2022-2023

Publié le Dec 16, 2022 Modifié le : Jan 14, 2024

Écrire à l'auteur

Le  Friday, December 16, 2022

2ème réunion des professeurs documentalistes 2022-2023

Compte-rendu n°2 réseau Calanques Vieux Port

  • Nom de la coordonnatrice de réseau : Aurore CHEYRONNAUD
    Lieu : Canopé Aix-Marseille
    Date : 06/12/2022
    Nombre de présents : 19 (10 réseau Vieux Port, 9 réseau Calanques)
    Nombre de Professeurs dans le réseau : 68 (43 réseau Vieux Port, 25 réseau Calanques)
    Réunion inter-réseau conseillers principaux d'éducation et professeurs documentalistes

    Ordre du jour
    Matin :
    - Conférence avec la pédiatre Catherine Guegen
    - Ateliers
    Atelier 1 : ScholaVie animé par Mme RAYNAUD, cofondatrice del'association
    Atelier 2 : Unplugged (un programme de prévention des conduites addictives centré sur le développement des compétences psychosociales
    des élèves) animé par Mme Julie CARRUELE d'Addiction Méditerranée
    Atelier 3 : Unplugged animé par Mme Aurélie MARCILLAS d'Addiction Méditerranée
    Atelier 4 : Les cercles de lecture au service des compétences psychosociales animé par Marie GHORAYEB, formatrice Réseau Canopé
    Atelier 5 : Débat Mouvant et compétences psychosociales
    animé par Jeanne PHALIPPON-DANTIN

    Thématique  principale abordée
    Compétences psychosociales, neurosciences affectives et sociales

    Problématique :
    En quoi connaître les compétences psycho-sociales, les comprendre, savoir détecter ses émotions et celles des autres permet de meilleures relations humaines, un meilleur développement et épanouissement de l’enfant, de l’adolescent puis de l’adulte, et donc influe sur et améliore le climat scolaire d’un établissement et la réussite des élèves ?

    Intervenants invités  :
    - M. Vincent STANEK, IA-DASEN des Bouches du Rhône
    - Mme Sophie FOUACE, directrice de l’atelier CANOPE
    - M.Thierry DALMASSO et Mme Valérie MAURIN DULAC, IA IPR EVS
    - Mme Catherine GUEGEN, pédiatre et spécialiste des neurosciences affectives et sociales
    Catherine Guegen est pédiatre, formée en haptonomie et en communication non violente et spécialisée dans le soutien à la parentalité. Elle anime des formations et de nombreuses conférences pour les professionnels de l’enfance et de l’adolescence sur l’accompagnement des adultes dans leur relation à l’enfant à la lumière des neurosciences affectives et sociales.
    Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages qui ont rencontré un grand succès
    Pour une Enfance heureuse, Pocket, 2015
    Vivre Heureux avec son enfant, Pocket, 2017
    Heureux d’apprendre à l'école, Pocket, 2019 

        

    - Mme Laure RAYNAUD, Cofondatrice et directrice de la pédagogie de l’association ScholaVie
    - Mesdames Julie CARRUELLE et Aurélie MARCILLAS, animatrices Addiction Méditerranée
    - Mesdames Marie GHORYEB, Jeanne PHALIPPON-DANTIN,  formatrices réseau CANOPE

