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Publié le Nov 12, 2020

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Le  Thursday, November 12, 2020

FAQ Enseignement Moral et Civique

EMC Questions Réponses Programmes

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    Ressource initialement mise en ligne sur le site Terre Ouverte Histoire Géographie

     

     

    Principes généraux de la discipline :

    Quels sont les principes de l’EMC ?

    Que signifie le terme « moral » ?

    Quelles sont les finalités de l’EMC aux cycles 2, 3, 4 ?

    Quelles sont les finalités de l’EMC dans les nouveaux programmes de lycée ?

    Qu’est-ce que le BO de juillet 2018 modifie dans les programmes d’EMC des cycles 2, 3, 4 ?

    Qui peut enseigner l’EMC ou contribuer à son enseignement ?

    Quels liens avec l’Histoire-géographie ?

    Comment construire une « culture civique » et intégrer les 4 cultures à l’enseignement de l’EMC ?

    Comment articuler l’EMC et le Parcours citoyen ?

    Quelle place pour la parole de l’élève en EMC ?

    Peut-on tout dire / tout écrire en EMC ?

     

    Pratiques pédagogiques de l’EMC :

    Quelle trace écrite en EMC ? Quelle place pour les connaissances en EMC ?

    Pourquoi privilégie-t-on une pédagogie active en EMC ?

    Quelles démarches permettent de favoriser une pédagogie active en EMC ?

    Quelle(s) évaluation(s) en EMC ?

     

    Organisation et pratiques spécifiques à l’école élémentaire :

    Peut-on faire de l’EMC en cycle 1 ?

    Quels horaires prévus pour cet enseignement en cycles 2 et 3 ? Selon quelle programmation ?

    Quels thématiques aborder en cycles 2 et 3 dans le cadre de l’EMC ?

    Quelle place pour la parole de l’élève aux cycles 2 et 3 ?

    Comment organiser l’EMC en cycle 3, de l’école au collège ?

     

    Organisation et pratiques spécifiques au collège :

    Quels horaires prévus pour cet enseignement aux cycles 3 et 4 ? Selon quelle programmation ?

    Comment impliquer toute la communauté éducative à l’EMC ? Quelle place pour le travail d’équipe et selon quelles modalités ?

    Comment préparer les élèves à l’épreuve du DNB en EMC ?

    Quelles sont les Questions socialement vives abordées au collège ? Quelle démarche adopter ?

     

    Organisation et pratiques spécifiques au lycée :

    Qu’est-ce qui change par rapport à l’éducation civique et l’ECJS ?

    Quels horaires prévus pour cet enseignement au lycée ? Selon quelle programmation ?

    Quelles sont les finalités du nouveau programme d’EMC au lycée ?

    Qu’est-ce qu’un « Projet de l’année » ? Comment l’évaluer ? 

    Quelles sont les Questions socialement vives abordées au lycée ? Quelle(s) démarche(s) adopter ?

     

     

    PROPOSITION NOUVELLE FAQ avec REPONSES :

     

    Principes généraux de la discipline :

    -          Quels sont les principes de l’EMC ?

    L’Enseignement Moral et Civique contribue directement au domaine 3 du Socle commun « la formation de la personne et du citoyen ». Il concourt également à mobiliser les quatre autres domaines du Socle Commun. Le programme de l’EMC est curriculaire, c’est-à-dire que les élèves peuvent progresser à des rythmes différents dans la maîtrise des connaissances et des compétences requises car elles sont travaillées régulièrement sur toute la durée du cycle.

    Depuis 2015, la discipline repose sur 4 principes généraux :

    Le principe d’autonomie : penser et agir par soi-même et avec les autres. Donner les moyens à l’élève d’argumenter ses positions et ses choix.

    Le principe de discipline : comprendre le bien fondé des normes et des règles régissant les comportements individuels et collectifs, les respecter.

    Le principe de coexistence des libertés : reconnaitre le pluralisme des opinions, des croyances, comprendre l’articulation entre les libertés individuelles et collectives.

    Le principe de communauté́ de citoyens : l’EMC doit pouvoir contribuer à construire du lien social et politique (altérité, engagement…).

