaire à la somme de celles des États-Unis et de l’Union européenne, bien que sa baisse par rapport aux 93 % de 1995 souligne l’intégration plus poussée du Japon dans les chaînes de valeur mondiales. Autrement dit, la part extérieure des exportations japonaises a plus que doublé entre 1995 et 2009. Les indicateurs ÉVA apportent aussi une autre vision des flux d’échanges bilatéraux. La Chine est le premier partenaire commercial du Japon en termes bruts, loin devant les États-Unis au deuxième rang. Mais en termes de valeur ajoutée, les positions s’inversent, ce qui reflète mieux la nature des relations d’offre et de demande sous-jacentes.

    Les indicateurs ÉVA révèlent aussi que les services ont un rôle important dans les processus de production et constituent une source potentielle importante de compétitivité des biens, ainsi que des exportations de services. En termes de valeur ajoutée, les services représentent environ 40 % du total des exportations japonaises, soit plus du double de la part des exportations de services enregistrées dans les statistiques classiques du commerce extérieur (environ 15 %). Ce chiffre reste relativement faible par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE (48 %). Cela s’explique en partie par la forte spécialisation du Japon dans les exportations de produits manufacturés par rapport à d’autres pays de l’OCDE (les exportations de services des États-Unis ou du Royaume-Uni sont relativement élevées, par exemple), mais aussi peut-être par l’intégration verticale relativement plus importante des activités industrielles et commerciales au sein des entreprises japonaises, notamment la conception, la recherche-développement, la commercialisation et les ventes. En d’autres termes, il y aurait une marge de progression dans le secteur manufacturier par l’externalisation de quelques-unes de ces activités secondaires.

     

    Source : Échanges: au-delà du Made in Japan, Asako Ueno, Direction des échanges et de l’agriculture de l’OCDE, et Norihiko Yamano, Direction de la science, de la technologie et de l’industrie de l’OCDE -

    http://www.observateurocde.org/news/printpage.php/aid/3633/_C9changes:_au-del_E0_du_Made_in_Japan.html

     

    Ralentissement de la CVM ?

    Le ralentissement du commerce mondial ne s’explique pas seulement par l’atonie relative de la croissance mondiale et de l’investissement. Il marque aussi la fin d'une phase de développement extraordinairement rapide de l'éclatement des processus de production entre différents pays, voire différents continents. Ces dernières années, le CVM n'a plus été l'accélérateur d'échanges qu’il a été avant la crise. Faute d’un recul suffisant, cette conclusion reste à confirmer, mais il semble que les gains liés à l’extension internationale des chaînes de production tendent à s’amenuiser au fur et à mesure de l'avancée du processus : les arbitrages les plus profitables ont déjà été effectués et les politiques économiques ne peuvent être indéfiniment rendues plus favorables à l'extraversion.

    En outre, la période récente a souligné que la division internationale fine des processus productifs peut aussi être un facteur de fragilité ce qui peut limiter son approfondissement.

     

    Pour en savoir plus…

    -              http://www.oecd.org/fr/sti/ind/mesurerlecommerceenvaleurajouteeuneinitiativeconjointedelocdeetdelomc.htm

    -              http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/lettre/abstract.asp?NoDoc=8247


     

    Intervention de Sandra Poncet, Professeur à Paris 1 et CEPII

     

    Quelle est la place de la Chine dans le commerce mondial en tenant compte de ce qui est importé en Chine pour être incorporé aux exportations chinoises ?

    Rupture en chine, orientation vers un nouveau modèle moins extraverti avec une croissance portée par la consommation interne ?

     

    En 2013, la Chine est devenue la première puissance commerciale du monde et elle continue à gagner des parts de marché. Depuis 2013, la Chine est le premier importateur et exportateur mondial de marchandises. Excédent commercial qui représente 2,8% de son PIB.

    En 2013, la Chine réalise 11,7% des X et 10,3 % des M de marchandises totales alors que les USA réalisent 8,4% des X mondiales et 12,3% des M de marchandises mondiales.

