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Les ateliers du groupe de travail Maîtrise de la langue

Publié le Jun 29, 2012 Modifié le : Jul 4, 2012

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Le  Friday, June 29, 2012

Réunion du 1er février 2011

Compte rendu

  • Présentation par Gilbert Stromboni du projet de synthèse, intitulé Oralissimo, en 4 mouvements (sorte de « guide de l’oral »).
    Il s’agit de produire un texte pour les professeurs qui souligne à la fois la complexité de l’oral, la difficulté à l’évaluer, mais aussi des pistes concrètes pour qu’il puisse s’exercer efficacement dans les classes.

    ► La discussion
    L’expression de l’enseignant couvre parfois celle des élèves.
    Or l’imprégnation de la parole du maître n’est pas suffisante pour susciter l’expression de l’élève. Il s’agit d’équiper les élèves, notamment dans le 1er degré, à la fois pour l’observation et pour l’expression afin d’accéder à toutes les dimensions du « dire ».

    On peut amener les élèves à une position méta qui permet de progresser et par exemple les associer à l’évaluation. Ils sont plus sensibles aux nuances d’une grille d’évaluation quand il ne s’agit pas d’eux… 

    C’est une pratique courante en langues : « Est-ce que je comprends ce que dit l’autre ? ». Critères d’intelligibilité, de prononciation, de richesse lexicale, de correction grammaticale, de dramatisation, etc. Avec l’idée que la langue orale n’est pas la langue écrite.

    Différencier l’entraînement à l’expression orale et l’expression orale elle-même. Exemple en LP pour le secrétariat, en technique de communication, on associe l’apprentissage du vocabulaire, les jeux de rôle, la mise en pratique en stage, l’utilisation d’enregistrements audio ou vidéo, par exemple.

    On peut aussi mettre en place en langue un entraînement en face à face, ou en petit groupes pour favoriser la prise de parole (économique en temps). Il faudra aussi réfléchir à une prise en compte du statut de l’erreur, sans nier le propos de l’enfant qui se trompe, en l’interrompant en disant « non ! » par exemple.

    Il convient d’assurer la reconnaissance de la parole de chacun, même tâtonnante. En effet l’oral est toujours public. Son évaluation devra être positive et incitative.

    Il convient de prendre en compte l’âge de l’élève : au LP on a déjà un passé – et même un passif – avec la langue ! L’enseignant ne peut donc pas reproduire ce qui n’a pas marché pour eux, aussi bien à l’écrit qu’à l’oral. Pour un adolescent la prise de parole est une prise de risque. Il faut se décentrer, trouver des contextes nouveaux, prendre en compte le contexte professionnel. On peut pour cela prévoir des formes originales de mise en voix comme l’atelier théâtre. Mais il faut aussi convoquer les connaissances, y compris chez les élèves en difficulté ! Le faux cours dialogué n’est pas une solution car les réponses à la cantonade sont plus un moyen pour le professeur de rebondir sur des réponses attendues que de permettre une réelle expression des élèves. C’est une pratique pauvre du point de vue de l’oral, avec un échange de « mots-alibis ». D’où l’importance de trouver des situations nouvelles pour un oral intéressant et actif.

    On constate une baisse du niveau de langage en LP. Ceux qui ne maîtrisent pas la langue apprennent par cœur, mais l’exigence des examens va au-delà. Les élèves ont besoin des repères de l’école pour apprendre à manier l’oral. On a du mal à faire restituer les apprentissages autrement qu’en par cœur, c’est-à-dire en s’appuyant sur la compréhension. Certains élèves ne savent pas ce qu’ils vont dire avant de prendre la parole. Ils se remémorent des bribes qu’ils mettent bout à bout, sans forcément de cohérence. Il y manque une intention générale. Pour y remédier, on peut provoquer des situations protégées d’expression par binôme, mais il faut aussi apprendre à gérer le stress quand il est au maximum. 

    Le cours dialogué est un alibi. On se contente d’un mot de l’élève ! Les contextes artificiels, peu exigeants sur le plan du statut de l’erreur, ne sont pas motivants. Il faut avoir appris pour restituer, et ne pas jouer aux devinettes. Il faut prendre le temps de la reformulation (par le prof ou les élèves), prendre le temps de construire une pensée, prendre le temps de pratiquer. 

    On ne peut en effet argumenter que si l’on est capable de reformuler ce que l’autre dit. La reformulation est un outil essentiel. Il faut trouver des situations qui se rapprochent de la vie réelle, car on ne parle pas pour personne. Il faut avoir un auditeur (en langue, c’est notamment le rôle du correspondant). Donner du sens, reformuler, mémoriser, s’adresser à quelqu’un.

    Il faut aussi prendre en compte toutes les expériences périphériques. Par exemple la pratique de la radio, même à petite échelle, intègre ces critères. C’est une situation réelle qui prend en compte un auditeur, et qui oblige à se préoccuper de la qualité du message, de la correction de la langue, de la vérification des informations. On peut la pratiquer dès la maternelle (Radio Souris à Veynes). C’est en plus une situation très propice à l’articulation écrit-oral. Sans oublier que même à la radio il faut gérer l’aspect non-verbal de l’oral. 