     

    -          Que signifie le terme « moral » ?

    Pour Pierre Kahn, professeur à l’université de Caen en philosophie et sciences de l’éducation et grand artisan de l’élaboration du programme d’EMC en 2015, le terme « moral » est à rapprocher de la notion d’éthique. Elle n’est pas seulement une distinction entre le bien et le mal qui se veut universelle, elle est relative, particulière à un individu ou à un groupe. Les concepteurs du programme ont ainsi souhaité que l’Enseignement Moral et Civique soit justement celui d’une morale civique et laïque visant l’appropriation des valeurs qui fondent notre République et ambitionnant la construction d’un parcours citoyen.

    Il n’est pas question de contraindre les comportements en raison de ce qui serait bon ou mauvais pour soi ou pour les autres, mais d’introduire une réflexion sur les valeurs sur lesquelles notre démocratie est établie. Rentrer dans chaque séquence par la culture de la sensibilité permet ainsi de dépasser une vision manichéenne et simpliste et de donner du sens à certaines de nos expériences, d’en comprendre les enjeux et de les rapporter aux expériences d’autrui.

     

    -          Quelles sont les finalités de l’EMC aux cycles 2, 3, 4 ?

    L’EMC vise à l’acquisition d’une culture morale et civique et d’un esprit critique, qui ont pour finalité le développement des dispositions permettant aux élèves de devenir progressivement conscients de leurs responsabilités dans leur vie personnelle et sociale. Le nouveau programme de 2018 repose sur trois grandes finalités :

    - Respecter autrui.

    - Acquérir et partager les valeurs de la République.

    - Construire une culture civique, elle-même articulée autour de quatre culture développées dans les cours d’EMC : culture de la sensibilité, culture du droit et de la règle, culture du jugement, culture de l’engagement.

     

    -          Qu’est-ce que le BOEN n°30 du 26 juillet 2018 modifie dans les programmes d’EMC des cycles 2, 3, 4 ?

    Sur la forme, les ajustements proposés clarifient les compétences et connaissances attendues en fin de cycle. La présentation du programme est modifiée, sans que soit remise en cause sa dimension curriculaire. Sur le fond, cette clarification ne transforme pas l’ambition d’un enseignement délivrant une culture civique et morale reposant sur des pratiques pédagogiques actives donnant massivement la parole à l’élève.

    Les 4 dimensions (sensibilité, droits et à la règle, jugement, engagement) sont qualifiées de cultures et demeurent opérationnelles dans la construction d’une culture civique. L’idée est d’immerger les élèves dans des situations proches d’eux, en les mettant au contact de la société. Concernant les attendus de fin de cycle, la continuité avec le programme de 2015 est de mise : une marge très importante est toujours laissée aux professeurs pour inventer des situations originales et développer des pratiques pédagogiques inclusives et innovantes.

     

    -          Qui peut enseigner l’EMC ou contribuer à son enseignement ?

    Au primaire, le professeur des écoles dédie un temps spécifique à l’enseignement de l’EMC. Toutefois, la polyvalence de ses missions peut l’amener à approfondir certaines thématiques transversales en les mettant en lien avec l’EMC (le développement durable, les émotions, l’attestation aux premiers secours…).

    Au collège, l’enseignement est confié aux professeurs d’histoire-géographie, déjà formés aux contenus et méthodes que requiert cet enseignement. Cela ne signifie pas pour autant que les autres professeurs ne peuvent pas contribuer à cet enseignement, dans le cadre de leurs disciplines respectives. A cette fin, il est possible de diffuser largement dans chaque établissement la programmation pour les cycles 3 et 4, afin que chacun puisse identifier les articulations possibles avec les programmes disciplinaires.

    Au lycée, dans le prolongement de ce qui était pratiqué en ECJS, les professeurs de toutes disciplines peuvent concourir à cet enseignement. Il est possible, pour favoriser des approches différentes, de confier cet enseignement à plusieurs professeurs et à l’inscrire dans le cadre d’une pédagogie de projet, comme le recommande le programme.

     

    -          Quels liens possibles avec l’Histoire-géographie ?

