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PREVENTION DE L'ILLETTRISME

Publié le 4 juil. 2012 Modifié le : 5 nov. 2018

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Le  mercredi 4 juillet 2012

Prévention de l’illettrisme

Groupe de pilotage animé par Philippe DESVAUX (correspondant académique) : prévenir l’illettrisme.

  • Les publics scolaires en risque d’illettrisme sont ceux de la grande difficulté scolaire, telle qu’on la connaît dans nos écoles et EPLE, à l’exception naturelle des publics ENAF ou Dys-, qui ne relèvent pas de la difficulté scolaire stricto sensu et pour lesquels existent des prises en charge spécifiques. 
    La connaissance de la réalité de l’illettrisme dans notre académie constitue une préoccupation majeure du groupe.

     Deux orientations essentielles ont été retenues :

    • recenser sur le terrain les pratiques de prise en charge spécifique de la grande difficulté dans le domaine de la Maîtrise de la langue (à l’école surtout en cycle 3, au collège et dans les LP surtout en CAP) ; ces observations conjointes s’intéresseront également à la prise en charge des publics illettrés non scolaires (adultes accueillis par les associations de lutte contre l’illettrisme, détenus en milieu carcéral) ;
    • formaliser les pratiques transférables et les afficher sans attendre sur le site académique Maîtrise de la langue.

     
     Composition du groupe, sous la responsabilité de Philippe Desvaux, IA-IPR de Lettres :

    Ali Abassi (clm collège Ed. Rostand 13013 Marseille) 
    Eric Bouteille (IEN préélémentaire 04 et 05)
    Guylaine Costantino (chargée de mission régionale pour la lutte contre l’illettrisme)
    Philippe Desvaux (IA-IPR Lettres)
    Martine Grouthier (IEN Avignon)
    Dominique Louis (Mme) (adjointe au Proviseur des établissements pénitentiaires ; Direction interrégionale des services pénitentiaires PACA/Corse ; unité pédagogique régionale ; 4 traverse de Rabat 13277 Marseille Cedex 9)
    Geneviève Maurel (PLP La Viste 13015 Marseille)
    Gérard Roubaud (IEN Marseille 1)
    Laurine Roux (clm collège Rimbaud, 13015 Marseille)


     Journal du groupe de travail
     

    Groupe de travail académique « Prévention de l’illettrisme »
    Réunion du 6 janvier 2010 au lycée de Luynes
    Relevé de conclusions


    Présents : Mesdames Guylaine COSTANTINO (chargée de mission régionale pour la lutte contre l’illettrisme), Dominique LOUIS (adjointe au Proviseur des établissements pénitentiaires), Geneviève MAUREL (Plp au lycée, professionnel de La Viste) et Laurine ROUX (clm au collège Rimbaud de Marseille) ; Messieurs Ali ABASSI (clm au collège Rostand de Marseille), Eric BOUTEILLE (IEN préélémentaire 04 et 05), Philippe DESVAUX (IA-IPR de lettres) et Gérard ROUBAUD (IEN Marseille 1).

    ♦ Le contexte de l’activité du groupe

    La lutte contre l’illettrisme concerne les adultes, jeunes ou vieux, qui, ayant bénéficié d’une scolarité (à la différence des analphabètes), ne maîtrisent pas les compétences de base indispensables pour la vie courante. Elle mobilise des ressources institutionnelles ou associatives qui se situent essentiellement à l’extérieur de l’Éducation Nationale. 
    Le recteur est représenté, par Ph. Desvaux, au sein du comité de pilotage régional de lutte contre l’illettrisme. Plusieurs services académiques sont concernés d’une manière ou d’une autre par la prise en charge de publics illettrés, ou en grande difficulté : le SAIA, le SAIO, la mission d’insertion… Leur activité, leurs questions et leurs demandes devront être portées à la connaissance du comité de pilotage.

