Enseignement moral et civique (EMC)

Publié le 6 avr. 2020

Écrire à l'auteur

Le  lundi 6 avril 2020

Comment assurer la continuité des apprentissages avec les élèves de lycée professionnel ?

Article réalisé par Nathalie Topalian, IEN Lettres HG

  • Logo

    Comment assurer la continuité des apprentissages avec les élèves de lycée professionnel ?

     

    Par Nathalie Topalian, IEN Lettres HG

     

    Les élèves de la voie professionnelle comme tous les élèves de France, depuis le lundi 16 mars ne se rendent plus dans leur établissement. Ils restent en contact avec des professeurs qui comme souvent font preuve d’ingéniosité pour maintenir avec leur classe ce lien essentiel. Particulièrement quand les ressources numériques éducatives concernant les programmes de lycées professionnels sont rares, quand l’environnement familial, social de certains élèves ne permet pas d’accéder aux classes virtuelles.

    Très vite des professeurs ont fait part de leurs inquiétudes justifiées pour ceux qui n’ont pas de matériel informatique, vivent dans la précarité. Ils sont nombreux ces élèves allophones en lycée professionnel qui croient en L’École comme une chance pour leur avenir. C’est pour cet idéal républicain incarné par l’école que la grande majorité des professeurs relèvent chaque jour un défi en assurant coûte que coûte la poursuite d’une transmission de connaissances et de compétences.

    A Aubagne, une professeure conduit avec sa classe de CAP depuis le 16 mars, un Journal de confinement baptisé « Opération anti Covid-19". L’écriture quotidienne leur permet d’exprimer leurs émotions, de s'interroger sur le monde, d'exprimer leurs émotions, de produire un témoignage d’abord personnel, plus tard collectif…

    N’est-ce-pas là le pouvoir de l’écriture sous toutes ses formes ? N’est-ce pas le sens même d’un projet littéraire? Les programmes « anciens »et actuels laissent à chacun la possibilité de se saisir du moment pour des écritures autobiographiques. C'est le cas ici, et l'expérience se poursuit.

    Je vous laisse à la lecture, de textes simples, naturels, émouvants d'élève qui ne parlaient pas français il y a quelques mois encore. Mahamadou-Nana vit en foyer.

    Bien sûr la production écrite mérite d’être retravaillée mais elle est une preuve de l'attachement de nos professeurs à se mobiliser par tous les moyens sur la question de la consolidation des acquis auprès des plus fragiles même à distance.

     

    Je ne sais d’où sort ce virus (covid 19) qui m’empêche de vivre mon quotidien. Qui m’a privé d’aller à mon lycée qui est si cher pour moi, avec mes camarades de classe et mes professeurs qui sont toujours là pour nous, qui sont là jusqu’à présent. Pour nous aider à mieux préparer notre avenir et à être autonome. Moi qui aime me faufiler dans les transports en commun. Aller me balader dans les rues de cette belle ville. Je suis privée de tout cela et cela me rend triste. Je suis enfermée dans mon foyer depuis avant-hier pour des préventions et les consignes données par le gouvernement pour tout en chacun. Et j’espère qu’on va s’en sortir vite pour de bon et ce virus arrêtera de se propager. Pour cela, chacun doit prendre ses responsabilités. J’ai une grande pensée pour tous ces malades qui seront guéris vite. Pour ceux qui n’ont pas pu être sauvés que le bon dieu les accueille dans le paradis. Nous sommes tous les proches des malades, solidaires. Je remercie tous les médecins et les infirmiers, pompiers, polices qui sont là 24/24 et /7 pour leur courage et leur détermination. Tous ceux qui sont là pour nous protéger : comme nos parents, nos professeurs, nos éducateurs, les bénévoles. Que le bon dieu veille sur nous et nous donne la solution pour vaincre ce virus qui nous prive de notre propre liberté. J’espère qu’ensemble on va y arriver à tous s’en sortir. Mahamadou-Nana

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Aujourd’hui, vendredi 20 mars 2020, j’ai eu une poussée de petits frissons en cette matinée. Je ressens de la haine, de la peine ainsi que de la peur, de la peine pour tous ces sans-domiciles fixes qui sont les premières victimes de cette « guerre » contre l’ennemi invisible. Les gens sont impuissants et les pauvres n’ont plus l’envie de vivre. J’ai bien peur qu’ils y passent. Je pense qu’il faudrait ménager des zones pour personnes nécessiteuses, pour qu’ils puissent profiter de leurs droits de citoyens français. Je pense tous les jours à mes proches. Cela me travaille sans cesse, je fais tout mon possible pour mes parents, j’ai sans cesse le stress quand mon père est dehors. J’ai fait les courses et j’essaie de survivre à l’ennui en regardant les choses….est intéressante . Yacine