    De nombreuses passerelles sont possibles avec l’histoire-géographie, notamment quand sont abordées les Questions socialement vives (génocides, migrations, fait religieux, esclavage…). Il s’agit ici de faire réfléchir les élèves sur la vivacité de ces questions au sein de notre société et de voir comment les valeurs de la République peuvent en être concrètement éprouvées voire remises en cause.

    L’EMC relève aussi de la responsabilité de toute la communauté éducative et encourage à l’élaboration de projets interdisciplinaires. Des passerelles et des prolongements sont donc possibles avec toutes les autres disciplines.

     

    -          Comment construire une « culture civique » et intégrer les 4 cultures à l’enseignement de l’EMC ?

    Les 4 cultures doivent alimenter l’ensemble des situations d’apprentissage de l’EMC. Pour une séquence donnée, il s’agira par exemple :

    1) De recueillir la sensibilité des élèves sur le sujet, de les faire réfléchir sur le sens moral (le leur face à celui des autres).

    2) De faire émerger les droits et les devoirs du citoyen dans les situations abordées (« que dit la loi ? »)

    3) D’amener les élèves à argumenter et écouter les points de vue contradictoires, de développer leur esprit critique en éprouvant les valeurs de la République dans des situations concrètes.

    4) De faire comprendre les ressorts de la citoyenneté et les responsabilités qui en incombent. De faire prendre conscience aux élèves des nécessités de la prise en compte de l’altérité (l’Etat ne peut pas tout, les valeurs de la République restent des idéaux à atteindre).

     

     

     

     

    -          Comment articuler l’EMC et le Parcours citoyen ?

    Mis en place depuis la rentrée 2016, le parcours citoyen a pour objectif de faire connaître aux élèves les valeurs de la République et de les amener à devenir des citoyens responsables et libres. Comme les trois autres parcours, il vise à encourager les enseignants à se lancer dans la pédagogie de projets.

    L’EMC est un incontournable de ce parcours avec l’Éducation aux médias et à l’information, la participation des élèves à la vie de l’établissement et de son environnement et la préparation en amont de la Journée Défense et Citoyenneté (JDC).

    Quelques exemples de projets mis en œuvre dans le cadre du parcours citoyen sont disponibles sur Terre Ouverte :

    https://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/jcms/c_10648243/fr/jap2018-la-resistance-en-jouant-pedagogie-de-projet-histoire-memoire-et-citoyennete-college-jean-bernard-a-salon-de-provence-13

    https://www.pedagogie.ac-aix-marseille.fr/jcms/c_10505504/fr/mettre-en-oeuvre-le-parcours-citoyen-dans-le-cadre-d-un-projet-solidaire-et-inter-degres

     

    -          Quelle place pour la parole de l’élève en EMC ?

    L’EMC est une discipline qui est résolument tournée vers la pratique orale, du CP à la Terminale. La prise de parole orale est significative de la place et du rôle accordés à l’élève. La centration des apprentissages sur l’élève rend donc très importante la proportion de ses prises de paroles, individuellement et collectivement, par rapport à celle de l’enseignant. Il s’agit en effet, comme le suggère Jacques Levine, de considérer les élèves comme des « interlocuteurs valables ». Trois enjeux soulèvent donc l’importance de la parole de l’élève en EMC :

    1) Enjeu identitaire : par la parole l’élève se construit une identité personnelle, il devient un sujet social et individuel. Il exerce son droit à s’exprimer, être écouté et entendu.

    2) Enjeu réflexif : la parole met en mots une pensée personnelle. L’élève questionne, conceptualise, argumente, s’exprime. Par rapport aux apprentissages, la parole concrétise aussi les acquis (métacognition).

    3) Enjeu citoyen : la parole sert ici à défendre des idées, à les confronter aux autres, à éprouver les valeurs, le droit et la règle. Elle est un pilier de notre système démocratique.

    à L’enseignant est donc à la fois médiateur, régulateur, catalyseur, facilitateur. Dans chaque situation en EMC, il s’agit de poser la question de la place de la parole de l’élève, pour la favoriser, l’entretenir, l’améliorer.

     

    -          Peut-on tout dire en EMC ?