    Si on regarde l’analyse de pratique, la question des consignes est essentielle. Sont-elles nombreuses ? Parcellisées ? 

    Répéter une formulation correcte ne fonctionne que si l’élève est capable de placer ses propres mots. Il s’agit de s’emparer d’un outil linguistique… proposé par le maître.

    Y a-t-il vraiment des situations qui seraient au cœur du travail scolaire et d’autres qui en seraient à la périphérie ? Tous les chemins sont bons. Dans un projet culturel, on est aussi à l’école, et on vise des apprentissages. Chaque classe peut avoir un projet.

    Les situations proposées ne doivent pas constituer une mimesis de la réalité. 
    Ces situations doivent comporter à la fois contextualisation et mémorisation.

    En effet dans un projet comme celui de la radio, il faut éviter les formes d’imitation médiatiques, où l’on joue au présentateur par exemple, ou bien où l’on prend les tics de langage des journalistes. En revanche la motivation à proposer un contenu de qualité parce qu’il y a des auditeurs est précieuse ! Dans un tel projet on apprend aussi la suspension du jugement, on peut introduire le débat argumenté, etc.

    Citons aussi la pratique de la lecture expressive. Tout compte : le rythme, l’intonation, l’intelligibilité, la mise en voix. Par exemple lire un conte africain, devant les autres élèves, à la manière d’un griot. On lui donne ainsi une forme publique.

    Dans les établissements anglo-saxons, on pratique la « présentation », qui est une forme particulière d’oral. Comme l’est aussi le débat citoyen avec son tour de parole, la mise en voix d’arguments, les mots-clé…

    En ECJS au lycée on fait de moins en moins de débats argumentés parce que cela demande beaucoup de préparation. Dans le premier degré le débat interprétatif a été abandonné en 2008. On pouvait ainsi mener des activités personnalisées sur les albums que les élèves ont à étudier. Du coup il manque aussi en 6e, où on pouvait le poursuivre.

    Un exemple d’activité sur l’Antiquité en 6e : les élèves préparent par deux un texte oral sur un dieu de l’Antiquité. Ils s’intéressent par exemple aux « attributs » de ce dieu. Au total une vingtaine de dieux sont étudiés. Deux élèves déguisés et porteurs des attributs du Dieu choisi se présentent à chaque cours pendant une courte séquence. Ils ont ensuite à répondre aux questions des autres élèves sur le dieu qu’ils ont étudié et représenté. Ce travail est évalué collectivement. 

    Le professeur dispose de cette liberté pédagogique dont il doit s’emparer, c’est à lui de concevoir son cours, y compris avec de l’audace ! Bien sûr il ne faut pas déséquilibrer l’écrit et l’oral.

    Synthèse : les compétences particulières de l’oral

    ♦ L’écoute : essentielle – techniques pour l’écoute active – savoir se taire – gestion du silence – interlocution – débat.
     La reformulation : explicative ou argumentative – le propos d’autrui. Le contexte : l’auditoire – la prise de risque – les situations – le rapport à la vie réelle – l’identification dans chaque discipline des situations orales adéquates – exploiter le stage en entreprise (négociation des objectifs, entretien avec le tuteur, etc.) – perspectives actionnelles en langues – accomplir des tâches dans un environnement de la vie réelle ou « comme si »…♦ La mise en voix La mémorisationL’écrit pour préparer l’oral (radio, débat argumenté) L’équilibre verbal / non verbal♦ La formulation avec des mots

    Les situations disciplinaires ou interdisciplinaires favorables :
    ♦ L’accompagnement éducatif en collège♦ L’accompagnement personnalisé en lycée et LP♦ L’Histoire des Arts♦ Le Brevet des collèges♦ Les TPE ♦ etc.

    Exemple des mathématiques où le socle commun évalue l’item : échanger pour travailler ensemble, par exemple. L’oral est présent dans les nouveaux programmes du lycée, notamment pour les enseignements d’exploration, notamment MPS (méthodes et pratiques scientifiques) et LS (littérature et société).

    ► Le lexique : les mots des disciplines 

    Exemple de 4 mots observés en transversal : « mode », « image », « emploi », « théâtre ». On propose aussi « sujet », « matière », « fonction », etc.


    - Il s’agit d’expliciter les usages dans les disciplines de certains mots fréquents. On cherchera à les raccrocher au sens commun. Il y a en général un contenu commun et des usages spécifiques ou particuliers.


    - Il s’agit de mettre au jour les malentendus didactiques. Par exemple le sens des mots comme « fonction » ou « image » en mathématiques n’est pas arbitraire par rapport à l’usage ordinaire, même s’ils prennent un sens plus précis dès lors que l’on utilise le langage mathématique.

    Odile Chenevez
    Clemi Aix-Marseille