    Synthèse des échanges 

    1. Conférence de Catherine Guegen
    Les enfants sont nés pour apprendre et pourtant l’école est devenue, pour beaucoup, synonyme d’anxiété ou d’échec. Aujourd’hui, les connaissances scientifiques sur le cerveau bouleversent notre approche des apprentissages. On sait notamment que la relation entre l’adulte et l’enfant est la pierre d’angle de l’acquisition des savoirs et du développement de l'enfant.
    Les neurosciences affectives et sociales montrent qu’une relation chaleureuse et empathique génère un cercle vertueux : l’enfant se sent compris, il est motivé, sa réussite scolaire augmente et l’enseignant se sent compétent. À l’inverse, l’éducation punitive produit un effet contraire à celui recherché. Quant à la dévalorisation et aux humiliations verbales, elles ont un impact aussi néfaste que les coups.
    Dans cette conférence, la pédiatre Catherine Gueguen analyse les règles fondamentales qui permettent aux adultes et aux enfants de développer leurs compétences émotionnelles. L’empathie, l’écoute, l'attention à soi et aux autres, cela s’apprend. Et tous les enfants peuvent être « heureux d’apprendre » !
    Source : https://www.rencontres-perspectives.fr/catherine-gueguen-merignac-2020.htm
    Les neurosciences sont les sciences du cerveau. Les sciences cognitives étudient la manière d'apprendre et de mémoriser du cerveau. Jusqu’au XX° siècle, les neurosciences connaissent les compétences intellectuelles, motrices et sensorielles. A lafin du 20e siècle, les scientifiques travaillent et découvrent comment les compétences affectives s’expriment grâce à toute la partie du cerveau dévolue aux émotions, aux capacités relationnelles et aux sentiments.
    C’est une révolution dans le milieu scientifique que de parler d’émotions en 2022 ; c’est aussi savoir prendre en compte nos émotions et nos relations pour mieux travailler, pour se sentir mieux, pour mieux recevoir l’autre, ses problèmes, ses conflits, ses émotions.
    La capacité à savoir résoudre les conflits passe par l’écoute active, il s’agit de laisser parler l’autre.
    Le cerveau sécrète une hormone qui entraîne les émotions positives : l’ocytocine. Si l’humain est soumis au stress, à grande dose, il secrète beaucoup de cortisone, ce qui fait diminuer l’ocytocine, explication à certains comportements déviants.
    La violence éducative est une des racines de la violence dans la société.
    Vivre dans un quartier défavorisé provoque du stress. Mais si l'entourage familial est soutenant et aimant, il peut palier au stress causée par l'environnement d'habitation.
    Dans la classe, dans le collège, à la maison, il faut parler quotidiennement des émotions, construire des règles pour le bon déroulement de l’année.
    L’empathie n’est pas du laxisme. On peut dire « non », sans humilier l’enfant verbalement et physiquement. Plus l'enfant subit des humiliations, plus le risque de développer des troubles du comportement est grand. Mais comme le cerveau est malléable jusqu'à 25/30 ans, les dégâts sont rattrapables grâce aux facteurs de résilience de nos traumatismes. 
    La sécurité affective, l’écoute , la formulation d'encouragements bienveillants, une attitude chaleureuse et soutenante favorisent le développement de l’empathie, la réussite, la capacité à savoir faire des choix constructifs ; favorisent le développement dans le cerveau de la zone dédiée à l’empathie et la sécrétion de l’ocytocine, hormone de l’attachement, du bonheur, de l’amour.
    Trois empathies :
    - l’empathie affective : percevoir ses émotions et celles des autres
    - l’empathie cognitive : comprendre les émotions, ses pensées et celles des autres
    - la sollicitude empathique : prendre soin de nos émotions et de celles des autres.
    Il est important de comprendre les émotions et de les exprimer. Les compétences psychosociales et socio-émotionnelles aident à la réussite scolaire. Le cerveau de l’adolescent a un système de récompenses très développé à cause de la sécrétion de la dopamine, l’hormone du plaisir.
    Visionnage de cette vidéo :

    En 2022, un référentiel faisant état des connaissances scientifiques et théoriques a été publié sur Santé public France. 
    Chez les adultes, la cohésion d’équipe induit l'empathie bienveillante, ainsi qu'une plus grande proximité avec les élèves. Peuvent s'en suivre une augmentation des compétences et de la réussite et une baisse du risque de burn out.
    Chez les adolescents, les élèves considérés à risque, avec un enseignement et une relation soutenante, ont de meilleures chances de voir baisser des comportements à risque.
    Dans un accueil empathique, on ne se moque pas, on ne juge pas, on n’exclut pas, on encourage. On peut reconnaître ses erreurs, s'excuser. 
    Au contraire, un jugement moralisateur, des exigences, des comparaisons sont des bloqueurs de communication.
    Il faut toujours se rappeler que l'enfant nous imite, dans l'empathie comme dans la violence ou le stress.
    L'émotion est différente du sentiment. Le sentiment est profond, en arrière fond/ L'émotion est dans l'instant, change en permanance. On ne peut pas contrôler son apparition, l’émotion est une réaction involontaire, mais on peut la réguler. Les émotions nous aident à nous connaître, elles sont le reflet de nos besoins fondamentaux, elles nous aident à avoir des relations agréables avec les autres. SI je suis en colère (c'est une émotion), je peux comprendre que derrière il y a de l'insuiétide, du désarroi (ce sont des sentiments). AU lieu de dire "tu m'énerves", on peut dire "je suis énervée, j'ai atteint mes limites", respirer.
    Il y a beaucoup d’outils pour détecter son/ses émotions du moment : poster girafe, la réglettes des émotions, la météo des émotions etc.
    Il faut encourager les efforts tout le temps. L'ocytocine (bienveillance, faire du bien) est un puissant anxiolitique qui fait augmenter la dopamine (motivation , plaisir, créativité qui fait augmenter les endorphines (bien-être), la sérotonine (humeur stable) et à son tour l'ocytocine. C'est le cercle vertueux de l’ocytocine.
    Retrouvez le support de la présentation en annexe.
    2. Elements de réflexion et perspectives. Intervention de Valérie Maurin-Dulac.
    Retrouvez le support de la présentation en annexe.
    3. Les ateliers 
    Atelier 1 : ScholaVie animé par Mme RAYNAUD, cofondatrice de l'association
    Lien : https://scholavie.fr/
    L’association ScholaVie accompagne et forme les professionnels de l'éducation et de la santé à développer leurs propres compétences psychosociales mais aussi celle de leurs élèves sous trois cadres d’action : accompagner/sensibiliser/suivre.
    Elle souhaite en outre mettre les résultats de la recherche au service de la réussite éducative.