    Article 11 de la DDHC : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l'Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l'abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. »

     

    Si l’assassinat de Samuel Paty a révélé le spectre de l’autocensure en EMC, il pose aussi la question des devoirs et des responsabilités des enseignants. Ceux-ci ont toute latitude pour développer des situations d’apprentissage, utiliser des supports pédagogiques et s’exprimer face aux élèves, du moment qu’ils inscrivent leur enseignement dans le strict respect des valeurs de la République. La caricature est donc autorisée – exception au droit à l’image. La diffamation et l’injure sont interdites, de même que les propos appelant à la haine, parmi lesquels l’apologie des crimes contre l’humanité, la provocation à la discrimination, la haine ou la violence envers des personnes "en raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée", ou bien "leur orientation sexuelle ou leur handicap".

     

    Dans un espace où la parole de l’élève est favorisée, certains élèves peuvent être amenés à adopter une posture de contestation, voire de refus des valeurs de la République. Quelle que soit la situation, l’enseignant favorise le dialogue, explicite les enjeux, écoute les élèves, fait réagir les autres et tente d’arriver à un consensus acceptable du point de vue démocratique. En cas de virulence ou de communication impossible : en référer immédiatement au chef d’établissement.

     

     

    Pratiques pédagogiques de l’EMC :

     

    -          Quelle trace écrite en EMC ? Quelle place pour les connaissances en EMC ?

    L’EMC met l’accent sur l’activité des élèves, notamment les activités orales. Les situations d’apprentissages sont variées et proposent des mises en situation pratiques, de façon à permettre l’appropriation des contenus des programmes. La production d’écrits, avec l’enseignant comme médiateur et l’élève comme rapporteur, tient cependant une place fondamentale dans l’apprentissage. Elle est le fruit d’un aller-retour entre le professeur et l’élève, pour expliciter les objectifs d’apprentissage, reformuler la diversité des échanges, rappeler le droit et la règle si nécessaire et élaborer une argumentation.

    La trace écrite peut prendre diverses formes (pour préparer un débat, pour réaliser une recherche documentaire, pour noter les arguments de chacun, pour fixer des connaissances…). Les écrits de travail (pendant l’activité) et la trace écrite finale (à la fin de la leçon), visent à l’appropriation par les élèves des savoirs fondamentaux et des valeurs de la République.

     

    -          Pourquoi privilégie-t-on une pédagogie active en EMC ?

    Les pratiques pédagogiques actives favorisent l’appropriation des valeurs de la République par les élèves. Elles permettent à l’élève d’expérimenter, de le confronter au réel, à des situations qui éprouvent les valeurs et principes républicains. Par la discussion, l’écoute, le dialogue, l’élève tend à comprendre le sens et l’intérêt des valeurs de la République, pour lui et pour les autres.

    L’Enseignement Moral et Civique est donc par excellence un enseignement qui met les élèves en activité individuellement et collectivement, face à des situations concrètes de la classe (cycles 2 et 3), de la vie scolaire (cycles 3 et 4) et de la société (cycle 4 et lycée).

    A contrario, un enseignement transmissif empêche la centration des apprentissages sur l’élève et le contraint à un effort cognitif inopérant pour l’appropriation des valeurs de la République.

     

    -          Quelles démarches permettent de favoriser une pédagogie active en EMC ?

    De très nombreuses démarches permettent de favoriser une pédagogie active visant l’appropriation des valeurs de la République : débats, dilemmes moraux, discussions à visée philosophique, jeux de rôles, saynètes, réalisation d’affiche, conseils d’élèves, élections de délégués… à Lien vers le diaporama « qu’est-ce que l’EMC du cycle 2 au lycée » qui propose quelques ressources (sur TO)

     

    -          Quelle(s) évaluation(s) en EMC ?

    L’enseignant ne peut évaluer le degré d’appréhension de la citoyenneté des élèves. Dès le cycle 2, il s’agit donc de s’appuyer sur la parole des élèves pour les engager, les entraîner au processus métacognitifs (penser au fait de penser, pratique de l’autoévaluation) et les faire progresser.

    L’évaluation formative, au cours des apprentissages, avec des critères de réussite lisibles et compris dès le début des activités, paraît la plus adéquate à une discipline visant l’appropriation des valeurs de la République.