    Pour les produits manufacturés, la Chine a atteint avec 17,5% des X mondiales (contre 4,7% en 2000), une part dans les X mondiales jamais égalée par aucun pays jusque-là. Les EU et l’Allemagne ayant plafonnés à 16%. Jusque-là, comme tous les pays qui avaient atteint 16% du commerce international avaient ensuite régressé, on pensait qu’il en serait de même pour la Chine ce qui n’a pas été le cas. On est donc dans une situation jamais connue à ce jour.

     

    Taux d’ouverture (X+M/PIB) : La Chine est un pays très ouvert ce qui est rare pour un grand pays qui généralement produit et vend d’abord pour l’intérieur (Taux d’ouverture de 58% en 2010 pour un maximum de 29% atteint aux EU).

     

    La progression des échanges extérieurs du pays continue à être plus rapide que celle du commerce international, mais pour des raisons différentes de celles qui prévalaient avant la crise globale. Pour caractériser les mutations en cours du commerce extérieur chinois, il faut distinguer à partir des données des douanes chinoises :

    - le commerce de processing ou d’assemblage (opérations internationales d’assemblage) ;

    - du commerce « ordinaire » (exportations basées essentiellement sur les inputs locaux et importations principalement destinées à la demande intérieure) et deux grands types d’acteurs :

    • les firmes chinoises
    • et les firmes à capitaux étrangers implantées en Chine.

    La combinaison de ces critères conduit à distinguer le commerce ordinaire effectué par les firmes chinoises ou les firmes étrangères, les échanges de processing effectués par les firmes chinoises ou les firmes étrangères.

    Cette décomposition du commerce fournit aussi une grille de lecture des transformations internes de l’économie chinoise.

    Le commerce de processing est, depuis 2007, en perte de vitesse. L’activité de « l’usine du monde » ralentit ; les activités de processing restent la source de l’excédent commercial de la Chine, mais ne sont plus le moteur principal de son dynamisme commercial. La Chine continue à élargir sa présence dans le commerce international grâce à son commerce ordinaire qui dépasse le commerce de processing, du côté des importations depuis 2007, et depuis 2011 du côté des exportations

     

    Si la Chine a émergé si fortement dans le commerce international c’est parce que les autorités chinoises ont délibérément attiré les filiales de FTN dans des zones spécifiques aux conditions très favorables (enclaves avec des statuts quasiment extra territoriaux, pas de droits de douanes, fiscalité avantageuse…) mais aussi des règles strictes. Ils ont cantonné les activités d’assemblage des filiales de FTN étrangères dans les zones dites d’assemblage, bien séparées des activités de commerce. À l’origine ce qui était produit dans les enclaves de commerce d’assemblage ne pouvait pas être vendu en Chine et contenir des intrants chinois. La Chine n’a pas voulu que les filiales étrangères fassent concurrence aux entreprises chinoises. Elles accueillaient les filiales de FTN dans ces zones car cela créait des emplois et donc cela engendrait des revenus.

     

    Étant donné que ce qu’exporte la Chine n’est pas vraiment chinois (Il faut déduire ce qui est importé pour être incorporé dans les X chinoises), les autorités chinoises ont cherché à savoir ce que les activités d’assemblage amènent à la croissance chinoise. Si ces activités ont amené de l’emploi, pour le reste c’est moins positif. (Part allemande dans un i phone supérieure à la part chinoise mais produit made in Chine car dernier assemblage en Chine) (Sur un IPod, moins de 3% de la valeur totale se répercute sur la VA chinoise).

     

    La Chine est donc revenue sur cette séparation stricte entre commerce d’assemblage dans des zones délimitées et commerce ordinaire pour plusieurs raisons.

    -          D’abord un constat, l’excèdent commercial chinois ne provenait quasiment que des activités d’assemblage. Les activités de commerce sont juste à l’équilibre dans les échanges internationaux. Avec le ralentissement économique, la Chine s’est aperçue qu’elle était fragilisée par cette extraversion extrême. Elle subit fortement les ralentissements de la demande externe.

    -          Le fait d’avoir parqué les entreprises étrangères dans des zones spéciales, sans lien avec les entreprises chinoises a empêché les d’effets d’entraînement sur les entreprises chinoises.