    L’action du groupe se situe donc dans une perspective de prévention de l’illettrisme : prise en charge de la (très) grande difficulté avec la langue écrite dès les premiers apprentissages de l’école, au collège et au lycée professionnel. Elle correspond à un besoin fort et ancien des enseignants. Les difficultés ici envisagées sont fondamentalement pédagogiques et ne doivent pas être confondues avec celles qui ressortissent des « troubles de l’apprentissage » (cf. les différentes dys-…) ou de l’accueil des non francophones. Notre action ne saurait évidemment ignorer le travail qui s’effectue de la même manière dans l’enseignement agricole et dans les enseignements dispensés dans le cadre des établissements pénitentiaires. Pareillement, la connaissance des démarches pédagogiques et des supports par les organismes intervenant auprès des publics illettrés adultes ne peut que nous être utile.

    G. Costantino précise l’ampleur du phénomène de l’illettrisme (voir note ci-jointe), en France et dans notre région, à partir d’un rapide compte rendu d’une récente enquête de l’Insee (auprès de la population adulte, 18 – 65 ans) et des résultats enregistrés par le Ministère de la Défense Nationale dans le cadre des JAPD (en principe tous les jeunes gens, garçons et filles, âgés de 17 ans). Les tests proposés sont très nettement ancrés dans les écrits de la vie courante (enquête Insee) et/ou visent, d’une manière précisément graduée, les compétences en matière de décodage, de lexique, de lecture informative et de lecture de fiction (tests Japd). Dans notre région PACA, 12% des 18 – 65 ans peuvent donc être ainsi considérés comme « en situation préoccupante face à l’écrit » ; chez les jeunes de 17 ans, 11,1% sont en « difficulté de lecture » au sens large du terme, parmi lesquels 4,9% peuvent être considérés comme en situation d’illettrisme. L’évolution des chiffres depuis 2006 n’est pas favorable.
    Les jeunes testés lors des Japd, lorsqu’ils sont repérés en difficulté face à la lecture (profils de lecteurs 1-2-3-4, en deçà du seuil de lecture « fonctionnelle « , voir note DEP) et qu’ils sont encore scolarisés (pour l’essentiel dans les LP ou les CFA) sont signalés aux inspections académiques par le Centre du Service National et doivent faire l’objet d’un suivi spécifique dans leur établissement ; chaque Inspection d’académie répercute l’information auprès des établissements concernés. Il semble que ce suivi soit difficile à assurer.

    ♦ Décisions :

    • prendre contact avec l’enseignement agricole pour nouer des relations de travail sur cette question de la prévention de l’illettrisme et pour élargir éventuellement la composition de notre groupe (démarche confiée à Mme Costantino) ;
    • prévoir un moment de concertation entre les différents intervenants de l’EN (mission d’insertion, SAIA, SAIO…) avant chaque réunion du comité régional de pilotage (démarche confiée à Ph. Desvaux) ;
    • contacter les personnes chargées, au sein des IA, de diffuser auprès des établissements concernés les signalements faisant suite aux Japd et repérer d’éventuelles concentrations remarquables des jeunes en situation d’illettrisme (démarche confiée à E. Bouteille, G. Roubaud et Martine Grouthier).

    ♦ Le travail pédagogique du groupe

    Notre groupe de travail a une vocation essentiellement pédagogique : fournir aux équipes enseignantes des outils pertinents, clairement formalisés, permettant un travail progressif et cohérent inscrit dans la durée, via la formation continue et l’affichage sur le site académique MdL, et préciser les conditions d’une réelle appropriation de ces outils.