    Des grilles d’autoévaluation ou de co-évaluation, peuvent reprendre des éléments des 4 cultures de l’EMC :

    -          Exprimer ses idées et prendre confiance en soi (sensibilité).

    -          Comprendre les règles (droit et la règle).

    -          Argumenter et comprendre le point de vue d’autrui (jugement).

    -          Prendre des initiatives dans la vie de la classe, de l’établissement, de la société (engagement).

    Des exemples d’évaluations formatives et formatrices sont disponibles dans les ressources proposées sur le site : à mettre le lien des ressources EMC de TO.

     

     

    Organisation et pratiques spécifiques à l’école élémentaire :

     

    -          Peut-on faire de l’EMC en cycle 1 ?

    Les programmes d’EMC sont dispensés officiellement à partir du cycle 2, en raison d’une certaine maturation cognitive et d’une meilleure appréhension de l’altérité à partir de 6 ans. Pour autant, L’EMC n’est pas une discipline en soi, mais un enseignement qui s’appuie sur l’ensemble des disciplines scolaires. De nombreuses situations de classe peuvent donc être l’occasion de vivre cet enseignement, y compris en maternelle. Plusieurs thématiques ou situations peuvent être travaillées avec les élèves autour du"vivre ensemble", des émotions, ou encore des règles de vie, qui sont au cœur des apprentissages du cycle 1.

     

    -          Quels horaires prévus pour cet enseignement en cycles 2 et 3 ? Selon quelle programmation ?

    Aux cycles 2 et 3, l’EMC dispose réglementairement d’un horaire dédié permettant une mise en œuvre pédagogique au service de ses finalités. Cet horaire est d’1h hebdomadaire, dont 30 minutes sont consacrées à des situations pratiques favorisant l’expression orale. Ces 36h peuvent être globalisées : l’enseignant est libre de les organiser de la manière qu’il juge pertinente.

    Aux cycles 2 et 3, le professeur peut donc proposer des séquences d’apprentissages sur le temps long pour aborder une thématique et creuser la réflexion avec ses élèves. Il peut aussi confronter ses élèves à des situations concrètes ou ponctuelles, en fonction du climat scolaire ou des projets qu’il mène pour sa classe (conseil d’élèves, élection de délégués, intervention et coopération avec une association …).

     

    -          Quelles thématiques aborder en cycles 2 et 3 dans le cadre de l’EMC ?

    Les thématiques proposées doivent s’inscrire dans les trois grandes finalités du programme : respecter autrui, acquérir et partager les valeurs de la République, construire une culture civique. Le programme offre un grand nombre de situations, dont la liste n’est pas exhaustive.

     

    Au cycle 2, les thématiques suivantes peuvent être abordées au travers de séquences d’apprentissage : gérer les émotions, les règles de vie de la classe, la liberté, les stéréotypes et les différences, la solidarité, le tri des déchets, le secours à autrui, se respecter soi et les autres, les droits et les devoirs de l’enfant, les symboles et les valeurs de la République…

     

    Au cycle 3, les mêmes thématiques peuvent être abordées mais de manière approfondie, en décentrant le point de vue de l’élève vers celui des autres et vers la société. D’autres thématiques, plus spécifiques à la maturation des élèves de cycle 3 et aux programmes peuvent être proposées au travers de séquences d’apprentissage : la laïcité, les discriminations, le harcèlement, le droit de vote, l’égalité, l’écocitoyenneté, la justice, les citoyennetés française et européenne …

     

    -          Quelle place pour la parole de l’élève aux cycles 2 et 3 ?

    Elle est centrale et les situations d’apprentissages choisies génèrent les conditions qui la favorise. La parole est aussi protégée des éventuelles moqueries.

    Au cycle 2, la parole de l’enseignant est importante, surtout aux CP et CE1, où les élèves découvrent le débat et en comprennent ses modalités. L’enseignant y est alors un régulateur, un catalyseur et amène les élèves à s’autoévaluer en fonction de critères de réussite clairement établis. La parole peut servir ici à faire progresser les élèves dans les compétences orales, à les rendre progressivement autonomes.