    -          Avec l’arrêt des gros flux de main-d’œuvre  jeunes sur le marché du travail, les coûts salariaux ont augmenté et des délocalisations sont apparues vers des pays ou les coûts salariaux sont restés plus faibles [(déplacement très progressif des industries à faible valeur ajoutée (jouets, textiles) vers d’autres pays d’Asie (Indonésie, Vietnam...)].

    -          La compétitivité-coût s’est dégradée à la faveur de l’appréciation du yuan et des hausses de salaires.

    • L’économie chinoise vieillit rapidement et la population en âge de travailler devrait même baisser à partir de 2017. La politique de l’enfant unique, effective à partir de 1979 s’est traduite par un « âge d’or » démographique de 1980 à 2009. Aujourd’hui la population en âge de travailler ne progresse plus.
    • Le ralentissement des gains de productivité : la forte croissance des années 2000 s’explique avant tout par un phénomène de rattrapage technologique et capitalistique. Bien que celui-ci ne soit pas achevé, plusieurs indices attestent qu’il ralentit : par exemple, le capital semble se déformer en faveur de l’immobilier, ce qui entraîne un ralentissement des gains. Si les prix à l’exportation restent stables c’est car la hausse des salaires a été intégralement répercutée dans la baisse des marges : alors que la part de la masse salariale dans la valeur ajoutée de l’industrie était stable autour de 38 % entre 2000 et 2008, celle-ci a grimpé à 48 % en 2012.

    -          Enfin, l’économie chinoise bute sur l’impossibilité physique d’augmenter sa consommation de matières premières et d’émission de pollution au même rythme.

     

    Depuis 2008, il y a une volonté des autorités chinoises de faire évoluer le modèle de développement chinois en sortant de la primauté des activités d’assemblages. Dès 2004, les entreprises des zones d’assemblages ont eu l’autorisation d’acheter des intrants dans les entreprises chinoises hors zone spéciale. Les autorités modulent désormais la fiscalité en fonction de la dimension technologique, écologique des produits pour inciter les entreprises à se tourner vers les productions à plus forte VA. La Chine a accompagné ce changement de politique en augmentant les salaires minimums et en cherchant à généraliser la couverture sociale. Elle veut désormais mener une politique de « remontée des filières » pour ne plus que son commerce extérieur soit aussi dépendant des activités d’assemblage. Désormais la production de biens pour le commerce interne et le développement des services pour les chinois sont privilégiés.

     

    La baisse du taux d’ouverture chinois ne signifie pas nécessairement que le contenu en importations de la demande intérieure diminue. Les droits de douane sont en effet réduits pour les échanges de type processing, c’est-à-dire pour les composants importés, assemblés en Chine, puis réexportés. À partir de 2005, la part des importations et des exportations de type processing dans le total commence à reculer. En 2013, seulement 22,5 % des importations était de type processing contre 37,4 % en 2004. La baisse du taux d’ouverture s’interprète donc en partie comme une baisse du contenu en importations des exportations tandis que le contenu en importations de la demande intérieure augmente lentement. Le ralentissement des importations chinoises s’explique par la diminution progressive de l’activité d’assemblage dans l’économie chinoise.

    En 2007, 43 % des importations manufacturières étaient réalisées sous le régime ordinaire, c’est maintenant près de 60 %. Ainsi, le nouveau moteur des échanges extérieurs du pays réside désormais dans sa demande interne (importations ordinaires) et dans son offre hors des processus d’assemblage (exportations ordinaires). Les changements en cours traduisent le passage de la Chine à un mode de croissance moins extraverti.

    Firmes chinoises et firmes à capitaux étrangers participent, chacune à leur manière, à cette mutation du commerce extérieur chinois. Pour les entreprises étrangères, la Chine constitue de moins en moins une plate-forme d’assemblage et d’exportation, et de plus en plus un marché intérieur à capter. Quant aux firmes chinoises, elles assurent plus de 70 % des échanges ordinaires. Leurs exportations ordinaires ont, en 2014, dépassé les exportations de processing des entreprises à capitaux étrangers. Les débouchés les plus dynamiques des exportations ordinaires se situent dans les pays en développement et émergents. 

