Pourquoi un tel projet ?
Pourquoi vouloir changer l’agencement d’une salle de classe que nous avons tous connue de manière à peu près semblable : la salle de sciences ? Tout commence par un changement de pratiques.
Il y a un peu plus de deux ans (en mars 2016), une partie de l’équipe de sciences commence à travailler en classe inversée à l’aide de plans de travail. S’opère alors une modification du travail mené en classe : davantage de travaux en groupes de 4 élèves, des manipulations qui ne sont pas faites par tous les élèves en même temps
Les groupes pouvant choisir l’activité sur laquelle ils travaillent, les élèves gagnent en autonomie, une salle flexible, permettant de créer plusieurs lieux ou plusieurs configurations en fonction du type d’activité, semble donc adaptée.
Une proposition de rénovation des salles proposée au conseil départemental
Assez rapidement et grâce à l’impulsion du chef d’établissement, une proposition de rénovation des salles de sciences est faite au conseil départemental en 2017. Cette proposition reprend le travail de Danièle Launer, enseignante à Parmain dans laquelle les paillasses sont réparties de la façon suivante : 5 paillasses fixées au sol (pour l’électricité) au niveau de la colonne centrale et 10 paillasses sur roulettes dans les deux colonnes latérales. Cette configuration permet de créer plusieurs dispositions en fonction des activités et des besoins. Sur les murs, des tableaux sont installés pour travailler de manière mutuelle.
L’année suivante, en 2018, le projet conçu par les enseignants de sciences évolue et propose un aménagement sur deux salles ; une correspondant à l’agencement précédemment évoqué (avec 15 paillasses mobiles) et l’autre avec des tables permettant de configurer la salle en fonction des besoins des activités.
Lors des vacances de la Toussaint, les travaux de rénovation de la salle modulable ont été réalisés. Le choix des enseignants s’est porté sur des tables 3.4.5. Ces tables permettent de configurer la salle en fonction des besoins et elles peuvent être utilisées quel que soit le type d’enseignement utilisé.
La forme de ces tables (éco-conçues et fabriquées en France) permet de créer facilement des groupes de 3, de 4 ou de 5 élèves. On peut aussi les utiliser en table individuelle ou bien créer des grandes surfaces de travail.
Les photos jointes présentent plusieurs configurations possibles utilisées lors d’une séance en co-animation avec Fanny Grauer, enseignante de SVT qui est aussi à l’initiative et à la réalisation de ce projet :
- La salle avec les 7 îlots (choix de 7 îlots de 5 places pour avoir toujours une place pour les AVS ou pour les enseignants qui viennent voir le groupe),
- Configuration lors d’une séance en co-animation SVT-SPC avec une grande table pour la création de maquettes du système solaire, une table pour le calcul des échelles, des tables de 3 ou 4 pour la création d’affiches sur les planètes,
- Une grande table pour la partie “maquettes”,
- Un groupe de 5 qui travaille sur les échelles dans le système solaire.
En attendant les travaux, si on changeait déjà la salle de sciences ?
Quelle est la salle la plus figée au niveau de sa disposition dans un collège ? C’est sans doute la salle de sciences avec ses paillasses fixées au sol en raison du raccordement en eau et en électricité.
Mais cette configuration ne répond plus à l’évolution des programmes. Aujourd’hui, les élèves doivent manipuler, mais aussi élaborer des protocoles ou résoudre des tâches complexes. Le TP “presse-bouton” n’est plus d’actualité. Aussi, adapter la salle aux pratiques pédagogiques mises en place, devient indispensable.
Voici les aménagements d’ores et déjà réalisés dans notre salle, aménagements réalisés sans coût.
- 1er temps : neutraliser les éviers. En effet, ils se bouchaient souvent et étaient très sales, si bien qu’ils n’étaient plus utilisés. On utilise donc l’évier de l’enseignant et les élèves ont accès au laboratoire qui est attenant à la salle. Cela a permis de récupérer de la surface disponible sur la table. Les élèves mettent notamment les tetraaide sur les plaques blanches.
- 2e temps : les bandeaux verticaux censés empêcher la chute des objets ont été dévissés afin de permettre aux élèves de se retourner et de travailler avec le cahier (les revisser à l’envers pour que ça ne dépasse pas est une autre possibilité). Notre agent technique, compétent a pu réaliser les finitions (installation de champs et jointage).
- Concernant les tableaux, nous avons pu récupérer ceux qui avaient été changés (soit parce que les collègues souhaitaient un tableau blanc, donc le tableau à craie ne servait plus, soit parce que la salle était rééquipée). Nous avons la chance d’avoir des paillasses décollées du mur donc nous avons pu les fixer et les élèves en profitent pleinement.
- Enfin, un aménagement réalisé en primaire, a été fait avec des balles de tennis placées sous les tabourets. Certains tabourets n’ayant plus d’embouts en caoutchouc généraient un bruit pénible. L’installation des balles (récupérées au club de tennis voisin) a permis d’enlever cette nuisance. Les élèves sont eux-mêmes sensibles à ce type d’aménagement apportant plus de confort, sur le plan sonore, pendant les cours.
Et que peut-on utiliser aussi pour des sommes raisonnables ?
À la place des tableaux
Équiper une salle avec des tableaux peut être un investissement non-négligeable pour un collège, le processus peut donc prendre un peu de temps. Mais en attendant d’avoir des tableaux, il est possible de trouver des alternatives :
- les feuilles électrostatiques : elles se fixent sur n’importe quel support plan et lisse (porte, fenêtre, table, tableau…) et transforment ces surfaces en tableau blanc. Le prix est d’environ 30€ pour 25 feuilles (60 cm x 80 cm).
- les paillasses peuvent aussi servir de surface d’écriture. En mettant à disposition des lingettes micro-fibre et des vaporisateurs aux élèves, cela ne génère pas de travail supplémentaire pour les agents d’entretien. Le défaut d’utiliser les paillasses est que c’est une surface horizontale qui limite les interactions entre les élèves par rapport à une surface verticale et l’enseignant ne peut pas voir de loin ce qui est écrit par les élèves.
Écrire sur n’importe quelle surface
Pour pouvoir écrire sur les paillasses, les fenêtres, les tableaux blancs, les tableaux à craie, etc, il existe les crayons gras Woody 3 en 1 de Stabilo. Ils peuvent d’effacer facilement avec une lingette micro-fibre légèrement humide et sont une alternative intéressante aux craies et autres feutres (pas de poussière, pas d’allergie, longue durée de vie, plusieurs couleurs, impact moindre au niveau environnemental que les feutres). Le prix est d’environ 15€ pour 10 crayons.