    Au cycle 3, l’enseignant tâche de se retirer pour faire vivre la parole de l’élève dans un cadre autonome, avec des règles, des rôles et des critères de réussite explicitement établis. L’enseignant garantit le cadre de ce vivre ensemble et l’un des principes fondamentaux de la société démocratique : la liberté d’expression. Le professeur n’en demeure pas moins un régulateur et un médiateur de la culture du droit et la règle, que les élèves s’approprient par la parole.

    Aux cycles 2 et 3, la gestion de la parole relève donc de trois enjeux majeurs dans l’éducation à la citoyenneté : enjeu identitaire, enjeu réflexif et enjeu civique.

     

    -          Comment organiser l’EMC en cycle 3, de l’école au collège ?

    La mise en place du cycle 3 suppose en amont de la mise en œuvre des programmes une concertation entre professeurs des écoles et enseignants du collège de secteur. Quand elle n’a pas pu se faire l’année dernière, il serait utile de proposer comme axe de travail du Conseil école-collège une concertation sur les apprentissages en EMC.

    Cette concertation est nécessaire pour que les professeurs du cycle 3 proposent un véritable enseignement spiralaire aux élèves, qui prend en compte les thématiques abordées, les situations concrètes débattues et les problématiques soulevées par les élèves.

     

     

    Organisation et pratiques spécifiques au collège :

     

    -          Quels horaires prévus pour cet enseignement aux cycles 3 et 4 ? Selon quelle programmation ?

    Aux cycles 3 et 4, l’EMC dispose réglementairement d’un horaire dédié permettant une mise en œuvre pédagogique au service de ses finalités. L’enseignant est libre de l’organiser de la manière qu’il juge pertinente.

    Il ne s’agit pas de découper le programme chronologiquement selon les trois finalités majeures (respecter autrui…), mais bien de dispenser des séquences d’apprentissage s’appuyant sur des thématiques proposées dans le programme (les discriminations, la laïcité…) ou de travailler à partir de situations ponctuelles issues de la vie scolaire (harcèlement, journée de l’Europe, préparation du conseil de vie collégienne, élection des délégués…).

     

    -          Comment impliquer toute la communauté éducative à l’EMC ? Quelle place pour le travail d’équipe et selon quelles modalités ?

    La dimension curriculaire du programme suppose au préalable un travail d’équipe pour élaborer une programmation annuelle, prenant en charge l’apprentissage des contenus et des compétences. La supposée prise en charge par toutes les disciplines de cet enseignement suggère une connaissance partagée de la progression élaborée.

    La mise en œuvre d’EPI reposent sur des thématiques librement choisies depuis la rentrée 2017. Des EPI peuvent être proposés à partir de thématiques liées à l’EMC (Développement durable, écocitoyenneté, valeurs de la République…), à discuter et construire en conseil pédagogique, puis en équipes pédagogiques et éducatives.

     

    -          Comment préparer les élèves à l’épreuve du DNB en EMC ?

    L’épreuve d’EMC dans le cadre du Diplôme National du Brevet est certificative et se déroule à l’écrit. Le texte de référence en dicte les modalités :

    https://www.education.gouv.fr/bo/15/Hebdo33/MENE1521354N.htm?cid_bo=92550

     

    Dans ses mises en œuvre pratiques et tout en continuant à favoriser une pédagogie active, l’enseignant d’histoire-géographie est particulièrement attentif à ce que les élèves mobilisent en EMC des compétences  spécifiques au langage écrit : comprendre et analyser un document, exprimer ses idées et les argumenter, utiliser un vocabulaire adapté, comprendre les valeurs et les principes des valeurs de la République…

    Ces compétences peuvent être mobilisées à l’écrit dans la préparation de débats, dans l’analyse et la compréhension de corpus documentaires, ou dans l’élaboration de traces écrites synthétisant les idées exprimées sur un sujet. L’importance accordée par l’enseignant aux écrits de travail ou aux brouillons en EMC concourent ainsi à préparer sereinement les élèves à l’épreuve d’EMC du DNB, mais aussi à diversifier les situations d’apprentissage. 

