L’évaluation dans toutes ses composantes représente une part importante du travail des enseignants : « L’évaluation n’est pas un accessoire des apprentissages scolaire, elle est au cœur de ceux-ci » (1). L’évaluation régulière, non certificative, participe à deux processus fondamentaux : d’une part permettre à l’élève de mesurer l’écart au niveau attendu afin de programmer les progrès à réaliser, et d’autre part mettre à disposition de l’enseignant un feed-back seul garant d’une régulation d’un scenario envisagé en amont. Les publications, les réflexions sur le sujet sont nombreuses et régulières mais les interrogations sur comment évaluer et les difficultés de mise en application au quotidien demeurent. L’article complet proposé sur le site essaye d’être une synthèse pour appréhender au mieux le sujet de l’évaluation et montrer comment, à partir de quelques outils et réflexions, on peut faire de l’évaluation une étape indispensable et incontournable de la didactique et de la pédagogie au quotidien. Il est le fruit d’une réflexion collective d’enseignants formateurs. Ce focus présente les grandes idées qui seront développées et étoffé dans l’article. Pour une évaluation opérationnelle faisant pleinement partie des processus d’apprentissage, on doit, dès la conception des séquences pédagogiques, identifier les objectifs notionnels et méthodologiques à atteindre et qui feront l’objet des évaluations qui jalonneront la séquence. L’évaluation est donc à envisager dès la conception de ces séquences. L’identification de ces objectifs doit se penser en termes de compétences ce qui amène à réfléchir à ce qu’est être compétent ou avoir des compétences. A partir de compétences clairement identifiées dont l’entrainement à la maîtrise est régulier, se pose alors la question de l’évaluation du degré de maîtrise. Il convient alors de s’interroger pour donner à l’évaluation la place essentielle qu’elle doit occuper dans les processus d’apprentissage :
- Qu’est-ce qu’être compétent ?
- Qu’entend-on par évaluer ?
- Quels outils doit se construire l’enseignant ou de quels outils doit-il se doter pour faire de l’évaluation un processus efficient au service des apprentissages ?
- Comment proposer une évaluation qui renseigne l’élève sur la qualité de sa production et surtout lui permette de progresser pour atteindre le niveau de maîtrise attendu ?
« L’évaluation est une des caractéristiques fondamentales de l’acte d’enseigner et par conséquent de l’acte d’apprendre » (2). Un élève ne peut s’assurer de la solidité de ses apprentissages que grâce à l’évaluation. Cependant pour qu’elle lui soit utile il doit pouvoir s’appuyer sur des évaluations explicitement critériées. Il doit connaître et comprendre son niveau de maîtrise et le parcours qu’il lui reste à faire pour éventuellement progresser. Que le résultat soit finalement chiffré, avec une couleur ou un smiley, l’évaluation ne peut s’envisager sans proposer des grilles d’évaluation avec des critères précis, connus et compris des élèves, explicités en indicateurs. Seule ces pratiques donnent du sens aux résultats. Ainsi une évaluation parfaitement explicite permettra à l’élève et à l’enseignant de mesurer les progrès et à l’enseignant de proposer les remédiations adaptées. Ceci amène à penser une évaluation constructive qui dépasse les enjeux de la notation, et donc à se poser plusieurs questions : l’évaluation mesure-t-elle les bons attendus et permet-elle après remédiation de dépasser les obstacles identifiés ? Au travers de quelques exemples classiques de compétences évaluées, on se propose de réfléchir à comment construire un outil d’évaluation utile aux élèves, à leurs parents et à l’enseignant. Même si leur construction peut paraître chronophage, leur utilisation lors des corrections montre un gain en efficacité et en informations apportées pour le suivi des élèves. (1) Florin, A., Tricot, A., Chesné J.-F., Piedfer-Quêney, L., Simonin-Kunerth, M., (2023). Dossier de synthèse : L’évaluation en classe, au service de l’apprentissage des élèves. Cnesco-Cnam. (2) TALBOT, Laurent. L’évaluation formative. Sciences humaines et sociales. Ed. Armand Colin. 2009 |