Contribution de Françoise Sarto, enseignante de DP3 en collège
Le projet
« Un média pour l'établissement » : c'était le vœu de la ministre de l'éducation en 2015. Au Pontet, le projet est monté cette année avec les DP3, avec pour objectif direct de concrétiser par des productions audio le travail de l'option. Le but à plus long terme est d'initier une pratique qui pourra se généraliser à tout l'établissement et à l'école associée dans notre Réseau d’Éducation Prioritaire.
Un investissement pécuniaire modeste
La webradio, c'est la mise en ligne de fichiers audio, enregistrés et montés par les élèves. Cela suppose a minima un système d'enregistrement numérique – qui peut être l'ordinateur avec un micro, mais aussi un dictaphone numérique voire un smartphone, ou plus sophistiqué, un enregistreur portable type « Zoom h4 » comme celui que nous utilisons. Il faut au moins un ordinateur, aussi, avec un logiciel de montage audio comme Audacity (libre et gratuit), mais il est conseillé de travailler avec plusieurs postes en réseau pour ne pas perdre de temps. Enfin, pour publier le travail, le site sous SPIP avec le plugin « Podcast » est tout à fait adapté.
La mise en œuvre
Nous avons reçu dans la classe un journaliste, une animatrice et un technicien de France Bleu Vaucluse qui nous ont parlé de leurs savoirs-faire. Cela nous a permis d'élaborer un conducteur type pour notre émission. Nous avions également récupéré des fiches de travail sur divers sites pour démarrer (voir les documents joints et la veille réalisée).
La conférence de rédaction, animée par l'un des deux professeurs qui travaillent en co-intervention sur les 3 heures de l'option (I. Jauffret et F. Sarto), est le moment des prises de décision et de répartition du travail. Les élèves, généralement en binômes, s'approprient les tâches et les mènent au bout de façon de plus en plus autonome, avec beaucoup d'entraide et de collaboration.
L'intérêt pédagogique
Analyser et débattre : tous les sujets peuvent servir d'illustration et les questions soulevées, tant sur le fond que sur la forme, aiguisent l'esprit critique.
Faire pour comprendre : comment monter une émission, comment donner un rythme, comment travailler la voix, comment écrire l'information pour intéresser, comment conduire une interview, comment choisir un angle de travail, comment préparer un sujet en vérifiant les données et les droits d'auteurs – autant de connaissances et de compétences qui sont balbutiées, triturées, et de moins en moins maladroitement mises en œuvre.
Premier bilan
4 mois pour monter une émission ? Non ! Nous en avons déjà deux autres presque prêtes et encore deux bien avancées. Et notre planning est émaillé de sorties en entreprises et de rencontres avec des professionnels. Les élèves ont pris de l'assurance, sont quasiment autonomes, et volontaires pour toutes les tâches – même si on constate déjà des « spécialisations ». Leur écoute des informations a changé, leur réflexion s'est approfondie. Les 3 heures hebdomadaires de « ruche bourdonnante » passent à la vitesse de l'éclair...
Pour aller plus loin :