.

Le dispositif Jeunes en librairie permet aux élèves de rencontrer deux acteurs de la chaîne du livre.

Après une première rencontre avec la libraire partenaire du projet, les deux classes de 6ème ont eu le plaisir d'échanger avec Anne Houdy sur son roman Lucien Lucien paru chez Alice Editions et sur son métier.

Les classes de 6ème  E et F du collège Jean-Claude Izzo à Marseille ont pu poser de nombreuses questions à Anne Houdy le vendredi 25 février et le lundi 28 février 2022. Ancien cancre à l'école, toujours assise au fond de la classe, Anne Houdy est devenue comédienne puis s'est mise à écrire assez tard. Elle a commencé par écrire des textes pour le théâtre, puis de la poésie, le roman Lucien Lucien et tout dernièrement un conte Rosalie qui n'a pas encore trouvé d'éditeur.

Les élèves ont bénéficié sur la deuxième heure de l'intervention d'un atelier de pratique artistique. Pour une classe une proposition d'écriture à partir d'une phrase extraite de Lucien Lucien :«  De mon lit, je vois... ». pour l'autre classe un exercice de lecture à haute voix de passages extraits du même roman.

Les conseils pour écrire ? Avoir un carnet sur soi pour noter des idées, des phrases entendues. Ce carnet c'est une ouverture au monde pour garder les grandes émotions que l'on souhaite partager. Pour écrire il faut lire, beaucoup, tout le temps. Ecrire cela s'apprend, garder ses brouillons, c'est bien. A la question : « faut-il pas avoir vécu quelque chose pour l'écrire ? », l'auteure a répondu que nous portions tous en nous beaucoup de choses.

Les conseils pour une bonne lecture à partager avec les autres ? Engager tout son corps et un peu de soi, dire tous les mots, prendre le temps, donner à voir dans le silence de la ponctuation.

Extraits :

De mon lit je vois moi, je ne vois rien et le mur sait tout. Et il ne peut pas parler.

De mon lit je vois ma tête dans le miroir. Des fois ma tête elle est bizarre et  des fois elle me plaît.

De mon lit je vois mon réveil noir qui me réveille quand je ne veux pas être réveillé.

De mon lit je vois le mur blanc. Il y a des trous, dans les trous il y a du noir et dans le noir je vois le vide. Je vais dans la chambre de ma mère et la trouve dormante, ses yeux sont clos. Et je vois le vide autour de moi.

De mon lit je vois devant moi. Il y a mon placard, soit la porte est ouverte soit la porte est fermée. Je m'assois, je ne pense à rien, je n'ai pas le choix, je me lève.

De mon lit je vois le magnifique pelage noir et blanc de mon chat Simbra, ses paupières fermées, sa queue bougeant sur mon visage me chatouille le nez. Il ronronne comme un camion poubelle. Toujours dans le sommeil je me dis que je ne pourrai jamais dormir ce soir avec le spécimen le plus bruyant que je connais dans les bras.