     

     

     

    EMC Cycle 3 

     

    Situations proposées dans le programme

    Questions socialement vives inhérentes

     




     

     

     

    Respecter autrui

    Respect des différences

    Altérité

    Communautarisme

    Identifier et exprimer des émotions

    Genre

    Stéréotypes

    Enjeux civiques de l’usage du numérique

    EMI

    Réseaux sociaux

    Cyberharcèlement

    Droit à l’image

    Respect de la propriété intellectuelle

    Préjugés et stéréotypes, refus des discriminations, tolérance

    Théorie du genre

    Racisme

    Antisémitisme

    Islamophobie

    Homosexualité

    Sexisme

     

     

     

     

     

     

    Acquérir et partager les valeurs de la République

    Comprendre la vie collective et ses règles

    Vivre ensemble

    Limites de la liberté

    Articulation libertés individuelles et libertés collectives

    Les droits et les devoirs de l’enfant

    L’obligation scolaire

    La maltraitance

    Valeurs et symbole de la République et de l’UE

    Respect des valeurs de la République

    Égalité H/F

    Fraternité et cohésion sociale

    La solidarité / le rôle de l’État providence

    Comprendre la laïcité

    Laïcité scolaire

    Communautarisme

    Séparatisme

    Fait religieux

    Liberté de culte

    Identifier et connaître les cadres de la société démocratique

    La Révolution française

    Les Droits de l’Homme en France et dans le monde

    La démocratie représentative

    Le respect des minorités

    La citoyenneté européenne / l’UE

    Le politique dans la société

     

     

     

    Construire une culture civique

     

     

     

    Construire l’esprit critique

    Dogmatisme

     Laïcité

    Education aux médias

    Cyberharcèlement

    Liberté de la presse

    L’éthique

    Les fake news / théories du complot

    Comprendre et expérimenter l’engagement

    La participation démocratique

    L’engagement citoyen

    L’écocitoyenneté

    Comprendre le sens de l’intérêt général

    La notion de bien commun

    Solidarité individuelle et nationale

    -          Quelles sont les Questions socialement vives sous-jacentes aux programmes des cycles 3 et 4 ? Quelle(s) démarche(s) adopter ?

    Dans les programmes d’EMC, les questions socialement vives sont nombreuses. Voici une proposition de tableau récapitulatif pour le cycle 3, disponible aussi sur le lien suivant : Lien pour tableau QSV cycle 3 JC + lien QSV cycle 4 JC

    Les QSV sont des sujets « où s’affrontent des valeurs et des intérêts, question parfois chargée d’émotions, souvent politiquement sensibles, intellectuellement complexe, et dont les enjeux sont importants pour le présent et l’avenir commun. Elles impliquent un débat mais aussi une réflexion sur la complexité de la situation et des enjeux » (Nicole Tutiaux Guillon in Legardez A. et Simonneaux L., L’école à l’épreuve de l’actualité, enseigner les questions socialement vives, 2006, ESF).

    S’il ne les anticipe pas dans sa préparation, l’enseignant peut être fragilisé voire déstabilisé (questions et incompréhensions des élèves, sollicitations par les parents d’élèves).

    Les situations d’apprentissage proposées en EMC peuvent permettre de les affronter dans un cadre bienveillant et respectueux des valeurs de la République :

    -          En construisant la liberté intellectuelle et l’autonomie réflexive des élèves.

    -          En favorisant la tolérance et la fraternité dans un contexte scolaire favorable.

    -          En raisonnant plutôt qu’en se laissant prendre par l’émotion.

    -          En faisant explicitement le lien entre l’objet d’enseignement et les questions de sociétés ou d’actualité.

    Plus d’informations et d’outils dans la ressource « L’enseignement de l’HG et les QSV » sur TO (lien diaporama Céline).

     

     

    Organisation et pratiques spécifiques au lycée :

     

    -          Qu’est-ce qui change par rapport à l’ECJS ?

    Le caractère transversal, la pédagogie de projet, la mise en place de situations concrètes et pratiques et des activités fortement centrées sur l’oral et les apprentissages des élèves sont le gage d’une véritable rupture avec l’ECJS.

