Le Projet Vie Scolaire
Monsieur Jean-Marie HERRERA, inspecteur, IA-IPR EVS,
(Invité par le Bassin Marseille Centre le 15 mai 2007)
Le Projet Vie Scolaire n’est pas une notion aussi évidente à appréhender. En
effet, on parle beaucoup de vie scolaire que l’on identifie souvent à un service. Mais
le projet Vie Scolaire, ce n’est pas le projet d’un service.
Ce n’est pas non plus le projet de vie de l’élève. Pour monsieur HERRERA, le
projet vie scolaire c’est le projet éducatif de l’établissement, pour apprendre et
réussir dans le respect des valeurs de la République en lien avec la politique
éducative de la nation.
Donc premier point qu’il est important de dégager, au sein de l’établissement,
ce projet c’est le projet commun des adultes et des élèves, nous y reviendrons, mais
surtout ce projet se construit autour d’une triple dynamique :
· Un modèle de citoyenneté à construire : autour des concepts de solidarité –
de laïcité et d’égalité ( dans le sens de l’égalité des chances ).
· Un ensemble de valeurs à mettre en oeuvre : l’autonomie, la responsabilité,
la démocratie.
· Des apprentissages qui relient les savoirs et l’éducatif.
On peut constater que le projet vie scolaire n’est pas organisé de façon neutre
et qu’il implique bien sur, la responsabilité du Chef d’Etablissement dans le sens ou il
est mis en oeuvre sous son autorité. Nous l’avons évoqué plus haut, un deuxième
point détermine la qualité du projet vie scolaire, c’est qu’il s’agit d’un engagement
collectif, adultes et élèves, et cela ne va pas de soi. Cela nécessite des domaines
d’activités bien ciblés. N’oublions pas que l’espace éducatif est aussi un lieu de
tensions fortes sans cesse interrogé par les acteurs de l’établissement. La vie
scolaire c’est un lieu de tension et de tumulte, et c’est presque normal car c’est là ou
on vit au quotidien, les relations de contraintes inhérentes à l’action éducative. De
plus, par réflexe, la vie scolaire c’est souvent l’espace ou l’on va voir lorsque cela ne
marche pas. Nous faisons ici une première pose et laissons la place aux
commentaires éventuels qui posent en fait d’emblée la problématique des moyens et
de la charge de travail. L’exposé de notre invité reprend. Ainsi, le projet vie scolaire
peut être appréhendé en fonction de trois axes qui organisent notre champ éducatif
dans l’établissement :
1. Le fonctionnement général de l’établissement avec notamment tout ce qui tourne
autour de l’organisation de la journée de l’élève, le rôle majeur des emplois du
temps, le rôle capital du règlement intérieur et son mode d’application, la gestion de
l’espace, l’encadrement du mouvement des élèves.
2. Quelque chose à travailler entre apprentissages, absences et exclusions. Quelle
transversalité entre apprentissages et vie scolaire ? Comment évaluer des progrès,
comment faire pour qu’on y arrive concrètement, que l’on améliore notre
fonctionnement ? Il s’agit bien ici d’un chantier collectif que l’on peut relier au socle
commun que l’on évoquera plus loin.
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3. L’axe proprement éducatif parce qu’il n’y a pas que les apprentissages scolaires
qui sont importants. Il ne faut pas que cela soit uniquement l’affaire du C.P.E. Ici,
cela concerne tout ce qui tourne autour du péri-scolaire, FSE, CESC, formation des
délégués et qui constituent la trame de fond du travail éducatif dans l’établissement.
A ce stade de la discussion, nous proposons à nouveau aux collègues de s’exprimer.
Ils le font notamment en insistant sur le poids du contexte local et sur le rôle
déterminant du chef d’établissement qui une fois de plus est souligné. Certains
pensent qu’ il faut être capable de poser les choses telles qu’elles sont et aussi,
comme le souligne un autre collègue, de se remettre en cause quel que soit son
niveau hiérarchique dans l’établissement. Dans l’échange, les collègues reviennent
encore sur le manque de moyens qui freine les initiatives et sur quelques situations
conflictuelles qui s’extériorisent naturellement pendant nos réunions.
Dans un troisième partie, la suite de l’exposé développe le rôle pédagogique
du C.P.E. qui est à la fois à l’interface de cette démarche de projet et dans le même
temps qui semble intervenir sur un territoire aux frontières relativement floues :
· il organise et exploite le suivi des élèves, dans et hors de la classe.
· il fonctionne nécessairement en réseau notamment avec les enseignants,
l’administration, les agents de services, l’intendance, les documentalistes,
l’assistante sociale, l’infirmière, le médecin scolaire, les parents, les
élèves…………
· il est conseiller technique, membre de l’équipe de direction élargie. Cette
dernière précision sur un sujet sensible fait réagir plusieurs collègues.
Comment définir un conseiller technique ? Comment penser son rôle dans le
projet d’établissement où dans le projet vie scolaire ?
Monsieur HERRERA définit le conseiller technique comme un aide à la décision qui
permet notamment d’adapter l’action éducative au contexte local. Dans sa fonction
d’information, le conseiller technique est aussi concepteur de son métier, ce qui
implique une autonomie certaine.
Nous nous trouvons ici au coeur d’une des préoccupation récurrente de
nombreux collègues à savoir la relation du C.P.E. avec l’équipe de direction.
Régulièrement dans nos discussions au niveau du bassin, référence est faite à la
situation relationnelle avec nos chefs d’établissement respectifs. Cependant, certains
collègues n’hésitent pas à insister sur l’importance de peser sur les choix du chef
d’établissement en nourrissant sa réflexion des éléments de notre propre expérience
et analyse. Encore faut-il au moins être écouté sinon entendu. Néanmoins l’enjeu
véritable, ce situe dans la relation aux enseignants qui précise les contours du rôle
pédagogique du C.P.E. En effet, il n’y a pas un temps pour vivre et un temps pour
apprendre. Le travail du C.P.E. c’est peut être de donner une certaine continuité à
l’acte pédagogique. Prenons l’exemple de l’exclusion de cours, qui doit appeler les
parents ? Est-ce qu’on délègue aux professeurs ? Il en est de même dans la relation
avec les responsables de l’enfant. Elle doit être construite en préservant le rôle
éducatif des familles.