    • 
    Dans les écoles, on constate l’existence d’une importante population, concentrée dans les zones « Ambition réussite », en réelle difficulté, dès la fin du Ce1 (évaluation nationale Ce1, mai 2009 : 25,3% des élèves n’atteignent le niveau de compétences du palier 1 en maîtrise de la langue dans notre académie ; ce chiffre s’élève à 38,62% dans les RAR) et à la fin du Cm2 (évaluation Cm2 janvier 2009 : 23,95% n’atteignent pas le niveau de compétences du palier 2 en maîtrise de la langue ; ce chiffre s’élève à 48,04% dans les RAR). Il y a donc lieu de recenser les pratiques réussies en matière de prise en charge de ces difficultés (maîtres PAR et interventions Rased au cycle 2 ; plus généralement ce qui est entrepris dans le cadre de l’aide personnalisée et, éventuellement, la mise en place de MACLE) : la formalisation de ces pratiques (qui intéressent tous les niveaux d’enseignement) visera la description du dispositif, les démarches pédagogiques et les contenus didactiques (objectifs d’apprentissage, types d’exercices et de supports, progressions…).
    Dans les collèges, notamment ceux des RAR, existent de nombreux dispositifs, voire des structures, de prise en charge de la grande difficulté (classes spécifiques, groupes de besoin divers…). Partout, les enseignants se heurtent à de lourds problèmes pédagogiques et didactiques : sachant à peine lire (ou pas du tout), ces élèves de plus de 12 ans ont pourtant fréquenté des apprentissages linguistiques à l’école ; il ne s’agit donc pas avec eux de « recommencer un CP ». Néanmoins, de grandes parties du code doivent être réapprises. Lesquelles, selon quelles progressions, avec quelle indispensable acculturation et dans le cadre de quel niveau d’ambition ? Ces questions, anciennes, n’ont toujours pas de réponse précise et stable. Il convient donc de recenser les pratiques existantes, en s’interrogeant sur ce qui fait défaut pour qu’elles permettent un enseignement cohérent dans la durée.

    • 
    Dans les LP, la problématique est proche de celle des collèges, les élèves concernés étant plus âgés, plus proches d’échéances certificatives importantes, avec des difficultés au moins aussi lourdes mais encore plus ancrées. Des démarches tout à fait intéressantes existent ici ou là pour leur prise en charge, notamment en Cap, mais la question demeure d’une stabilisation des contenus et des progressions adaptés à ces élèves.
    L’enseignement dispensé en milieu pénitentiaire constitue une somme d’expériences certainement très riche, mais trop peu connue dans notre institution. Il conviendra de recenser les pratiques efficaces, à la fois auprès des jeunes mais aussi auprès des adultes, d’identifier les conditions de leur efficacité et de diffuser ce qui est transférable.
    Des outils nombreux existent déjà, parfois depuis fort longtemps et parfois rassemblés d’une manière plus ou moins cohérente. Ainsi, il y a quelques années, a été mise à la disposition des enseignants une « mallette illettrisme » (disponible dans les points acar, dans les lycées agricoles et dans les Cddp), constituée avec l’aide de fonds européens et réunissant toutes sortes d’ouvrages « théoriques » ou de nature didactique. Il convient d’en réexaminer le contenu et de l’améliorer éventuellement.

    Ainsi, l’élaboration d’outils pertinents, clairement formalisés, prenant appui sur la réalité du terrain et situés dans un contexte didactique précisant les conditions de leur appropriation durable et efficace, constituera l’objectif fondamental du travail du groupe. Ces outils seront mis à la disposition des équipes lors d’actions de formation en 2010-2011 et par l’affichage sur le site académique « maîtrise de la langue ».

    ♦ Décisions :

    • inscription au Paf 2010-2011 d’un dispositif permettant un échange de pratiques entre équipes de LP et entre équipe de collèges ; inscrire également un dispositif de formation permettant de présenter (au printemps 2011) les outils ainsi élaborés à des équipes impliquées du 1er et du 2nd degré (démarche confiée à E. Bouteille et à Ph. Desvaux) ;
     relecture critique des différents éléments de la « mallette illettrisme » (tâche partagée entre tous les membres du groupe de travail) ;
    • recensement en milieu pénitentiaire des démarches et des contenus transférables (démarche confiée à Dominique Louis) ;
    • formalisation de démarches et de contenus de remédiation dans le 1er degré (tâche confiée à G. Roubaud) ;
     formalisation de démarches déjà existantes en Clg et LP (tâche confiée à G. Maurel, L. Roux et à A. Abassi) ;
    • conception d’une progression et d’un environnement didactique pour un réapprentissage du code adapté à des élèves de plus de 12 ans (tâche de longue haleine confiée à E. Bouteille et à Ph. Desvaux) ;
    • constitution d’une équipe restreinte chargée de concevoir un protocole d’évaluation académique pour les élèves entrant en 6ème Segpa et pour les élèves de 6ème identifiés comme en grande difficulté (tâche confiée à G. Costantino et à Ph. Desvaux).