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Publié le 28 juin 2021 Modifié le : 5 déc. 2022

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Le  lundi 28 juin 2021

ACTIVITE DE PRATIQUE THEATRALE - LE CAS HAMLET

Proposer un texte du patrimoine littéraire, Hamlet de Shakespeare afin que les élèves s’approprient l’oeuvre en abordant la démarche de l’écriture plateau, c’est l’enjeu de cette séquence de pratique théâtrale menée avec un groupe d’élève d’option Théâtre sur le programme limitatif « Génération(s) ».

  • ACTIVITE DE PRATIQUE THEATRALE - LE CAS HAMLET

    Activité de pratique théâtrale - Le cas Hamlet

     

     

    • Résumé : Proposer un texte du patrimoine littéraire, Hamlet de Shakespeare afin que les élèves s’approprient l’oeuvre en abordant la démarche de l’écriture plateau, c’est l’enjeu de cette séquence de pratique théâtrale menée avec un groupe d’élève d’option Théâtre sur le programme limitatif « Génération(s) ».

     

    • Les enjeux du document :

               - S’approprier une pièce du patrimoine théâtral par l’improvisation et par une contrainte scénique (dispositif du procès)

    • Exploiter les techniques de réécriture (reprises et variations)
    • S’initier à l’écriture-plateau
    • Faire évoluer le jeu à partir d’une connaissance fine du texte
    • Mener un projet collectif avec une réalisation finale à partir du programme limitatif « Génération(s )» de l’option théâtre pendant un semestre

     

    • Auteur du document :

    Cécile Robert, professeur relais DAAC-Théâtre de La Criée.

     

    • Date de publication : juin 2021

     

     

     

    Le Cas Hamlet-Pistes pédagogiques

     

    1-Improvisation sur « Le cas Hamlet".

     

    Consigne : à partir des circonstances de la mort de Polonius, faites le procès d'Hamlet. 

     

    • Donner aux élèves un résumé de la pièce de Shakespeare et des textes extraits des actes I, II et III d’

    - Distribution des rôles par les élèves par groupe de 4 élèves : un élève joue Hamlet, 3 élèves jouent les différentes parties de la Cour : président de la Cour, avocat de la partie civile et avocat de la défense. 

    • Les spectateurs sont les jurés et votent à la fin du procès du jugement d'Hamlet selon le principe de l'intime conviction. 
    • Durée de la mise en scène : à voir selon les propositions.

     - Passage des élèves et formulation des points positifs et à améliorer.

     

    2-Approfondissement et évolution des propositions des élèves.

     

    • Alimenter les arguments de la plaidoirie et du réquisitoire qui reprennent les circonstances du meurtre à partir du résumé et souligner les circonstances et les faits. Un travail plus approfondi peut reposer sur la lecture des actes de la pièce de Shakespeare.

     

    • Actualiser l’intrigue :
      • par le langage : ainsi, « la dague » peut-être remplacée par un « couteau »,
      • le royaume du Danemark peut être “recontextualisé” dans un cadre contemporain : famille recomposée, famille bourgeoise, famille populaire…au choix des élèves
      • Faire des liens avec des personnages de séries, de films, des chansons….

     

    • Dialogue orchestré par le président de la Cour qui a un rôle de modérateur, de relance par des questions, d’objectivité.

     

    • Respecter les étapes du déroulement d'un procès : rappel des faits, questions à l'accusé, réquisitoire, défense, question des deux parties à l'accusé, délibération des jurés, jugement et peine prononcée.

     

    - Registre et engagement à affirmer : réaliste, comique, pathétique selon les rôles.

     

    3- Lire les Actes I à III d’Hamlet de Shakespeare.

     

    Ce travail de lecture peut faire l’objet de notes et d’appropriations sur le carnet de bord. Faire la fiche-personnage d’Hamlet, de Gertrude, de Claudius, de Polonius ce qui permet de préciser les arguments de la plaidoirie et du réquisitoire et le jeu d’Hamlet.

     

    4- Visionner la mise en scène de Please, Continue de Yan Duyvendak (Festival ActOral, 2012)

     

    https://vimeo.com/193389590

    Durée : 2h10

    Captation tournée lors d’une représentation au Tribunal de Commerce de Marseille le 2 octobre 2012.

    Ce travail donne l’occasion d’exploiter l’analyse d’une captation dans le carnet de bord.

     

    • Identifier l’action dramaturgique et son déroulement :
      • Entrée de la cour
      • Entrée de l’accusé : décline son identité, la Cour rappelle les faits dont il est accusé et la peine qu’il encourt, question : « comment se sont déroulés les faits ? »
      • Entrée de Gertrude, mère d’Hamlet : décline son identité, raconte les faits et les circonstances du meurtre de Polonius
      • Entrée de l’expert médecin légiste : rapport d’autopsie, distribution des exemplaires des rapports d’expertise dans la salle d’audience.
      • Entrée de l’expert psychiatre : rapport psychiatrique.
      • Questions de la partie civile et de la défense aux experts .
      • Entrée d’Ophélie : décline son identité, raconte les faits, questions de la défense et de la partie civile.
      • Réquisitoire.
      • Délibération.
      • Nomination et délibération des jurés.
      • Jugement final.

    > variations et reprises liées aux enjeux d’une réécriture dramaturgique.