     

    Pour aller plus loin :

    http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/lettre/abstract.asp?NoDoc=7804
    www.insee.fr/fr/indicateurs/analys_conj/archives/D1_062014.pd
    http://www.cepii.fr/blog/fr/post.asp?IDcommunique=349

     

    Intervention de Sébastien Jean, Directeur du CEPII

     

    Mouvement sans précédent de fractionnement de la chaîne de valeur depuis les années 90 guidé par la recherche d’efficacité.

     

    [Une chaîne de valeur mondiale englobe l’ensemble des activités, de la conception à l’utilisation finale, menées par les entreprises, localement ou à l’étranger, pour mettre un produit sur le marché.]

     

    Le rapport, intitulé « Implication of Global Value Chains for Trade, Investment, Development and Jobs » soutenait que « La réussite sur les marchés internationaux dépend autant de la capacité à importer des intrants de haute qualité que de la capacité à exporter : les intrants intermédiaires représentent plus de deux tiers des échanges de marchandises et 70% des échanges de services à l’échelle mondiale ».

     

    Les CVM au service de la croissance et du développement 

    • L’intégration au sein d’une CVM, qui s’accompagne d’une ouverture sur les réseaux, les marchés mondiaux, les capitaux, les savoir-faire et les technologies, constitue souvent une première étape sur la voie du développement économique. Il est souvent plus facile de recourir à cette solution que de bâtir une chaîne de valeur dans son intégralité. Pour se faire une place dans les CVM, les économies en développement peuvent ouvrir leurs marchés aux échanges et à l’IDE, améliorer leur environnement économique et renforcer la capacité des entreprises locales à intervenir dans les échanges internationaux.
    • Afin d’accroître les avantages que les pays, y compris ceux en développement, tirent de leur présence dans les CVM, les pouvoirs publics devront accompagner la montée en gamme en améliorant l’environnement des entreprises, en encourageant l’investissement dans les actifs intellectuels, comme la R-D et la conception, et en favorisant le développement d’importantes compétences économiques, en particulier les connaissances techniques et les compétences managériales. 
    • Étant donné que dans une CVM, les activités sont sous-traitées à l’intérieur de multinationales ou auprès de fournisseurs indépendants, il est fondamental de pouvoir faire respecter les termes des contrats. En fait, ce sont généralement les pays dotés d’un appareil judiciaire efficace qui exportent davantage dans des secteurs plus sophistiqués. De même, les tâches qui requièrent des contrats plus complexes (par exemple, R-D, conception, stratégie de marque, etc.) sont plus faciles à accomplir dans les pays où les institutions chargées du respect des contrats fonctionnent bien.
    • Beaucoup de pays à faible revenu restent exclus des CVM en raison d’une absence de richesses naturelles facilitant l’intégration aux CVM, d’un manque d’infrastructures, ou d’un environnement économique ne réunissant pas certaines des conditions indispensables à l’investissement. Dans certains cas, ils peuvent y remédier en se dotant des capacités requises. Cela risque toutefois d’être difficile pour les économies en développement les plus démunies, qui gagneraient à recevoir l’appui de donneurs dans le cadre d’initiatives d’« aide pour le commerce ».
    • La compétitivité dans les CVM

    Aujourd’hui, la réussite sur les marchés internationaux dépend autant de la capacité d’importer des intrants de qualité que de la capacité d’exporter. L’externalisation et la délocalisation, en donnant accès à des intrants moins chers, plus différenciés et de meilleure qualité, renforcent la compétitivité des exportations dans les CVM.

    Les petites et moyennes entreprises (PME) occupent une place centrale dans les créneaux des CVM et contribuent indirectement aux exportations des plus grandes entreprises. Les pouvoirs publics peuvent aider les PME à s’intégrer dans les CVM en encourageant les rapprochements avec les entreprises internationales, en développant leurs capacités de production et d’innovation, et en facilitant l’adoption de normes de produits.

