L’année de sixième est une année de transition et de découverte. Il importe d’accueillir les élèves en tenant compte des savoirs et des compétences qui ont été développés antérieurement. Depuis la rentrée 2005, le public des collégiens de 6 e auquel les professeurs s’adressent est quelque peu modifié car il a suivi une scolarité complète marquée par les nouveaux programmes de l’école élémentaire. Ceux-ci sont centrés sur les apprentissages fondamentaux : parler, lire, écrire (cf.Qu’apprend-on à l’école élémentaire ?). Il convient de poursuivre cet objectif au collège en tenant compte de l’hétérogénéité des acquis. Cet effort est l’affaire de toutes les disciplines. La lecture des différents programmes de sixième permet de repérer un certain nombre de démarches et d’activités disciplinaires qui peuvent contribuer à une meilleure maîtrise de la langue française, faciliter l’acquisition des savoirs et la mise en place de comportements considérés comme « fondamentaux ». 


Cohérence des différents programmes disciplinaires.

La lecture des différents programmes permet de mettre à jour des cohérences dans les démarches et les pratiques. On remarque par exemple la place souvent donnée au récit ou à l’argumentation.

Il s’agit surtout en 6 e, dans toutes les disciplines, de conduire l’élève à mettre en mots, à l’oral puis éventuellement à l’écrit, les différents moments d’un apprentissage :

• 1. reformuler un questionnement, une consigne, le contenu d’un texte support pour construire la compréhension ;
• 2. décrire une démarche choisie, les composantes d’un projet, les étapes prévues d’une expérimentation ;
• 3. faire le bilan oral et/ou écrit de l’activité conduite ; le faire pour soi et/ou pour les membres du groupe (expliquer à autrui facilite la mémorisation).

Il serait bon de développer des formes d’expression comme le journal de bord, le cahier de recherches, le compte rendu, le bilan (écrit ou oral) et de réfléchir au statut du brouillon ou de la trace écrite. Il serait bon aussi que les cahiers et classeurs fonctionnent vraiment comme des outils de référence (pour soi et éventuellement pour les autres).

On peut dans le domaine de l’écriture, identifier trois types d’écrit scolaire :

• 1. les écrits de recherche (écrire pour soi), tableaux, notes personnelles, essais et brouillons (cette activité est trop peu prise en compte) ;
• 2. les écrits destinés à être communiqués et discutés (écrire pour autrui), copies, comptes rendu
• 3. les écrits destinés à être conservés (écrire pour soi et pour autrui), cahiers, classeurs, cours, corrigés, journaux de bord.

Chaque discipline peut dans son domaine développer les compétences des élèves dans chacun de ces types d’écrit en intégrant le fait que l’élève n’apprend à tenir compte du destinataire que progressivement au cours de sa scolarité au collège. Une cohérence avec les programmes de français bâtis autour de l’énonciation serait utile. Il importe également que chacun veille à donner sa place à la pratique même de l’écriture et limite l’usage des fiches, des questionnaires demandant des réponses succinctes, des textes lacunaires. Il faudrait que les élèves soient conduits plus souvent à rédiger sous la conduite du maître et même tout simplement à écrire, certains ayant encore des problèmes de graphie.

Il s’agit de continuer à apprendre à l’élève à lire (observer et construire un sens puis une interprétation) des textes et documents variés, de le rendre attentif à leur présentation, à leur contexte, à leur construction, de lui apprendre peu à peu des démarches d’analyse qui peuvent être propres à chaque discipline. Un des objectifs essentiels de la 6 e est de commencer d’apprendre aux élèves à se documenter. Dans toutes les disciplines, l’élève peut être conduit à développer ses compétences de lecture à haute voix.

Il s’agit de lui faire acquérir le vocabulaire spécifique de la discipline en lui demandant de l’employer à bon escient et de façon correcte (orthographe). Il conviendra d’être attentif à la polysémie de la plupart de ces mots.

Il convient d’agir sur les comportements en apprenant aux élèves à s’écouter, en leur donnant la possibilité de s’exprimer (ce qui suppose des règles à définir), en favorisant les interactions à l’intérieur de la classe. A l’école élémentaire les échanges oraux avec le maître et entre élèves sont plus nombreux. Il est souhaitable d’entretenir la curiosité des élèves pour leur nouvelle vie de collégien et pour les différentes disciplines qu’ils rencontrent, de compter dans la mesure du possible sur leur plaisir à découvrir, à communiquer, à créer, à agir.

Il convient également de mettre le plus souvent possible ces différentes activités ou les différents savoirs qu’elles construisent en contexte pour leur donner sens. Il faut donner à chaque discipline sa dimension culturelle, lui permettre de participer à la mission d’éducation de l’Ecole et à son objectif de formation du citoyen.

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