    L’EMC encourage la réflexion des équipes sur les contenus et les pratiques pédagogiques ainsi qu’un travail auprès des élèves sur le temps long de l’année.

     

    -          Quels horaires prévus pour cet enseignement au lycée ? Selon quelle programmation ?

    Pour les voies générale et technologiques, 18 heures par an sont attribuées à l’enseignement de l’EMC. Dans le cadre d'une répartition uniforme, l'horaire hebdomadaire serait de 0h30 pour chaque niveau.

     

    -          Quelles sont les finalités du nouveau programme d’EMC au lycée ?

    Dès la seconde, l’EMC participe à la construction de la conscience civique des lycéens, en les invitant à réfléchir sur ce qui fonde la société démocratique. L’EMC contribue au développement des compétences orale et de la pratique de l’argumentation. Il vise à développer l’esprit critique des élèves en les initiant à la recherche documentaire et à ses méthode, en les éduquant à la complexité, l’autonomie, l’engagement, la prise de décision et la responsabilité dans le cadre de la République. Au final, l’EMC doit permettre aux lycéens de comprendre les ressorts des droits et des devoirs d’une citoyenneté politique qu’ils exerceront pleinement en accédant à la majorité.

    Chaque année, le programme porte sur une thématique principale : la liberté en seconde, la société en première et la démocratie en terminale. Ces trois thématiques, déclinées en 2 axes, permettent d’aborder le sens et la portée des valeurs de la devise républicaine (égalité et fraternité fondent une société démocratique).  

     

    -          Qu’est-ce qu’un « Projet de l’année » ? La moyenne de l’élève en EMC peut-elle correspondre à la seule évaluation de ce projet ?

    Le projet de l’année permet l’apprentissage des notions et favorise la mobilisation des compétences attendues dans le programme. L’enseignant dispose d’une grande liberté pour en formaliser les modalités de restitution (enquête, recherches, rencontre d’acteurs associatifs, d’élus…).

     

    En première et Terminale, la moyenne de l’EMC s’intègre aux 40% de contrôle continu. Elle contribue comme coefficient 1 à la moyenne des bulletins scolaires de première et terminale (10%). Les enseignants peuvent ainsi attribuer à chaque élève une seule note par an en EMC, qui correspondra à la moyenne de la discipline.  Le seul projet peut donc faire l’objet d’une seule note par an.

    Pour évaluer le projet de l’élève, l’enseignant veillera d’abord à rendre lisibles et explicites les critères de réussite et les critères de réalisation. L’élève pourra ainsi progresser dans la démarche et les compétences mobilisées pour mener à bien le projet ET comprendre les attendus du professeur quant au résultat/à la restitution final(e). 

     

    -          Quelles sont les Questions socialement vives abordées au lycée ? Quelle(s) démarche(s) adopter ?

    Les QSV sont des sujets « où s’affrontent des valeurs et des intérêts, question parfois chargée d’émotions, souvent politiquement sensibles, intellectuellement complexe, et dont les enjeux sont importants pour le présent et l’avenir commun. Elles impliquent un débat mais aussi une réflexion sur la complexité de la situation et des enjeux » (Nicole Tutiaux Guillon in Legardez A. et Simonneaux L., L’école à l’épreuve de l’actualité, enseigner les questions socialement vives, 2006, ESF).

    S’il ne les anticipe pas dans sa préparation, l’enseignant peut être fragilisé voire déstabilisé (questions et incompréhensions des élèves, sollicitations par les parents d’élèves).

    Les situations d’apprentissage proposées en EMC peuvent permettre de les affronter dans un cadre bienveillant et respectueux des valeurs de la République :

    -          En construisant la liberté intellectuelle et l’autonomie réflexive des élèves.

    -          En favorisant la tolérance et la fraternité dans un contexte scolaire favorable.

    -          En raisonnant plutôt qu’en se laissant prendre par l’émotion.

    -          En faisant explicitement le lien entre l’objet d’enseignement et les questions de sociétés ou d’actualité.

    Plus d’informations et d’outils dans la ressource « L’enseignement de l’HG et les QSV » sur TO (lien diaporama Céline) + lien vers tableau des QSV 2nde (Virginie), 1ère, Tle, HGGSP (JC).