    La fabrication de produits continue de faire partie du noyau dur des activités des CVM même si une grande partie de la création de valeur relève désormais des services. Les autorités des économies avancées peuvent contribuer à asseoir la production et la création de valeur en favorisant l’investissement dans les compétences et les technologies avancées de fabrication, y compris dans les industries traditionnelles, et en appliquant des politiques de nature à renforcer les réseaux et la coopération.

    Les politiques d’aide traditionnelles ne permettront pas d’enrayer le déclin du secteur manufacturier dans les économies avancées, car elles ne tiennent pas compte de l’intrication de la production dans les CVM, ni du besoin de concurrence et d’ouverture internationales. De surcroît, elles exacerbent les risques du protectionnisme.

    Pour être compétitif à l’intérieur d’une CVM, il convient de miser sur les facteurs de production « rigides » et moins susceptibles de quitter le pays. Il s’agit notamment d’investir dans les individus, l’éducation et les compétences, et de mettre en place une infrastructure de qualité, de promouvoir l’établissement de liens étroits entre le monde des affaires et le monde universitaire, et de développer les formes de savoir informel. Tout aussi importante, la qualité des institutions et des administrations peut influer fortement – et durablement – sur la décision d’une entreprise d’investir et de mener des activités économiques dans un pays donné.

     

    Source : Économies interconnectées : Comment tirer parti des chaînes de valeur mondiales – Rapport de synthèse, Ocde 2013

     

     

    Pour les PED, les politiques d’industrie-industrialisante ou de substitution aux importations sont devenues obsolètes. En effet, les pays se sont aperçus que ça ne facilitait pas leur croissance. Il valait mieux être attractif pour les FTN et se spécialiser sur un créneau pour s’intégrer dans le commerce international.

    De plus il y a la conviction que pour bien exporter, il faut d’abord bien importer. Donc volonté de réduire les coûts des importations.

    Forte baisse des droits de douane au cours du temps qui s’explique pour 10% par les accords commerciaux préférentiels, pour un tiers par les accords de l’OMC et pour le reste ça provient de décision unilatérale des pays. L’Inde par exemple a choisi de baisser ses droits de douane sur les importations qui allaient ensuite entrer dans les exportations indiennes. Cas aussi du Pérou, Chili, Mexique, Tunisie, Égypte, Ile Maurice…

     

    Jusque dans les années 80, la politique de développement industriel de nombreux pays émergents et en développement a surtout consisté à remplacer les importations par des produits nationaux afin de réduire la dépendance à l’égard de l’étranger. Les pouvoirs publics intervenaient pour créer un marché interne et développer les capacités manufacturières, bien souvent au moyen de mesures « protectionnistes » : obstacles tarifaires, aide aux secteurs névralgiques, nationalisation, etc. Étant donné les échecs récurrents de ces politiques, ils les ont progressivement abandonnées, dans les années 80 et 90, pour se réorienter de plus en plus vers les exportations. 

    La plupart du temps, ces stratégies avaient pour but de développer une base industrielle étendue et de créer des chaînes de valeur locales complètes et verticalement intégrées, ce qui n’était pas sans difficulté. […] Quoique relativement simple dans l’industrie légère, comme dans le textile, l’exercice s’est révélé plus ardu dans les secteurs à forte intensité de capital et de savoir, où les économies d’échelle et l’absence de transfert de savoir-faire constituaient d’importants obstacles.

    À l’ère des CVM, en revanche, il n’est généralement guère judicieux, quand bien même ce serait possible, de créer une chaîne de valeur dans son intégralité. Mieux vaut inciter les entreprises à se fondre dans les chaînes de valeur mondiales existantes, solution plus rapide et économique que les exportations. Désormais, les pays peuvent devenir compétitifs à l’exportation, non plus en favorisant l’industrialisation par l’intégration verticale des secteurs (et en produisant des biens intermédiaires et finals), mais en se spécialisant dans des activités et tâches données. C’est le cas de la Chine, qui, en se spécialisant dans l’assemblage des produits finals dans le secteur de l’électronique, est devenue le premier exportateur de produits de l’économie de l’information ; d’autres se sont spécialisés dans l’assemblage de produits intermédiaires (comme le Mexique dans les sous-systèmes automobiles), la fabrication de pièces détachées et de composants, ou les services TIC (comme l’Inde).

