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Les professeurs passent souvent du temps à réécrire les fiches d’« activité » dont ils s’inspirent avec un format type « manuel scolaire », sur laquelle peuvent se trouver :
- un titre, contextualisé ou non,
- des compétences et/ou des savoirs et savoir-faire,
- un paragraphe d’introduction,
- parfois la problématique,
- des documents,
- des compléments scientifiques,
- des listes de matériel,
- des questions qui s’enchaînent,
- parfois une question finale « décontextualisée ».
Rappelons tout d’abord qu’un manuel scolaire a un format contraint par l’éditeur, avec pour objectif d’unifier le format du manuel, d’offrir à la fois une vision claire du programme pour les enseignants et d’aider les élèves à s’approprier les notions.
Or, le manuel ne fait pas mention de la manière avec laquelle le professeur va piloter la classe lors de la mise en œuvre. Pourtant, cette étape de scénarisation de la séance au-delà de la réalisation stricte de la fiche est indispensable.
Il est alors légitime de se poser un certain nombre de questions :
- est-il pertinent de passer du temps à refaire une fiche d’ « activité » qui se trouve dans un manuel scolaire ?
- toutes les informations listées ci-dessus sont-elles à donner ?
- si oui, quand ces informations doivent-elles données ?
- toutes les questions d’une fiche issue d’un manuel scolaire sont-elles pertinentes ?
- quelles sont les conséquences du format de la fiche sur la conduite de la séance ?
- quelles alternatives à ce type de fiche existe-t-il ?
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Il est tout d’abord important de rappeler que les manuels scolaires et les ressources internet sont des points d’appui pour le professeur. Les enseignants doivent non seulement se les approprier pour essayer de comprendre dans quel état d’esprit l’activité a été construite par les auteurs, mais aussi prendre du recul par rapport aux demandes institutionnelles, pour éventuellement adapter ces activités, et surtout, ils doivent envisager de manière très claire la mise en œuvre dans la classe.
Prendre beaucoup de temps à remettre en forme une fiche sans véritablement se poser la question de la mise en œuvre n’est ni efficient ni efficace.
Le professeur ne doit pas chercher à faire jouer tous les rôles au même document (fiche élève, fiche professeur, fiche support de trace écrite…) mais il est indispensable qu'il identifie bien l’objectif et le rôle d’une éventuelle fiche dans la séance.
Une fiche d’activité « élève » ne se suffit pas elle-même. L’attention du professeur doit être portée en particulier sur les implicites qui peuvent être présents.
Une première préconisation consiste à éviter la distribution de fiches exhaustives qui dévoilent souvent la démarche, au profit d'une distribution plus progressive et plus épurée (voir l’article : ciseaux pédagogiques https://phychim.ac-versailles.fr/IMG/pdf/les_ciseaux_pedagogiques__mise_en_oeuvre.pdf). Cela laisse davantage les élèves dans une posture réflexive ouverte, leur permettant d’être pleinement acteurs de leurs apprentissages et permet au professeur d’explorer les différentes pistes qui s’ouvrent de par l’activité des élèves.
Et en ces temps d’éducation à l’environnement, cela permet en outre d'économiser les photocopies, ce qui n’est pas négligeable.
Pour illustrer cette démarche, un exemple est réalisé à partir d'une fiche d’activité expérimentale distribuée à une classe de 5ème :
- Des propositions d’aménagements à la fois dans la présentation et dans la mise en œuvre sont détaillés dans les commentaires apparaissant dans les bulles de couleur.
- Une alternative de fiche professeur avec des indications de mise en oeuvre est aussi donnée
L'ensemble est téléchargeable dans l'onglet "Documents".