    Les stagiaires ont pu expérimenter une petite partie des outils pédagogiques adaptés à chaque cycle. Un retour réflexif mettant en perspective l’utilisation des différentes ressources est également proposé. Ces ressources sont mises à disposition sur le site.
    Quelques outils
    → Le questionnaire de Proust
    → la musique donne une bonne humeur : selon une étude si les paroles sont positives, qu’elle contient 150 battements par minute, des notes en majeur.
    → Les forces : https://desforcespourlavie.fr/tag/test-via-character/
    Essayez cet exercice : écrivez avec la main droite « les forces de caractère » et  ensuite avec la main gauche.
    Cet exercice permet d’expliquer la différence entre forces et compétences. Une force est quelque chose de fluide et de naturel, une compétence est plus coûteuse en énergie, on peut l’apprendre.
    On liste 24 forces universelles de caractère selon la recherche, organisées en 6 familles de vertus ou de valeurs
    5 forces sont plus développées que d’autres, c’est notre signature. Les autres sont peu développées. Pour les découvrir, un jeu de carte adapté pour chaque âge aide les élèves à mettre en lumière leur force de caractère.
    - Le puzzle des forces : https://scholavie.fr/wp-content/uploads/2022/07/ScholaVie_Puzzle-des-forces_version-elementaire-et-secondaire.pdf
    - La playlist des forces : https://scholavie.fr/wp-content/uploads/2022/11/scholavie_jeu-de-cartes_a-nous-les-forces.pdf
    → La cocotte de la persévérance, la marelle de la motivation :
    https://scholavie.fr/wp-content/uploads/2022/11/scholavie_cocotte-de-la-perseverance_version-secondaire.pdf
    Une plateforme collaborative et une plateforme de formation en ligne gratuite (comment développer les CPS en tant que professionnel) seront disponible dès le mois de janvier.
    Vous trouverez aussi des outils pour approfondir la connaissance de soi en suivant le lien :
    www.viacharacter.org
    Ateliers 2 et 3 : Unplugged 
    Animé par Mme Julie CARRUELE et Aurélie Marcillas d'Addiction Méditerranée et Jamel Soukrati, CPE du collège Jacques Prévert.
    https://www.federationaddiction.fr/unplugged/
    UNPPLUGGED est un programme probant comportant les trois éléments clés: développement des CPS cognitives, émotionnelles et sociales, méthodes pédagogiques interactives et expérientielles et apport de connaissances en lien avec les thématiques abordées. Le programme se décline en ateliers collaboratifs de 12 séances centrées sur les CPS. Au collège, il s’adressera plus volontiers aux élèves de 6è et de 5è. Des travaux sont engagés pour développer un programme adapté aux lycéens.
    L’association propose de former les personnels volontaires des établissements sur une année et de les accompagner pendant la mise en place du projet auprès des élèves l’année suivante.
    L’objectif est d’atteindre l’autonomie des équipes.
    Les stagiaires ont pu éprouver des activités ludiques et énergisantes, moyens de développer à la fois des compétences d’écoute, d’attention et de pensée créative tout en réfléchissant autour d’un modèle de résolution de problèmes.
    Contacts:
    Aurélie Marcillac, chargée de prévention, Addiction Méditerranée:
    a.marcillac@ad-med.fr
    Julie Carruelle, chargée de prévention, Addiction Méditerranée:
    j.carruelle@ad-med.fr
    Anaïs Roger , chargée de déploiement d'Unplugged en région PACA, Fédération Addiction:
    a.roger@federationaddiction.fr
    Le padlet de l'association : 
    Atelier 4 : Les cercles de lecture au service des compétences psychosociales animé par Marie GHORAYEB, formatrice Réseau Canopé
    L’objectif de l’atelier est de présenter la méthodologie des « cercles de lecture » comme un outil pour le développement des compétences psycho-sociales. Celles-ci sont développées à la fois par les thématiques traitées dans les œuvres proposées à la lecture et dans la façon de les exploiter avec les élèves.
    En effet, les livres permettent à l’élève de se décentrer : lecture et identification jouent un rôle important quant à l’expression des émotions d’une part et l’empathie d’autre part.
    Un cercle de lecture est « un dispositif didactique structuré au sein duquel les élèves, rassemblés en petits groupes, apprennent à interpréter et à construire ensemble des connaissances à partir de textes littéraires ou d’idées ». (Les cercles de lecture de Serge Terwagne, Sabine Vanhulle, Annette Lafontaine éd. De Boeck).
    C’est par les interactions au sein du groupe que les élèves intériorisent le sens et les stratégies d’interprétation (base de l’esprit critique). Les interactions au sein des groupes doivent être organisées et guidées par les adultes mais ce sont les élèves qui sont à la manœuvre.
    Il est important de choisir des livres qui permettront d’ouvrir la réflexion à des problématiques plus larges qui nourriront ensuite un débat.
    Après le temps de lecture individuel, les élèves sont répartis par groupes (de 4 par exemple) et chaque groupe est chargé de créer une base à la séance de discussion -débat (autrement dit « cercle de lecture »). Dans le groupe, soit chaque élève a un rôle défini, soit le groupe entier doit fournir une production (schéma de l’intrigue, liste des thèmes et des questions qui seront posées pendant la séance de discussion). On peut par exemple distribuer une fiche de questions axées sur les personnages, demander aux élèves d’extraire leur phrase préférée etc.

