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Edito

Publié le 13 avr. 2020

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Le  lundi 13 avril 2020

Édito. Pas de communauté sans rituels

Article réalisé par Eric Rusterholtz, PVS coordonnateur du CAESC.

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    Édito

    Pas de communauté sans rituels

    Le mot « communauté » vient du latin « communis », lui-même issu de « cum » (avec, ensemble) et de « munus » (charge, dette). Aujourd’hui, il définit au sens général un groupe d’individus qui partagent des caractéristiques communes, des façons de vivre très proches, des pratiques culturelles qui rassemblent, etc. Ils le font sans qu’aucun de ces attachements ne soit exclusif. C’est toute la différence qui sépare la communauté du communautarisme.

    Malgré l’obligation — morale et légale — d’être confinés, nous formons une communauté. L’appartenance à celle-ci s’exprime d’ailleurs chaque soir à 20 h par les applaudissements aux soignants. Ce nouveau rite, désormais quotidien, unit les personnes malgré la distance physique qui leur est imposée ; il leur permet de communier, au sens littéral du terme.

    Dans notre système éducatif, l’expression « communauté scolaire » est couramment utilisée, notamment pour désigner une école ou un établissement. Professeurs et élèves sont unis durablement autour des valeurs républicaines par une conception partagée de la construction des savoirs. Pour développer le sentiment d’appartenance, l’établissement invente ses propres rites dont la richesse et la diversité font la force. Depuis le 16 mars, des rites ont dû être inventés dans l’urgence pour que perdure ce sentiment.

    De manière plus générale, la communauté éducative, comme ensemble de toutes les écoles et tous les établissements doit préparer la fin du confinement. Plus que la date, c’est la façon de procéder qui interroge. Comment s’y prendre ? Faut-il reprendre les cours comme si de rien n’était ?

    Comme pour la gestion de la continuité pédagogique, le plus important est de faire confiance aux acteurs de terrain. Si des principes de bon sens orientent l’action, chaque établissement saura, d’une part, rétablir la confiance à l’égard d’un espace suffisamment sûr et, d’autre part, conférer un peu de solennité à ce retour dans les classes. Prendre le temps de s’écouter et d’échanger permettra de retisser des liens que la crise a momentanément rompus. Une seule idée doit guider les équipes : les rituels valent surtout par ce qu’ils permettent.

    Eric Rusterholtz, PVS coordonnateur du CAESC