Nom de la coordonnatrice de réseau : Emma GIRAUD

Lieu : Lycée La Calade 13015 Marseille

Date : 14/06/22

Nombre de présents : 12

Nombre de Professeurs dans le réseau : 35

Ordre du jour

- Mini-conférence de Pierre Langeron, Professeur émérite de droit public, IEP Aix, spécialiste des libertés fondamentales

- Présentation des différents débats possibles et du dispositif ADER.

Pratique sur le thème « Nous sommes tous pareils ; nous sommes tous différents »

Thématique  principale abordée

Les valeurs de la République

Problématique :

Comment faire vivre les valeurs de la République au sein de nos EPLE?

Intervenants invités  : Pierre Langeron, Professeur émérite de droit public, IEP Aix, spécialiste des libertés fondamentales

Synthèse des échanges

Conférence de Pierre Langeron

Une valeur prend un sens différent, en fonction de la personne qui l’examine. Cependant, on peut la définir comme quelque chose qui donne du sens (dans les acceptions doubles de direction et signification), quelque chose qui éclaire, oriente et dirige ce que l’on fait.

Les valeurs de la République, datant de 1789, ont été reprises en 1791, puis en 1848 (abolition de l’esclavage) puis en 1946 (préambule à la IVe Constitution).

La déclaration Universelle des droits de l’Homme de 1948 apporte encore davantage de droits (égalité homme-femme par exemple).

Il existait déjà des droits de l’homme dans l’Antiquité et le Christianisme en a ajouté d’autres. Ces valeurs ne seraient pas absolues, il n’existerait pas de droit absolu. En effet, ce qui est valable en France, ne l’est pas nécessairement dans les autres pays. (au Japon et en Chine, les notions de Liberté, Bien, Morale, Egalité n’existent pas, on ne peut les exprimer par des mots ….)

Les règles sont nécessaires dès lors qu’il existe un groupe : famille, amis, collègues. Les droits ne sont limités que par le respect du droit des autres. Ainsi, que faut-il respecter entre le droit à la Vie pour un pompier et le bien collectif d’aller éteindre l’incendie menaçant plusieurs habitations ? Il faut établir une hiérarchie des normes (entre les différents textes). Il faut se demander : quelle est la valeur supérieure dans cette situation ? Quel est le risque méritant d’être pris ?

On ne peut invoquer des droits liés à Dieu en France, la loi de la République est au-dessus de la loi de Dieu.

D’où vient la laïcité en France ?

D’après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905, la République assure la liberté de conscience, tout en garantissant le libre exercice des cultes. Cela signifie que les cultes ne sont pas cantonnés à une affaire privée, cachée. Ils peuvent être apparents dans la rue, à condition d’être déclarés et de ne pas gêner la circulation.

Depuis la Loi de 1905, des aumôneries sont paradoxalement créées dans les cas précis où la liberté de pratiquer le culte est restreinte par des contingences (prison, hôpital, armée),

Des principes de réalité s’imposent quant à la prise en compte des rites cultuels : création d’une cuisine séparée pour les malades à l’AP-HM de confession juive afin que la nourriture ingérée respecte les normes d’hygiène sanitaire ; existence de 2 menus avec ou sans viande de porc dans les cantines scolaires ; dans les espaces nécessitant une authentification (banques), le visage doit être non voilé, l’hygiène dans les piscines impose le port de maillots de bain.

En conclusion, La République est neutre et c’est la laïcité-neutralité qui doit prévaloir et non le refus de la présence de cultes dans l’espace public.

Conférence très appréciée!

Débattre en classe

Présentation des différents types de débat et présentation des expériences avec les élèves  en lycée.

La mise en pratique d’un atelier ADER entre nous, a révélé que le rituel (cercle, parole distribuée) permettait à chacun une meilleure écoute de son collègue prof-doc ! Cependant, il a été noté qu’il faudrait faire étudier le thème par les élèves en amont, pour être certain qu’ils aient suffisamment d’arguments à présenter. Même en tant qu’adultes, nous étions parfois à court d’arguments... Les collègues ont été un peu sceptiques face à la solide formation nécessaire, à la fois pour les enseignants, à la fois pour les élèves : 12 séances de 1h. Ce qui exige de mobiliser de l’AP ou l’heure de vie de classe sur un trimestre minimum.

Annexes au compte rendu sur la thématique :

Diaporama sur les différents types de débat