     

    • Identifier avec les élèves les enjeux de la pièce et de la réécriture d’Hamlet :
    • Variations par rapport au texte-source :
    • Déplacement de l’intrigue et du dénouement dans un contexte juridique pour que le spectateur se forme une intime conviction. Le metteur en scène interroge la question du jugement juste. Ophélie s’exclame « Que la justice soit faite ! ». Le doute profite toujours à l’accusé.

    > La tension dramatique naît de la fonction donnée au déroulement des scènes dont le dénouement est construit par une partie du public puisque 11 jurés sont désignés pour délibérer et rendre le jugement d’Hamlet.

    > fonction cathartique évoquée par le psychiatre au sujet de meurtre de Polonius qui serait un « passage à l’acte ».

    > le dénouement (ou résolution du conflit) devient un jugement où le doute profite à l’accusé et qui est variable selon les jurés qui se prononcent sur les preuves et leurs impressions.

    > Variations de la scène de meurtre de Polonius : par la présidente, par Hamlet, par Gertrude, par la défense, par la partie civile, par les rapports d’expertises du médecin légiste et du psychiatre.

    > L’imagination du spectateur est convoquée et se rejoue à chaque nouvelle version : on pourrait parler de 3ème lieu mental.

     

    >Langage courant remplace le lyrisme de Shakespeare : Hamlet dit qu’il est « super mal », « super énervé ». Ophélie dit qu’elle s’est « barrée » et nomme Polonius « Papa. Elle emploie des mots grossiers comme « salaud ».

    > actualisation dans le fait-divers

    > Le langage technique donne un tour documentaire et réaliste à la scène du feutre par les rapports d’autopsie et psychiatrique.

     

    • Reprises par rapport au texte-source d’Hamlet de Shakespeare :
      • Les étapes de l’intrigue : le remariage de Gertrude avec Claudius quelques mois après le décès de son premier mari, la mise en scène proposée par Hamlet pour confondre Claudius responsable du meurtre de son père, dialogue entre Polonius et Gertrude, dispute entre Hamlet et Gertrude, meurtre de Polonius, caché derrière un rideau.
      • Le caractère d’Hamlet : violence, hallucination, « fébrilité » selon Gertrude.

     

    5- Ecriture-plateau à partir des improvisations des élèves et des améliorations apportées par la lecture de la pièce et l’analyse de la captation.

     

    6- Répétitions et présentation d’une mise en scène collective des différents procès d’Hamlet.

     

    7- Prolongements possibles : faire le procès d’autres figures de « jeunes meurtriers » dans leur famille : Genarro dans Lucrèce Borgia, Oreste dans L’Orestie d’Eschyle, Oedipe chez Sophocle.

     

    8- Analyse de la captation sur le carnet de bord.

     

    Préambule avec les élèves :

     

    • Le réalisateur invente un dispositif avec des caméras spécifiques. Il met au point un découpage et installe un dispositif de prise de vue et de son son dans la salle. Il travaille avec une équipe technique et artistique (directeur de la photographie, ingénieur du son, une scripte, plusieurs cadreurs). Les choix faits par le réalisateur découlent souvent d’un bon travail de préparation en amont.
    • La réalisation du film peut se faire en même temps que la représentation et est retransmise en live au cinéma ou bien elle donne lieu à un montage pour une vidéo partagée sur les réseaux sociaux ou pour un DVD. C’est le cas pour « Please, continue (Hamlet) » qui a donné lieu à un montage de différentes représentations dans la version « Le Cas Hamlet ».
    • Le spectateur du film vit une expérience profondément distincte de celle du spectateur de théâtre. Antoine Vitez a parlé du « spectacle du théâtre » ou la mise en scène d’une mise en scène, une opération de mise en images orchestrée par un regard différent du sien.

     

     

    Sitographie :

     

     

     

    Pistes à exploiter avec les élèves :

     

    • Étude de la valeur des plans des caméras latérales et frontale.

    Plan d’ensemble, plan américain, gros plan, plan rapproché selon ce qui est dit, les déplacements sur le plateau, les entrées et les sorties, la tension liée aux versions, aux questions et aux argumentaires.

     

    • Exploitation des plans filmant les protagonistes et leurs réactions face aux questions, aux argumentaires et aux différentes versions.

    On pourra étudier les différents plans sur Ophélie au moment de la version d’Hamlet et de Gertrude. Ainsi, les gros plans montrent sa réaction consternée devant la version d’Hamlet et le plan serré sur les mains

     

    • Comment le public (parmi lequel sont désignés les jurés) est-il filmé ?

    On pourra évoquer les gros plans sur les visages et les réactions très distinctes entre les personnes du public : ceux qui ne rient pas, ceux qui rient selon qu’il envisage le spectacle en juré ou en spectateur (notamment lorsqu’est abordé argument du rat).

     

    • Quel est l’enjeu de l’utilisation de la caméra subjective ?

    La caméra subjective faisant un gros plan ou un plan américain pour l’accusé ou la victime à la barre permet au spectateur de s’identifier.

     

    • Comment est filmée l’intervention du metteur en scène ?

    Il semble rompre l’illusion théâtrale si bien qu’on a l’impression d’une pause d’audience ou un entracte ou un intermède. Le plan d’ensemble depuis la caméra frontale montre l’enjeu sur l’ensemble de la salle : le metteur en scène demande l’attention du public et distribue les pièces importantes pour les futurs jurés.

     

    Effets de cette captation sur le spectateur : le réalisme par le caractère documentaire, dramatisation par la caméra

     

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