    Pour la séance de discussion-débat, on passe ensuite du groupe réduit (4 dans l’exemple) à un groupe plus large (demi-classe ou classe). Il est important que tous les élèves présents lors de cette séance aient lu le livre dont il est question dans la séance. Par ailleurs, les échanges se font selon des règles définies ensemble soit au début soit en amont. Les élèves auront pendant cette séance un rôle chacun (maître du temps, passage de la parole, secrétaire etc.). Dans ce cadre, les compétences telles que la responsabilisation, la mise en commun et l’écoute de l’autre sont mises en avant.

    A la fin ou lors d’une séance suivante, penser à consacrer du temps pour faire un retour (comment s’est passée la séance ? Que faudra-t-il améliorer la prochaine fois ? etc.)
    En cela, le cercle de lecture se rapproche de dispositifs tels que la discussion à visées démocratique et philosophique et permet de faire des liens avec l’éducation morale et civique mais aussi plus largement l’éducation à la citoyenneté.Cette méthodologie n’est pas réservée aux livres, il est possible d’adopter la mêmeméthodologie sur des supports autres que des livres (affiches, images, documentaire oufiction intégrale ou par extrait). De même, il n’est pas obligatoire de travailler en classe entière, on peut cibler un groupe, une demi-classe en fonction des besoins éducatifs et pédagogiques.
    Bibliographie
    Les cercles de lecture (outils pour enseigner), Serge Terwagne
    La coopération entre élèves, Sylvain Connac
    Remèdes littéraires : se soigner par les livres, Ella Berthoud et Susan Elderkin
    Nouveaux ateliers de philosophie à partir d'albums et autres fictions, Edwiche Chirouter
    Parler pour que les ados écoutent, écouter pour que les ados parlent, Adèle Faber et Elaine Mazlish
    La discussion à visées démocratique et philosophique ; un outil pour l'EMC: entretien avec Michel Tozzi
    Atelier 5 : Débat Mouvant et compétences psychosociales animé par Jeanne PHALIPPON-DANTIN, réseau CANOPE
    https://www.reseau-canope.fr/notice/mener-un-debat-mouvant-en-classe.html

    - Présentation des règles du débat sans définition d’objectifs particuliers.

    - Mises en situation avec arguments et contre arguments

    - Retour sur l’expérience en cercle ouvert

    Le débat mouvant permet de proposer un débat général. Il ne faut cependant pas être dans l’implication totale et ne pas choisir un sujet généraliste qui risque de s’ouvrir vers des sujets multiples ; également, le choix se portera sur un sujet qui permet aux participants de se décentrer.

    Idéalement, la séance se déroule en 30/40 minutes et ceci afin d’éviter la lassitude.
    Nommer un observateur permet de laisser une marque des échanges aussi, à la fin du débat, de travailler sur la trace écrite pour restitution et observations des différents arguments
    exposés.
    Cette technique permet à l’élève de travailler sur son argumentaire et d’apprendre à
    en douter, donc à développer son esprit critique.

    Annexes au compte rendu sur la thématique :
    - Diaporama de Mme Maurin-Dulac 
    - Diaporama de Catherine Guegen