    La diminution des obstacles tarifaires (du fait, notamment, de la création de zones franches pour l’industrie d’exportation) a facilité l’abandon des politiques de remplacement des importations au profit de la conquête des marchés extérieurs et de l’intégration dans les CVM, surtout en Asie de l’Est. Depuis quelques années, la multiplication des accords commerciaux régionaux (ACR) en Asie du Sud-Est semble également favoriser l’intégration dans les CVM. De même, le Costa Rica, grâce aux 11 accords commerciaux qu’il a négociés avec 42 pays, a su se faire une place dans les CVM de l’électronique, de l’équipement médical, de l’automobile et de l’aéronautique.

    Les cas de la Chine, du Costa Rica, du Mexique, de la République tchèque et de la Thaïlande montrent que la présence dans les CVM peut accélérer le développement et l’industrialisation. En effet, la valeur ajoutée créée par certaines économies émergentes dans les CVM manufacturières ne cesse de croître au fil du temps. Encouragées par ces réussites, d’autres économies émergentes et en développement cherchent à renforcer leur intégration dans les réseaux internationaux de production. […] Pour les économies en développement, la première étape consiste donc à réfléchir à la manière d’intégrer les CVM existantes. Entre autres mesures clés, elles doivent s’ouvrir au commerce extérieur et aux investissements étrangers, renforcer les mesures de facilitation du commerce et réformer l’environnement dans lequel les entreprises opèrent.

     

    Un grand nombre d’économies émergentes sont parvenues à s’insérer dans des CVM en créant des zones franches pour l’industrie d’exportation. Ces zones peuvent offrir des conditions appropriées aux investisseurs étrangers sur une petite échelle, ce qui est souvent plus facile à mettre en place pour les pouvoirs publics. En 2007, d’après les estimations, 3 500 de ces zones employaient 68 millions de personnes dans 130 pays du monde. Les investisseurs étrangers sont attirés par la faiblesse des coûts et la facilité des opérations d’import-export : l’application de droits réduits ou nuls et la simplification des procédures administratives permettent aux entreprises de se procurer à bon compte des biens intermédiaires à l’étranger. Le succès de ces zones franches dépend au premier chef de la qualité de l’infrastructure et de la logistique, plutôt que de la faiblesse des coûts de main d’œuvre. Les zones franches pour l’industrie d’exportation contribueraient pour près de la moitié aux exportations de la Chine et pour 40 % à celles du Mexique.

     

    Toutefois, du fait de leur forte dépendance aux importations de biens intermédiaires, elles ne constituent pas toujours une source majeure de valeur ajoutée pour le pays d’accueil. De plus, les zones franches se révèlent surtout avantageuses pour l’assemblage et la fabrication à bas coût.

    Dans les pays où l’intervention dans les chaînes de valeur mondiales est principalement le fait des filiales de multinationales étrangères, l’essentiel de la valeur créée est captée par ces entreprises, car ce sont elles qui, le plus souvent, possèdent et maîtrisent les actifs intellectuels à l’origine de la création de valeur : marques, brevets, dessins et modèles, mais aussi réseaux d’organisation et de distribution. Certaines économies émergentes cherchent donc à intensifier les investissements dans ce type d’actifs pour accroître la valeur créée dans les CVM, puis développer leurs propres chaînes de valeur.

    De plus, le fait de se spécialiser dans des étapes de production bien délimitées et d’accumuler des savoir-faire très pointus ou propres à une entreprise plutôt qu’à un secteur risque d’entraîner l’apparition de poches industrielles isolées ayant peu de répercussions sur le reste de l’économie. Les pouvoirs publics peuvent accentuer l’effet d’entraînement des CVM en adoptant des politiques en faveur de la coopération et en consolidant les liens avec les sociétés étrangères. 

