CECRL - Conseil de l'Europe

Publié le Mar 2, 2012 Modifié le : Mar 26, 2021

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Le  Friday, March 2, 2012

Lexique CECRL

Outils pour comprendre le CECRL

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    Définitions

    • Activité langagière
      • Une activité langagière est une action mettant en pratique des compétences de communication prérequises (comme la connaissance d’un champ lexical ou la maîtrise de la conjugaison de certains verbes, par exemple). On distingue cinq types d’activités langagières, en fonction du traitement de l’information qui est réalisé :
        • l’activité de compréhension de l’oral (CO) ;
        • l’activité de compréhension de l’écrit (CE) ;
        • l’activité d’expression orale en interaction (EOI) ;
        • l’activité d’expression orale en continu (EOC) ;
        • l’activité d’expression écrite (EE).
      • Dans l’approche actionnelle promue par les nouvelles directives d’enseignement des langues, les activités langagières sont exercées par les élèves, en utilisant leurs compétences, dans le but de réaliser une tâche donnée par l’enseignant.
      • Une activité langagière n’est pas une activité pédagogique au sens le plus large du terme : certaines activités pédagogiques ayant un objectif purement culturel n’impliquent pas la réalisation d’activités langagières, comme par exemple l’association d’une date avec une image représentant un évènement.
    • Capacité
      • La capacité linguistique des élèves est ce que l’enseignant doit évaluer. Pour chaque activité langagière (CO, CE, EOI, EOC, EE), la capacité de l’élève est évaluée sur 6 niveaux :
        • Les niveaux A1 (initiation, découverte) et A2 (intermédiaire, survie) correspondent à une utilisation élémentaire de la langue ;
        • Les niveaux B1 (seuil) et B2 (avancé) correspondent à un utilisateur indépendant ;
        • Les niveaux C1 (autonomie) et C2 (maîtrise) correspondent à un utilisateur expérimenté.
      • Pour évaluer la capacité de ses élèves, l’enseignant leur donne des tâches à réaliser pour analyser comment, en accomplissant différentes activités langagières, ils arrivent à mettre en oeuvre leurs compétences.
    • Compétence
      • Une compétence, au sens commun du terme, désigne l’aptitude d’une personne à réaliser quelque chose.
      • Plus particulièrement, la compétence de communication (également appelée compétence langagière, à ne pas confondre avec l’expression activité langagière) est décomposée dans le CECRL en trois éléments :
        • la compétence linguistique est la connaissance pure du code linguistique indépendamment de l’aptitude à adapter ces connaissances à une situation ; cette compétence concerne notamment le lexique (désigner un objet par un mot approprié, comprendre le sens figuré d’une expression figée ou un proverbe, connaître les mots de base : interrogatifs, personnels, possessifs, articles, conjonctions, etc.), la grammaire (conjuguer un verbe correctement pour qu’on comprenne qui réalise l’action et quand, accorder un mot à ceux dont il dépend), la sémantique (comprendre, en cas de polysémie, le sens d’un mot en fonction du reste de la phrase), la phonétique (faire le lien entre l’oral et l’écrit, reproduire la prosodie de la langue) et l’orthographe ;
        • la compétence pragmatique est l’aptitude à faire le lien entre différents éléments d’un discours (comprendre les sous-entendus en se basant sur ce qui est exprimé ou expliciter les liens logiques entre différents éléments en utilisant des connecteurs tels que "mais", "ou", "parce que", etc.) ainsi que son expérience personnelle (comprendre la situation émotionnelle d’un personnage en fonction du ton de sa voix, par ex.) pour structurer un message cohérent ;
        • la compétence socio-linguistique est l’aptitude à adapter son activité langagière (compréhension ou expression) à un contexte socio-culturel (utiliser différents registres de langage comme le vouvoiement ou comprendre le sens spécifique du mot "republicano" pendant la guerre civile espagnole) et linguistique (comprendre différents accents).
      • Éduscol remarque que « les composantes sociolinguistique et pragmatique font rarement partie des apprentissages en milieu scolaire. On fait comme si elles préexistaient de façon innée mais sont par contre évaluées, donc sans véritable entraînement, lors d’entretiens ou de passation d’épreuves d’examen ou de concours (la composante pragmatique notamment) ».
    • Descripteur
      • On utilise des descripteurs, pour chacun des 6 niveaux du CECRL (A1, A2, B1, B2, C1, C2), pour définir ce que l’élève doit être capable de faire (sa capacité). Ces descripteurs peuvent être généraux ou distincts pour chacune des 5 activités langagières (CO, CE, EOI, EOC, EE). Ils doivent être rattachables au contexte d’apprentissage, donc précisés, explicités.
    • Tâche
      • Une tâche est un travail donné par l’enseignant à ses élèves, pour qu’ils puissent ainsi mettre en application leurs compétences (connaissance du vocabulaire, maîtrise de la conjugaison, etc.), le plus souvent en s’exerçant à une ou plusieurs activités langagières (compréhension de l’oral ou de l’écrit, par ex.).
      • Une tâche n’est pas une compétence (savoir-faire prérequis) ni une activité langagière (utilisation des compétences pour traiter l’information), mais elle est un moyen de les mettre en oeuvre.
      • Le mot tâche s’applique donc à l’objectif fixé aux élèves par les consignes données par leur enseignant ; elle peut s’appuyer sur un ou plusieurs supports de travail (texte à lire ou à écouter, image à analyser, etc.), ou simplement faire appel aux compétences acquises précédemment par les élèves ; par exemple, une tâche permettant d’exercer l’activité langagière d’expression orale en interaction peut être la mise en scène en binôme d’une situation (achat, indication d’itinéraire, par ex.) juste après que les outils nécessaires à la réalisation de cette tâche ont été appris (ou révisés) par les élèves.
      • La réalisation d’une tâche n’implique pas toujours l’exercice d’activités langagières. C’est par exemple le cas de certaines tâches ayant un objectif purement culturel, comme le choix, par de simples gestes, des ingrédients qui entrent dans la composition d’un plat typique, parmi plusieurs autres. C’est aussi le cas pour l’exploitation d’une notice de montage : après que l’activité langagière de compréhension écrite a été réalisée, la partie de la tâche consistant à monter correctement les pièces de l’objet est une activité manuelle et non langagière qui fait appel à d’autres compétences (motricité fine, repérage dans l’espace, etc.), ce qui peut s’avérer utile pour mettre en valeur des élèves en difficulté dans la réalisation des activités langagières.