Edito : Eduquer, c’est faire un pari sur l’avenir
Lorsque le préfet de l’Aisne décide d’interdire la vente d’alcool ce 24 mars 2020, il a le souci légitime d’éviter les violences intra familiales. Face à des comportements extrêmes et déviants, la frustration de ne pouvoir agir pousse certains décideurs à une forme de réaction radicale, quitte à entraver les libertés du plus grand nombre. Pour le préfet, ce n’est plus l’heure d’ « éduquer » mais d’ « éradiquer ».
Si notre société nie de plus en plus la nécessité du temps long, l’éducation ne peut quant à elle s’en passer. Et elle seule nous permettra de répondre aux enjeux du monde de demain.
Même en temps de crise, faisons tous le pari de l’éducation. Le pari que toutes les graines plantées ça et là dans le sillon du doute présent chez nos élèves donneront les meilleurs plants, quitte à accepter qu’un autre les récolte. Le devoir de l’éducateur est de ne pas se nourrir de l’immédiat. Il doit être patient et croire en la capacité des jeunes de s’inspirer de ses convictions et de son savoir.
Les jeunes souhaitent tous être de bons citoyens. Il suffit pour s’en convaincre d’interroger les volontaires du SNU. Encore faut-il que nous soyons pour eux une référence, qui passe par l’exemplarité, la connaissance et la conviction. Et, comme l’a initié avec subtilité la Prévention Routière dans ses récents messages mettant en scène de bons conducteurs dont le comportement routier permet de sauver des vies, changeons de paradigme. Félicitons les bonnes initiatives et ceux qui les portent, pour que les autres n’aient qu’une envie : leur ressembler.
Eric Rusterholtz, PVS coordonnateur du CAESC