    Par conséquent, l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales ne constitue pas une solution miracle pour parvenir au développement économique. Elle peut toutefois servir de tremplin au développement dès lors qu’elle s’accompagne de politiques de renforcement des capacités visant notamment à renforcer le secteur marchand local. De nouvelles chaînes de valeur pourraient alors se former au fil du temps. […]

    Malgré la présence d’économies émergentes et en développement, un grand nombre de pays à faible revenu restent exclus des CVM pour différentes raisons : éloignement géographique des réseaux commerciaux existants, absence de richesses naturelles facilitant l’intégration dans les CVM, manque d’infrastructure ou de compétences, ou environnement économique ne réunissant pas certaines des conditions indispensables à l’investissement. 

     

    Source : Économies interconnectées : Comment tirer parti des chaînes de valeur mondiales – Rapport de synthèse, Ocde 2013

     

    Les chaînes de valeur concernent presque en premier lieu l’Europe facilitées par le marché unique (rapprochement des cadres réglementaires…)

    Donc on a une usine Europe avec des entreprises qui travaillent avec des sous-traitants et des filiales.

    Exemple des industries automobiles : Les constructeurs nord-américains d’abord, japonais ensuite puis européens ont cherché à conserver les activités essentielles et à externaliser le reste mais au niveau régional. Cette régionalisation n’a pas pour objectif de réimporter dans une autre région.

    Renault produit 1 voiture sur 5 en France, 3 pour Peugeot et 90% pour l’Allemagne (rappel : ce qui signifie que la dernière pièce est montée en Allemagne dans 90% des cas). Il s’agit de stratégies industrielles différentes.

     

    Pour aller plus loin :

    -          Économies Interconnectées : Comment tirer parti des chaînes de valeur mondiales, Rapport de synthèse, OCDE 2013
    -          Corinne Vadcar, Les chaînes de valeurs mondiales, paradigme du commerce international, Lettre de prospective n°49, mars 2015 

     

    Intervention de Vincent Champain

     

    Pourquoi faire du commerce international ? Parce que la division du travail est plus efficace si chaque pays fait ce qu’il sait le mieux faire. Reste après le problème de la répartition des gains.

     

    En France, un quart de notre consommation de biens porte sur des biens en provenance des pays de délocalisation et permettent au consommateur final de réaliser des gains de pouvoir d'achat substantiels, par rapport à l'achat de produits équivalents Made in France. Les gains potentiels sont évalués de 100 à 300 euros par ménage et par mois.

     

    Les choix de localisation :

    -                     Le savoir-faire

    -                     Le coût de la main d’œuvre pour les productions à forte intensité en travail (qui incite à aller dans les pays à bas coût)

    -                     La régulation (sociétés de jeux en ligne implantées à Gibraltar car c’est peu régulé là-bas)

    -                     L’histoire (quand on est habitué à travailler dans un pays, on a tendance à privilégier ce pays à d’autres)…

     

    Développement de la part des services numériques dans le CI. Vente de services, conseils, logiciels, ... indispensables pour accroître l’efficacité du produit.

     

     

    Questions :

     

    Peut-on faire du made in Europe et pas du made in monde ?

    Les décisions sont guidées par les gains d’efficacité avec des contraintes particulières selon les productions. Il y a donc plusieurs réponses selon les secteurs. Si on prend le textile-habillement, à part quelques niches, l’Europe ne redeviendra pas compétitive. Par contre, pour l’automobile, d’une part la production est régionalisée, d’autre part il y a le besoin d’un économie- système (main-d’œuvre qualifiée, …).

    Le problème n’est pas la compétitivité de l’Europe, elle est très excédentaire… Le problème est plutôt la polarisation qui s’accroît en Europe.

     

    Transition écologique, quel impact sur l’évolution des chaînes de valeur ?

    Le coût sur l’environnement que génèrent les transports n’est globalement pas pris en compte. Mais le transport a un effet moindre à ce que l’on peut penser.

    Exemple : la production de tomates produites au soleil qui viennent par bateau de Tunisie peut être moins nuisible pour l’environnement que des tomates produites sous serre chauffées au niveau local.