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Liens citoyens

Publié le 3 sept. 2020

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Le  jeudi 3 septembre 2020

Lettre aux écoliers

Eric Penso—IEN

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    Lettre aux écoliers

     

    Cher.e élève,

     

    Comme tous les habitants de la planète, petits et grands, tu as assisté à l’arrêt général de toutes les activités ou presque. En France comme ailleurs, la consigne était la même: «Restez à la maison!».

    Au début, cela a pu te paraitre drôle, car ce n’est tout de même pas tous les jours que le président de la République vient nous dire en personne: «il est interdit d’aller à l’école». C’était quelque chose de vraiment inhabituel, de grisant même, avec des possibilités infinies de flâner, de regarder la télé ou de jouer à des jeux vidéo, sans aucune limitation.

    Et puis, la famille réunie sous un même toit, profiter à fond de ses parents, de ses frères et de ses sœurs, c’est assez réjouissant. Au moins au début...

    Bien sûr, tes sentiments devaient être partagés, car tu t’es également inquiété au sujet de cette pandémie qui touchait tant de gens, et tout particulière-ment les personnes âgées. Tu as dû être peiné de ne pas pouvoir embrasser tes grands-parents, ou d’autres personnes éloignées auxquelles tu es attaché.e.

    Et puis bien sûr, les copines et les copains ont commencé à te manquer. Énormément...

    L’expérience d’isolement forcé que tu as subie (comme nous tous) t’a peut-être donné l’occasion de réfléchir à ce qui était important à tes yeux dans la vie. Aussi je te souhaite de ne pas oublier ces bonnes résolutions que tu as prises alors et d’en faire ta feuille de route.

    Peu à peu, les choses se sont organisées et les cours en ligne ont débuté. Tu t’es rendu compte que la classe pouvait ainsi se poursuivre, même sans être à l’école. C’était parfois même plus captivant, plus rigolo, cela changeait les habitudes... Ce serait formidable que l’on réutilise toutes ces nouvelles façons de travailler à l’avenir !

    Ainsi, on pouvait donc continuer à apprendre à lire, écrire, compter, échanger même avec nos camarades et avec le professeur, à distance. Encore fallait-il avoir un ordinateur chez soi, ou qu’il soit disponible, et tu sais que tous tes amis n’ont pas eu cette chance.

    Ce qui t’as étonné, et même fait plaisir, c’est d’entendre tes parents dire du bien de ton maître ou de ta maîtresse. Ils se rendaient compte soudain com-bien il était difficile à la fois de transmettre et d’intéresser un enfant... Et que dire lorsqu’il y en a plusieurs !

    Depuis le 11 mai, tu as peu à peu repris le chemin de l’école avec la moitié de tes camarades, un jour sur deux, pas forcément avec ton professeur. Et à partir de cette semaine, la classe va redevenir presque normale. Tes parents n’auront plus le choix de te faire venir ou pas: l’école sera obligatoire, comme c’était le cas avant le confinement, et comme la constitution le prévoit en France.

    Bien sûr, il ne reste que deux semaines de classe, et avec les beaux jours, c’est souvent l’époque où on ne fait plus grand-chose, à part s’amuser ou organiser la fête de fin d’année. Et bien je te souhaite de savourer à pleines dents ce bonheur de t’amuser de nouveau avec d’autres, de faire la fête, de participer à des projets et à des aventures collectives. Tu vas retrouver des camarades qui n’auront pas toujours le même avis que toi, et tu te diras que ces discussions, cette émulation, cette effervescence...t’ont tellement manquées.

    Finalement, n’oublions jamais que l’école sert d’abord à cela: nous donner ce plaisir irremplaçable de vivre ensemble. Et plus tard, quand tu deviendras un citoyen à part entière, tu te rendras compte à quel point cette valeur n’aura pas de prix.

     

    Bonne rentrée scolaire!

     

    Eric Penso—IEN